QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

croix

VIE ET EVANGILE DE JESUS-CHRIST, JOUR APRES JOUR

 

Dimanche de Pâques

Résurrection du Seigneur.
Les saintes femmes voient l'ange au tombeau vide.
Les saintes femmes rencontrent les deux anges au tombeau.
Madeleine retourne au Cénacle.
Jésus ressuscité apparaît à Madeleine.
Pierre et Jean au tombeau.
Jésus apparaît aux saintes femmes.
Rapport des gardes à Pilate.
Rapport des gardes aux Pharisiens.
Repas du soir au Cénacle.

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Dimanche matin 1er avril (16 Nisan) de l'an 30

 

Résurrection du Seigneur.

OSEE 6: 1 « Venez, retournons vers le SEIGNEUR. C’est lui qui a déchiré et c’est lui qui nous guérira, il a frappé et il pansera nos plaies.
2Au bout de deux jours, il nous aura rendu la vie, au troisième jour, il nous aura relevés et nous vivrons en sa présence.
(TOB)

MATTHIEU 28: 1. Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.
2.Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus.
3.Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige.
4.Dans la crainte qu’ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts. (TOB)

ANNE CATHERINE EMMERICH

Je vis apparaître l'âme de Jésus comme une gloire resplendissante entre deux anges en habits de guerre (les deux anges que j'avais vus précédemment étaient en habits sacerdotaux) ; une multitude de figures lumineuses l'environnait. Pénétrant à travers le rocher, elle vint se reposer sur son corps très saint ; elle sembla se pencher sur lui et se confondit tout d'un coup avec lui. Je vis alors les membres se remuer dans leurs enveloppes, et le corps vivant et resplendissant du Seigneur uni à son âme et à sa divinité, se dégager du linceul par le côté, comme s'il sortait de la plaie faite par la lance ; cette vue me rappela Eve sortant du côté d'Adam. Tout était éblouissant de lumière.

Il me sembla au même moment qu'une forme monstrueuse sortait de terre au-dessous du tombeau. Elle avait une queue de serpent et une tête de dragon qu'elle levait contre Jésus ! Je crois me souvenir qu'elle avait en outre une tête humaine. Mais je vis à la main du Sauveur ressuscité un beau bâton blanc au haut duquel était un étendard flottant ; il marcha sur la tête du dragon et frappa trois fois avec le bâton sur sa queue ; à chaque coup, je vis le monstre se replier davantage sur lui-même, diminuer de grosseur et disparaître ; la tête du dragon était rentrée sous terre, la tête humaine paraissait encore. J'ai souvent eu cette vision lors de la résurrection, et j'ai vu un serpent pareil qui semblait en embuscade lors de la conception du Christ. Il me rappela celui du Paradis ; seulement il était encore plus horrible. Je pense que ceci se rapporte à la prophétie : “ La semence de la femme écrasera la tête du serpent. ” Tout cela me parut seulement un symbole de la victoire remportée sur la mort, car lorsque je vis le Sauveur écraser la tête du dragon, je ne vis plus de tombeau.

Je vis bientôt Jésus resplendissant s'élever à travers le rocher. La terre trembla ; un ange, semblable à un guerrier, se précipita comme un éclair du ciel dans le tombeau, mit la pierre à droite et s'assit dessus. La secousse fut telle que les lanternes s'agitèrent violemment et que la flamme jaillit de tous les côtés. A cette vue, les gardes tombèrent comme atteints de paralysie ; ils restèrent étendus par terre, les membres contournés et ne donnant plus signe de vie.

Cassius, ébloui d'abord par l'éclat de la lumière, revint promptement à lui et s'approcha du tombeau ; il entrouvrit la porte, toucha les linges vides, et se retira dans le dessein d'annoncer à Pilate ce qui était arrivé. Toutefois il attendit encore un peu, dans l'espoir de voir quelque chose de plus ; car il avait senti le tremblement de terre, il avait vu la pierre jetée de côté, l'ange assis dessus et le tombeau vide, mais il n'avait pas aperçu Jésus.

Ces premiers événements furent racontés aux disciples soit par Cassius, soit par les gardes.

Au moment où l'ange entra dans le tombeau et où la terre trembla. je vis le Sauveur ressuscité apparaître à sa Mère près du Calvaire. Il était merveilleusement beau et radieux. Son vêtement, semblable à un manteau, flottait derrière lui, et semblait d'un blanc bleuâtre, comme la fumée vue au soleil. Ses blessures étaient larges et resplendissantes ; on pouvait passer le doigt dans celles des mains. Des rayons allaient du milieu des mains au bout des doigts. Les âmes des patriarches s'inclinèrent devant la Mère de Jésus à laquelle le Sauveur adressa quelques mots que j'ai oubliés pour lui dire qu'elle le reverrait. Il lui montra ses blessures, et, comme elle se prosternait à terre pour baiser ses pieds, il la prit par la main, la releva et disparut.

Les lanternes brillaient prés du tombeau dans le lointain, et l'horizon blanchissait à l'orient au-dessus de Jérusalem.

 

Les saintes femmes voient l'ange au tombeau vide.

MARC 16: 2. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil étant levé.
3.Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau ? »
4.Et, levant les yeux, elles voient que la pierre est roulée ; or, elle était très grande.
5.Entrées dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme, vêtu d’une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur.
(TOB)

 

Lorsque le ciel commença à blanchir à l'orient, je vis Madeleine, Marie, fille de Cléophas, Jeanne Chusa et Salomé quitter le Cénacle, enveloppées dans leurs manteaux. Elles portaient des aromates empaquetés, et l'une d'elles avait une lumière allumée, mais cachée sous ses vêtements. Les aromates consistaient en fleurs fraîches qui devaient être jetées sur le corps, en sucs extraits de diverses plantes, en essences et en huiles dont elles voulaient l'arroser. Je les vis se diriger timidement vers la petite porte de Nicodème.

Les saintes femmes étaient près de la petite porte de Nicodème, lorsque Notre Seigneur ressuscita ; mais elles ne virent rien des prodiges qui eurent lieu au tombeau. Elles ne savaient pas qu'on y avait mis des gardes, car elles n'y étaient pas allées la veille, à cause du sabbat. Elles se demandaient avec inquiétude :

“ Qui nous ôtera la pierre de devant la porte ? ”

Car dans leur empressement à honorer le corps du Seigneur, elles n'avaient pas pensé à cette pierre. Leur dessein était de verser de l'eau de nard et de l'huile odorante sur le corps de Jésus, et d'y répandre des aromates et des fleurs. N'ayant contribué en rien aux dépenses de l'embaumement de la veille dont Nicodème seul s'était chargé, elles voulaient maintenant offrir au Seigneur ce qu'elles avaient pu trouver de plus précieux, et honorer ainsi sa sépulture. Celle qui avait apporté le plus de choses était Salomé. Ce n'était pas la mère de Jean, mais une femme riche de Jérusalem, parente de saint Joseph. Elles résolurent de placer leurs aromates sur la pierre qui fermait le tombeau et d'attendre là que quelque disciple vint leur en ouvrir l'entrée.

Les gardes étaient étendus par terre comme frappés d'apoplexie ; la pierre était rejetée à droite, de sorte qu'on pouvait ouvrir la porte sans peine. Je vis à travers la porte, sur la couche sépulcrale, les linges dans lesquels le corps de Jésus avait été enveloppé. Le grand linceul était à sa place, mais retombé sur lui-même et ne contenant plus que les aromates ; la bande de toile avec laquelle on l'avait serré autour du corps n'avait pas été dépliée ; et elle était déposée sur le bord antérieur du tombeau. Quant au linge dont Marie avait recouvert la tête de son fils, il était à part au lieu même où cette tête sacrée avait reposé ; seulement la partie qui avait voilé la face était relevée.

Je vis les saintes femmes approcher du jardin ; lorsqu'elles virent les lanternes des gardes et les soldats couchés autour du tombeau, elles eurent peur et se retournèrent un peu du coté du Golgotha. Mais Madeleine, sans penser au danger, entra précipitamment dans le jardin, et Salomé la suivit à quelque distance, c'étaient elles deux qui s'étaient principalement occupées de préparer les onguents. Les deux autres femmes furent moins hardies, et s'arrêtèrent à l'entrée. Je vis Madeleine, lorsqu'elle fut près des gardes, revenir un peu effrayée vers Salomé ; puis toutes deux ensemble, passant, non sans quelque crainte, au milieu des soldats étendus par terre, entrèrent dans la grotte du sépulcre.

Elles virent la pierre déplacée, mais les portes avaient été refermées, probablement par Cassius. Madeleine les ouvrit, pleine d'émotion, fixa les yeux sur la couche sépulcrale, et vit les linges où le Seigneur avait été enseveli vides, repliés et mis de côté. Le tombeau était resplendissant, et un ange était assis à droite sur la pierre. Madeleine fut toute troublée ; je ne sais pas si elle entendit les paroles de l'ange, mais je la vis sortir rapidement du jardin et courir dans la ville vers les apôtres assemblés. Je ne sais non plus si l'ange parla à Marie Salomé, qui était restée à l'entrée du sépulcre ; je la vis, tout effrayée, sortir du jardin en grande hâte aussitôt après Madeleine, rejoindre les deux autres femmes et leur annoncer ce qui venait de se passer. Tout cela se fit précipitamment et avec un sentiment d'épouvante comme en présence d'une apparition.

 

Les saintes femmes rencontrent les deux anges au tombeau.

LUC 24: 1. et, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu’elles avaient préparés.
2.Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau.
3.Etant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
4.Or, comme elles en étaient déconcertées, voici que deux hommes se présentèrent à elles en vêtements éblouissants.
5.Saisies de crainte, elles baissaient le visage vers la terre quand ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ?
6.Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous comment il vous a parlé quand il était encore en Galilée ;
7.il disait : “Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des hommes pécheurs, qu’il soit crucifié et que le troisième jour il ressuscite.” »
8.Alors, elles se rappelèrent ses paroles ;
(TOB)

 

Le récit de Salomé troubla et réjouit à la fois les autres femmes, lesquelles hésitèrent un peu avant d'entrer dans le jardin. Mais Cassius. qui avait attendu et cherché quelque temps dans les environs, espérant peut-être voir Jésus, se rendit en ce moment même vers Pilate pour lui faire son rapport. En passant près des saintes femmes, il leur dit très brièvement ce qu'il avait vu et les exhorta à s'en assurer par leurs propres yeux.

Elles prirent courage et entrèrent dans le jardin. Comme elles étaient à l'entrée du sépulcre, elles virent les deux anges du tombeau en habits sacerdotaux d'une blancheur éclatante. Elles furent saisies de frayeur se serrèrent l'une contre l'autre, et, mettant les mains devant leurs yeux, se courbèrent jusqu'à terre. Mais un des anges leur dit de n'avoir pas peur, qu'elles ne devaient plus chercher là le Crucifié, qu'il était ressuscité et plein de vie. Il leur montra la place vide, et leur ordonna de dire aux disciples ce qu'elles avaient vu et entendu. Il ajouta que Jésus les précéderait en Galilée, et qu'elles devaient se ressouvenir de ce qu'il leur avait dit :

“ Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des pécheurs ; on le crucifiera, et il ressuscitera le troisième jour ”.

Alors les anges disparurent. Les saintes femmes, tremblantes, mais pleines de joie, regardèrent en pleurant le tombeau et les linges, et s'en revinrent vers la ville. Mais elles étaient encore tout émues ; elles ne se pressaient pas, et s'arrêtaient de temps en temps pour voir si elle n'apercevraient pas le Seigneur, ou si Madeleine ne revenait pas.

 

Madeleine retourne au Cénacle.

bibleMARC 16: 9. Ressuscité le matin du premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons.
10.Celle-ci partit l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui et qui étaient dans le deuil et les pleurs. 11.Mais, entendant dire qu’il vivait et qu’elle l’avait vu, ceux-ci ne la crurent pas.

JEAN 20: 1.Le premier jour de la semaine, à l’aube, alors qu’il faisait encore sombre, Marie de Magdala se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
 2.Elle court, rejoint Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis. »
 3.Alors Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils allèrent au tombeau.
(TOB)

 

Pendant ce temps, je vis Madeleine arriver au Cénacle ; elle était comme hors d'elle-même et frappa fortement à la porte. Plusieurs disciples étaient encore couchés le long des murs, et dormaient ; quelques-uns étaient levés et s'entretenaient ensemble. Pierre et Jean lui ouvrirent. Madeleine leur dit seulement du dehors :

“ On a enlevé le Seigneur du tombeau ; nous ne savons pas où on l'a mis ”.

Et après ces paroles, elle s'en retourna en grande hâte vers le jardin. Pierre et Jean rentrèrent dans la maison et dirent quelques mots aux autres disciples ; puis ils la suivirent en courant, Jean toutefois plus vite que Pierre.

 

Jésus ressuscité apparaît à Madeleine.

bibleJEAN 20: 11. Marie était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant elle se penche vers le tombeau
12.et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds. 
13.« Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis. »
14.Tout en parlant, elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui.
15.Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. »
16.Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui signifie maître.
17.Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. »
(TOB)

 

Je vis Madeleine rentrer dans le jardin et se diriger vers le tombeau, tout émue de sa course et de sa douleur. Elle était couverte de rosée ; son manteau était tombé de sa tête sur ses épaules, et ses longs cheveux dénoués et flottants. Comme elle était seule, elle n'osa pas d'abord descendre dans la grotte, mais elle s'arrêta un instant devant l'entrée ; elle s'agenouilla pour regarder jusque dans le tombeau à travers les portes, et comme elle rejetait en arrière ses longs y cheveux qui tombaient sur son visage, elle vit deux anges en vêtements sacerdotaux d'une blancheur éclatante, assis aux deux extrémités du tombeau, et entendit la voix de l'un d'eux qui lui disait :

“ Femme, pourquoi pleures-tu ” ?

Elle s'écria dans sa douleur (car elle ne voyait qu'une chose, n'avait qu'une pensée, à savoir que le corps de Jésus n'était plus là) :

“ Ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis ”.

Après ces paroles, ne voyant que le linceul vide, elle quitta le tombeau et se mit à chercher ça et là. Il lui semblait qu'elle allait trouver Jésus ; elle pressentait confusément qu'il était près d'elle, et l'apparition même des anges ne pouvait la distraire, elle ne paraissait pas s'apercevoir que c'étaient des anges ; elle ne pouvait penser qu'à Jésus.

“ Jésus n'est pas là ! où est Jésus ” ?

Je la vis errer de côté et d'autre comme une personne qui aurait perdu son chemin. Sa chevelure tombait à droite et à gauche sur son visage. Une fois, elle prit tous ses cheveux à deux mains, puis elle les partagea en deux et les rejeta en arrière. C'est alors qu'en regardant autour d'elle, elle vit, à dix pas du tombeau, vers l'orient au lieu où le jardin monte vers la ville, une grande figure habillée de blanc apparaître entre les buissons, derrière un palmier, à la lueur du crépuscule, et comme elle courait de ce côté, elle entendit ces paroles :

“ Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ” ?

Elle crut que c'était le jardinier ; et, en effet, celui qui lui parlait avait une bêche à la main, et sur la tête un large chapeau qui semblait fait d'écorce d'arbre.

J'avais vu sous cette forme le jardinier de la parabole que Jésus avait racontée aux saintes femmes, à Béthanie, peu de temps avant sa passion.

Il n'était pas resplendissant de lumière, mais semblable à un homme habillé de blanc qu'on verrait à la lueur du crépuscule. A ces paroles :

“ Qui cherches-tu ” ?,

elle répondit aussitôt :

“ Si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où il est, et j'irai le prendre ”.

Et elle se mit tout de suite à regarder de nouveau autour d'elle. C'est alors que Jésus lui dit avec son son de voix ordinaire :

“ Marie ” !

Elle reconnut sa voix, et aussitôt, oubliant le crucifiement, la mort et la sépulture, elle se retourna rapidement, et lui dit comme autrefois :

“ Rabboni (maître !) ” !

Elle tomba à genoux et étendit ses bras vers les pieds de Jésus. Mais le Sauveur l'arrêta d'un geste, et lui dit :

“ Ne me touche pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et leur Père, vers mon Dieu et leur Dieu ”.

Alors il disparut.

Il me fut expliqué pourquoi Jésus avait dit : “ Ne me touche pas ” ! mais je n'en ai plus un souvenir bien distinct. Je pense qu'il parla ainsi à cause de l'impétuosité de Madeleine, trop absorbée dans le sentiment qu'il vivait de la même vie qu'auparavant, et que tout était comme autrefois. Quant aux paroles de Jésus : " Je ne suis pas encore monté vers mon Père " , il me fut expliqué qu'il ne s'était pas encore présenté à son Père céleste après sa résurrection, et qu'il ne l'avait pas encore remercié pour sa victoire sur la mort et pour l'œuvre accomplie de la Rédemption. C'était comme s'il eût dit que les prémices de la joie appartenaient à Dieu, qu'elle devait d'abord se recueillir et remercier Dieu pour l'accomplissement du mystère de la Rédemption ; car elle avait voulu embrasser ses pieds comme autrefois ; elle n'avait pensé à rien qu'à son maître bien-aimé, et elle avait oublié, dans l'emportement de son amour, le miracle qui était sous ses yeux.

Je vis Madeleine, après la disparition du Seigneur, se relever promptement, et, comme si elle avait fait un rêve, courir de nouveau au sépulcre. Là, elle vit les deux anges assis ; ils lui dirent ce qu'ils avaient dit aux deux autres femmes touchant la résurrection de Jésus. Alors, sûrs du miracle et de ce qu'elle avait vu, elle se hâta de chercher ses compagnes, et elle les trouva sur le chemin qui menait au Calvaire ; elles y erraient de côté et d'autre, toutes craintives, attendant le retour de Madeleine et ayant une vague espérance de voir quelque part le Seigneur.

 

Vers 3 heures 30

 

Pierre et Jean au tombeau.

bibleJEAN 20: 4. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
5.Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là. Toutefois il n’entra pas.
6.Arrive, à son tour, Simon-Pierre qui le suivait ; il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là
7.et le linge qui avait recouvert la tête ; celui-ci n’avait pas été déposé avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre endroit.
8.C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut.
9.En effet, ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts.
10.Après quoi, les disciples s’en retournèrent chez eux.
(TOB)

 

Toute cette scène ne dura guère que deux minutes ; il pouvait être trois heures et demie du matin quand le Seigneur lui apparut, et elle était à peine sortie du jardin que Jean y entra, et Pierre un instant après lui. Jean s'arrêta à l'entrée du caveau ; se penchant en avant, il regarda par la porte entrouverte du tombeau et vit le linceul vide.

Pierre arriva alors et descendit dans la grotte, jusque devant le tombeau ; il y vit les linges repliés des deux côtés vers le milieu ; les aromates y étaient enveloppées et la bande de toile roulée autour ; le linge qui avait couvert la face était également plié et déposé à droite contre la paroi. Jean alors suivit de Pierre, vit tout cela et crut à la résurrection. Ce que Jésus leur avait dit, ce qui était dans les Ecritures devenait clair pour eux maintenant, et jusqu'alors ils ne l'avaient pas compris. Pierre prit les linges sous son manteau, et ils s'en revinrent en courant par la petite porte de Nicodème, Jean courut encore en avant de Pierre.

J'ai vu le sépulcre avec eux et avec Madeleine, et chaque fois j'ai vu les deux anges assis à la tête et aux pieds, comme aussi tout le temps que le corps de Jésus fut dans le tombeau. Il me sembla que Pierre ne les vit pas. J'entendis plus tard Jean dire aux disciples d'Emmaüs que, regardant d'en haut, il avait aperçu un ange. Peut-être l'effroi que lui causa cette vue fut-il cause qu'il se laissa devancer par Pierre, et peut-être aussi n'en parle-t-il pas dans son Evangile par humilité, pour ne pas dire qu'il a vu plus que Pierre.

 

Jésus apparaît aux saintes femmes.

bibleMATTHIEU 28: 8. Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
9.Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.
10.Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
11.Comme elles étaient en chemin, voici que quelques hommes de la garde vinrent à la ville informer les grands prêtres de tout ce qui était arrivé.

LUC 24: 9. elles revinrent du tombeau et rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. 10.C’étaient Marie de Magdala et Jeanne et Marie de Jacques ; leurs autres compagnes le disaient aussi aux apôtres. 11.Aux yeux de ceux-ci ces paroles semblèrent un délire et ils ne croyaient pas ces femmes. (TOB)

 

Je vis en ce moment seulement les gardes étendus par terre se relever et reprendre leurs piques et leurs lanternes. Ces dernières, placées sur des perches à l'entrée de la grotte, avaient quelque peu éclairé l'intérieur. Les gardes, frappés de stupeur, sortirent en hâte du jardin et gagnèrent la porte de la ville.

Pendant ce temps, Madeleine avait rejoint les saintes femmes, et leur racontait qu'elle avait vu le Seigneur dans le jardin, et ensuite les anges. Ses compagnes lui répondirent qu'elles avaient aussi vu les anges. Madeleine courut alors à Jérusalem, et les saintes femmes retournèrent du côté du jardin où elles croyaient peut-être trouver les deux apôtres. Je vis les gardes passer devant elles et leur adresser quelques paroles. Comme elles approchaient du jardin, Jésus leur apparut revêtu d'une longue robe blanche qui couvrait jusqu'à ses mains, et leur dit :

“ Je vous salue ”.

Elles tressaillirent, tombèrent à ses pieds et semblèrent vouloir les embrasser ; toutefois je ne me rappelle pas bien distinctement cette dernière circonstance. Je vis que le Seigneur leur adressa quelques paroles, sembla leur indiquer quelque chose avec la main, et disparut.

Alors elles coururent en hâte au Cénacle, et rapportèrent aux disciples qu'elles avaient vu le Seigneur et ce qu'il leur avait dit. Ceux-ci d'abord ne voulaient croire ni elles, ni Madeleine, et traitèrent tout ce qu'elles leur dirent d'imaginations de femmes jusqu'au retour de Pierre et de Jean.

Comme Jean et Pierre que l'étonnement avaient rendus tout pensifs s'en revenaient, ils rencontrèrent Jacques le Mineur et Thaddée qui avaient voulu les suivre au tombeau, et qui étaient aussi très émus, car le Seigneur leur était apparu prés du Cénacle, j'avais aussi vu Jésus passer devant Pierre et Jean, et Pierre me parut l'avoir aperçu, car il sembla saisi d'une terreur subite. Je ne sais pas si Jean le reconnut.

Dans ces visions relatives à la Résurrection, je vis souvent, soit à Jérusalem, soit ailleurs, le Seigneur Jésus en d'autres apparitions en présence de diverses personnes, sans remarquer que celles-ci le voient aussi. Quelquefois je vois les uns frappés d'un effroi soudain et saisis d'étonnement, tandis que les autres restent indifférents. Il me semble que je vois toujours le Seigneur, mais je remarque en même temps que les hommes ne le voyaient alors qu'à certains moments. Je vis de même continuellement les deux anges en habits sacerdotaux se tenir dans l'intérieur du sépulcre, à partir du moment où le Seigneur y fut déposé ; je vis aussi que les saintes femmes, tantôt ne les voyaient pas, quelquefois n'en voyaient qu'un, tantôt les voyaient tous deux. Les anges qui parlèrent aux femmes étaient les anges du tombeau. Un seul d'entre eux leur parla, et comme la porte n'était qu'entrouverte, elles ne virent pas l'autre. L'ange qui descendit comme un éclair, rejeta la pierre du tombeau et s'assit dessus, parut sous la figure d'un guerrier. Cassius et les gardes le virent au commencement assis sur la pierre. Les anges qui parlèrent ensuite étaient les anges du tombeau ou l'un d'eux.

 

Rapport des gardes à Pilate.

bible45. A ce spectacle, le centurion et son escorte, dans la nuit, coururent chez Pilate, abandonnant le tombeau dont ils assuraient la garde, et en grand émoi, ils racontèrent tout ce qu'ils avaient vu, disant: " Il était véritablement le fils de Dieu."
46. Pilate répondit: "Je suis pur du sang du fils de Dieu. C'est vous qui l'avez voulu?"
47. S'étant approchés, tous le priaient et le suppliaient d'ordonner au centurion et à ses soldats de ne répéter à personne ce qu'ils avaient vu.
48. " Mieux vaut pour nous, disaient-ils, nous charger du plus grand péché devant Dieu, que de tomber aux mains du peuple juif et d'être lapidés."
49. Pilate donna donc ordre au centurion et aux soldats de ne pas souffler mot. (Evangile apocryphe de Pierre)

 

Cassius était venu trouver Pilate environ une heure après la résurrection. Le gouverneur romain était encore couché, et on fit entrer Cassius prés de lui. Il lui raconta tout ce qu'il avait vu avec une grande émotion, lui parla du rocher ébranlé, de la pierre repoussés par un ange, des linceuls restés vides ; il ajouta que Jésus était certainement le Messie et le Fils de Dieu, qu'il était ressuscité et qu'il n'était plus là. Il parla encore de diverses autres choses qu'il avait vues. Pilate écouta ce récit avec une terreur secrète, mais il n'en laissa rien voir, et dit à Cassius :

“ Tu es un superstitieux, tu as follement agit en allant te mettre près du tombeau du Galiléen ; ses dieux ont pris avantage sur toi, et t'ont fait voir toutes ces visions fantastiques ; je te conseille de ne pas raconter cela aux Princes des prêtres, car ils te feraient un mauvais parti ”.

Il fit aussi semblant de croire que le corps de Jésus avait été dérobé par ses disciples et que les gardes racontaient la chose autrement, soit pour s'excuser et cacher leur négligence, soit pares qu'ils avaient été trompés par des sortilèges. Quand il eût parlé quelque temps sur ce ton, Cassius le quitta, et Pilate alla sacrifier à ses dieux.

Quatre soldats vinrent bientôt faire le même récit à Pilate ; mais il ne s'expliqua pas avec eux et les renvoya à Caïphe.

 

Rapport des gardes aux Pharisiens.

bibleMATTHIEU 28: 11. Comme elles étaient en chemin, voici que quelques hommes de la garde vinrent à la ville informer les grands prêtres de tout ce qui était arrivé.
12.Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une bonne somme d’argent,
13.avec cette consigne : « Vous direz ceci : “Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions.”
14.Et si l’affaire vient aux oreilles du gouverneur, c’est nous qui l’apaiserons, et nous ferons en sorte que vous ne soyez pas inquiétés. »
15.Ils prirent l’argent et se conformèrent à la leçon qu’on leur avait apprise. Ce récit s’est propagé chez les Juifs jusqu’à ce jour. (TOB)

Ils siégeaient encore dans la synagogue, mal remis de leur étonnement, quand arrivèrent quelques membres de la garde que les Juifs avaient demandée à Pilate, et qu'ils avaient chargée de surveiller le tombeau de Jésus et d'empêcher ses disciples de venir le prendre. Ils racontèrent les événements aux chefs de la synagogue, aux prêtres et aux lévites : « Il s'est fait un grand tremblement, et nous avons vu un ange descendre du ciel, et il a roulé la pierre qui fermait le caveau et s'est assis dessus. Il étincelait comme la neige et comme l'éclair. En proie à une grande frayeur, nous tombâmes, à moitié morts. Et nous entendîmes la voix de l'ange : il parlait aux femmes debout près du sépulcre : soyez sans crainte, vous ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici. Il est ressuscité selon ce qu'il avait dit ! Venez et regardez l'endroit où avait été déposé le Seigneur. Et vite allez dire à ses disciples qu'il s'est relevé d'entre les morts et qu'il est en Galilée. »
Les Juifs dirent : « Qui étaient ces femmes à qui il parlait ?
- Nous ignorons qui elles étaient », répondirent les gardes.
Les Juifs :« Quelle heure était-il ? »
Les gardes : « Minuit. »
Les Juifs : « Et pourquoi ne les avez-vous pas arrêtées ? »
Les gardes : « Nous étions morts de peur, et désespérions de jamais revoir la lumière du jour. Comment aurions-nous pu les arrêter ? »
Les Juifs : « Aussi vrai que vit le Seigneur, nous ne vous croyons pas. »
Les gardes dirent aux Juifs : « Vous avez rencontré en cet homme des signes aussi grands et ne l'avez pas cru. Pourquoi croiriez-vous des gens comme nous ? Mais vous avez bien fait de jurer par la vie du Seigneur, car il est vivant ! »
Les gardes reprirent : « Il paraît que vous avez enfermé l'homme qui avait réclamé le corps de Jésus ; que vous avez scellé sa porte, mais quand vous l'avez ouverte, vous ne l'avez pas trouvé. Donnez-nous donc Joseph, et nous vous donnerons Jésus ! »
Les Juifs répondirent « Joseph est rentré chez lui. »
Les gardes répliquèrent :« Et Jésus est ressuscité, c'est l'ange qui nous l'a dit. Il se trouve en Galilée. » (Apocryphe des Actes de Pilate)

 

Je vis une partie de la garde dans une grande cour voisine du Temple où étaient rassemblés beaucoup de vieux Juifs. Après quelques délibérations, on prit les soldats un à un, et, à force d'argent et de menaces, on les poussa à dire que les disciples avaient enlevé le corps de Jésus pendant leur sommeil. Ils objectèrent d'abord que leurs compagnons qui étaient allés chez Pilate les contrediraient, et les Pharisiens leur promirent d'arranger la chose avec le gouverneur. Mais lorsque les quatre gardes arrivèrent, ils ne voulurent pas dire autrement qu'ils n'avaient fait chez Pilate. Le bruit s'était déjà répandu que Joseph d'Arimathie était sorti miraculeusement de sa prison, et comme les Pharisiens donnaient à entendre que ces soldats avaient été subornés pour laisser enlever le corps de Jésus et leur faisaient de grandes menaces, s'ils ne le représentaient pas, ceux-ci répondirent qu'il ne pouvaient pas plus représenter ce corps, que les gardes de la prison ne pouvaient représenter Joseph d'Arimathie. Ils persévérèrent dans leurs dires et parlèrent si librement du jugement inique de l'avant veille, et de la manière dont la Pâque avait été interrompue qu'on les arrêta et qu'on les mit en prison.

Les autres répandirent le bruit que Jésus avait été enlevé par ses disciples et ce mensonge fut propagé par les Pharisiens, les Sadducéens et les Hérodiens ; il eut cours dans toutes les synagogues où on l'accompagna d'injures contre Jésus. Toutefois cette imposture ne réussit pas généralement, car après la résurrection de Jésus, beaucoup de justes de l'ancienne loi apparurent de nouveau à plusieurs de leurs descendants qui étaient encore capables de recevoir la grâce, et les poussèrent à se convertir à Jésus. Plusieurs disciples qui s'étaient dispersés dans le pays et dont le courage était abattu, virent aussi des apparitions semblables qui les consolèrent et les confirmèrent dans la foi.

L'apparition des morts qui sortirent de leurs tombeaux après la mort de Jésus ne ressemblait en rien à la résurrection du Seigneur. Jésus ressuscita avec son corps renouvelé et glorifié, qui n'était plus sujet à la mort et avec lequel il monta au ciel sous les yeux de ses amis. Mais ces corps sortis du tombeau n'étaient que des cadavres sans mouvement, donnés un instant pour vêtement aux âmes qui les avait habités, et qu'elles replacèrent dans le sein de la terre, d'où ils ne ressusciteront comme nous tous qu'au jugement dernier. Ils étaient moins ressuscités d'entre les morts que Lazare qui vécut réellement et dut mourir une seconde fois.

 

Dimanche soir 1er avril (17 Nisan) de l'an 30

 

Repas du soir au Cénacle.

(1er avril.) Je vis un repas préparé par Nicodème dans le péristyle ouvert du cénacle pour les apôtres, les saintes femmes et une partie des disciples. Dix apôtres s'y trouvaient réunis dans l'après-midi : Thomas n'y était pas avec eux. Il se tenait volontairement un peu à l'écart. Tout ce qui se passa là était conforme à la volonté de Jésus. Pendant la cène il avait révélé à Pierre et à Jean qui étaient assis à côté de lui et auxquels il avait donné ensuite sa consécration sacerdotale, plusieurs mystères relatifs au Saint Sacrement et il leur avait ordonné d'en faire part aux autres par la suite en leur rappelant ses enseignements antérieurs.

Je vis d'abord Pierre et ensuite Jean communiquer aux huit autres apôtres rangés en cercle autour d'eux les mystères que le Seigneur leur avait confiés et leur faire connaître les intentions du Seigneur quant à la manière de distribuer ce sacrement et d'instruire les disciples. Je vis par l'effet d'une action surnaturelle tout ce que Pierre disait, dit en même temps par Jean. Tous les apôtres avaient leurs vêtements blancs de cérémonie ; par-dessus ceux-ci Pierre et Jean portaient autour du cou une étole croisée sur la Poitrine et assujettie par une agrafe ; celle des autres apôtres allait de l'épaule au côté et les deux extrémités étaient rattachées sous le bras à l'endroit où elles se croisaient. Pierre et Jean avaient été ordonnés prêtres par Jésus : les autres semblaient n'être encore que diacres.

Après cette instruction, les saintes femmes, au nombre de neuf, entrèrent dans la salle ; Pierre s'entretint avec elles et les enseigna. Jean reçut près de la porte, dans le logement du maître d'hôtel, plusieurs des disciples les plus éprouvés, de ceux qui avaient été le plus longtemps avec le Seigneur : j'en comptai dix-sept. Parmi eux étaient Zachée, Nathanaël, Matthias, Barsabas et d'autres encore. Jean les aida à se laver les pieds et à s'habiller ; ils mirent de longues robes blanches et des ceintures. Après l'instruction, Matthieu fut envoyé par Pierre à Béthanie, pour y enseigner pendant un repas du même genre qui devait avoir lieu chez Lazare en présence d'autres disciples en beaucoup plus grand nombre : il avait ordre de faire là ce que faisaient ici les apôtres.

On avait placé une longue table dans le vestibule qui était ouvert de tous les côtés sur la cour entourée d'arbres ; la cour elle-même était entourée de murs. La table était d'une telle longueur que les disciples se trouvaient assis en plein air hors des bâtiments.

Aujourd'hui les hommes et les femmes étaient assis à la même table et en garnissaient tout le pourtour si ce n'est que du côté de la cour on avait laissé entre les convives trois espaces vides pour servir les mets. Les saintes femmes étaient au bout de la table. Elles avaient des voiles, mais qui n'étaient pas baissés sur leur visage et elles portaient aussi de longues robes blanches. Elles n'étaient pas couchées en travers comme les hommes, mais assises les jambes croisées sur des espèces de petits escabeaux qui avaient une sorte de manche. Pierre et Jean étaient au milieu de la table, l'un vis-à-vis de l'autre : ils séparaient les rangs des hommes de ceux des femmes. Les apôtres et les dix-sept disciples étaient des deux côtés. Ils n'étaient pas couchés sur des lits de repos comme le jour de la sainte cène, mais sur de petites nattes rembourrées aux côtés et pourvues par derrière d'un appendice, dans lequel la hanche gauche sur laquelle ils étaient couchés se plaçait commodément. Ces sièges ne se prolongeaient pas beaucoup au delà des genoux. Ils avaient devant eux un coussinet placé sur deux pieds plus élevés qui étaient assujettis par des traverses. Tous étaient couchés en travers près de la table. Les pieds de l'un reposaient près du des de l'autre ; dans la maison de Simon et à la cène. Ils étaient aussi placés sur des sièges différents coté opposé à la table.

Le repas était un repas en règle : ils prièrent debout et mangèrent couchés ; Pierre et Jean enseignèrent pendant tout le temps. A la fin du repas on plaça devant Pierre un pain plat avec des divisions marquées par des entailles qu'il subdivisa en morceaux plus petits ; puis il fit circuler les parts à droite et à gauche sur deux assiettes. On fit ensuite circuler de même une grande coupe dans laquelle tout le monde but.

Quoique Pierre eût béni le pain, ce n'était pourtant pas une distribution de la sainte Eucharistie, mais un repas fraternel, des agapes ;

Pierre prit encore la parole et dit qu'ils devaient tous ne faire qu'un, comme étaient un ce pain dont ils se nourrissaient et ce vin qu'ils buvaient. Après cela ils se levèrent et chantèrent des psaumes.

Lorsque la table eut été enlevée, les saintes femmes se rangèrent en demi cercle au bout de la salle. Les disciple se tenaient sur les deux côtés et les apôtres allaient et venaient, enseignant et communiquant à ces disciples plus mûrs, ce qu'il leur était permis de dire du Très Saint Sacrement. Ce fut comme le premier enseignement du catéchisme fait après la mort de Jésus. Je les vis ensuite se donner mutuellement la main et tous déclarer avec joie qu'ils étaient résolus à mettre leurs biens en commun, à sacrifier les uns pour les autres tout ce qu'ils possédaient, et à vivre dans la plus parfaite unité.

Je les vis alors saisis d'une grande émotion. Peut-être n'eurent-ils que le sentiment intérieur de ce que je vis se manifester extérieurement, car je les vis, inondés de lumière, se fondre en quelque sorte les uns dans les autres ; après quoi tout se perdit dans un temple ou une pyramide lumineuse où la sainte Vierge apparaissait comme étant à la fois le sommet et le point central de tout le reste. Il me sembla que des torrents de lumière se répandaient d'elle sur les apôtres et revenaient d'eux au Seigneur par la sainte Vierge. C'était un symbole de ce qu'ils étaient intérieurement les uns par rapport aux autres. Ainsi se termina pour moi cette vision.

Pendant ce temps Matthieu donnait des enseignements analogues et présidait à un repas du même genre, qui fut donné dans la cour de la maison de Lazare, et où assistaient des disciples en beaucoup plus grand nombre qui n'étaient pas préparés au même degré que ceux dont il vient d'être parlé.

 

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Remerciements:

anges mystique Le site https://www.livres-mystiques.com/ réalisé par le regretté Roland Soyer rend accessibles les éditions du XIXème siècle des visions d'Anne Catherine Emmerich (Traduction de l'Abbé DE CAZALES, Chanoine de Versailles, AMBROISE BRAY, Libraire Éditeur)

lire la bible Le site de l'Alliance biblique française https://lire.la-bible.net/ qui permet de lire la Bible en ligne, notamment la Traduction Œcuménique de la Bible (2010). Pour vous procurer une Bible imprimée, rendez-vous sur www.editionsbiblio.fr

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