QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

VIE ET EVANGILE DE JESUS-CHRIST, JOUR APRES JOUR

 

TEMPS DE NOEL JOUR APRES JOUR.

 

Deuxième semaine, poursuite du voyage et arrivée à Bethléhem.

La sainte Famille dans une maison de bergers.
Marie et Joseph se voient refuser l'hospitalité.
La sainte Famille à l'est de Jérusalem.
A quelques lieues de Bethléhem.
La sainte Famille à des funérailles.
Arrivée à Bethléhem.
Joseph cherche un logement.
La sainte Famille s'installe dans la Grotte de la Crèche.
Description de la grotte de la Crèche et de ses alentours.
Promenade au tombeau de Maraha.
L'histoire de Maraha, nourrice d'Abraham.

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Carte d'Israël

carte Israel
Lieux cités lors des déplacements de la sainte Famille de Nazareth à Bethléhem.

La position des villes est indicative et réalisée à partir des cartes publiées par les éditions Téqui dans la dernière édition en trois volumes de "VISIONS d'Anne Catherine EMMERICH sur la vie de notre Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Vierge Marie - La douloureuse Passion et l'établissement de l'Eglise par les apôtres"

 

Dimanche 18 novembre (5 Kislev) de l'an -5

 

annne catherine emmerich

La sainte Famille dans une maison de bergers.

(Le dimanche, 18 novembre.) Les bons hôteliers d'ici avaient pris la sainte Vierge en affection à un degré incroyable, et ils lui témoignèrent une tendre compassion pour son état. Ils la prièrent amicalement de rester chez eux, et d'y attendre le moment de sa délivrance. Ils lui montrèrent une chambre commode qu'ils voulaient lui donner. La femme lui offrit du fond du cœur tous ses soins et toute son amitié.

Mais ils reprirent leur voyage de grand matin, et descendirent par le côté sud-est de la montagne dans une vallée. Ils s'éloignèrent alors davantage de Samarie, où semblait les conduire la direction qu'ils avaient prise jusque-là. Pendant qu'ils descendaient, ils pouvaient voir le temple qui est sur le mont Garizim. On l'aperçoit de très loin. Il y a sur le toit plusieurs figures de lions ou d'autres animaux qui brillent au soleil.

Je les vis faire aujourd'hui environ six lieues ; vers le soir, étant dans une plaine à une lieue au sud-est de Sichem, ils entrèrent dans une assez grande maison de bergers où ils furent bien accueillis. Le maître de la maison était chargé de surveiller des vergers et des champs qui dépendaient d'une ville voisine. La maison n'était pas tout à fait dans la plaine, mais sur une pente. Ici, tout était plus fertile et en meilleure condition que dans le pays parcouru précédemment ; car ici, on était tourné vers le soleil, ce qui, dans la terre promise, fait une différence considérable à ce moment de l'année. D'ici jusqu'à Bethléhem il y avait beaucoup de semblables habitations de bergers, dispersées dans les vallées.

Les gens d'ici étaient de ces bergers dont plusieurs serviteurs des trois rois mages, restés en Palestine, épousèrent plus tard les filles. D'une de ces unions provenait un jeune garçon que Notre Seigneur guérit, dans cette même maison, à la prière de la sainte Vierge, le 31 juillet (7 du mois d'Ab), de sa seconde année de prédication, après son colloque avec la Samaritaine. Jésus le prit ainsi que deux autres jeunes gens pour l'accompagner dans le voyage qu'il fit en Arabie, après la mort de Lazare, et il devint plus tard disciple du Sauveur. Jésus s'arrêta souvent ici, et y enseigna.

Il y avait des enfants dans cette maison. Joseph les bénit avant son départ.

 

Lundi 19 novembre (6 Kislev) de l'an -5

 

Marie et Joseph se voient refuser l'hospitalité.

(Le lundi, 19 novembre.) Aujourd'hui je les vis suivre un chemin plus uni. La sainte Vierge allait de temps en temps à pied. Ils trouvaient plus souvent des haltes commodes où ils se réconfortaient. Ils avaient avec eux des petits pains et une boisson à la fois rafraîchissante et fortifiante, dans de petites cruches très élégantes qui avaient deux anses et brillaient comme du bronze. C'était du baume qu'on mêlait avec l'eau. Ils cueillaient aussi des baies et des fruits qui pendaient encore aux arbres et aux buissons dans certains endroits exposés au soleil. Le siège de Marie sur l'âne avait à droite et à gauche des espèces de rebords sur lesquels les pieds s'appuyaient, de sorte qu'ils ne pendaient pas comme chez les gens de la campagne qui vont à cheval dans notre pays. Ses mouvements étaient singulièrement posés et décents. Elle s'asseyait alternativement à droite et à gauche. La première chose que faisait Joseph quand on faisait une halte ou qu'on entrait quelque part était de chercher une place où la sainte Vierge pût s'asseoir et se reposer commodément. Il se lavait souvent les pieds ainsi que Marie ; en général, ils se lavaient souvent.

Il faisait déjà nuit lorsqu'ils arrivèrent à une maison isolée ; Joseph frappa et demanda l'hospitalité. Mais le maître du logis ne voulut pas ouvrir ; et quand Joseph lui représenta la situation de Marie, qui n'était pas en état d'aller plus loin, ajoutant qu'il ne demandait pas à être logé gratuitement, cet homme dur et grossier répondit que sa maison n'était pas une auberge, qu'il voulait qu'on le laissât tranquille et qu'on cessât de frapper, et autres choses semblables. Cet homme intraitable n'ouvrit même pas, mais fit sa grossière réponse à travers la porte fermée. Ils continuèrent donc leur chemin, et au bout de quelque temps ils entrèrent dans un hangar prés duquel ils trouvèrent l'ânesse arrêtée. Joseph se procura de la lumière et prépara une couche pour la sainte Vierge, qui l'y aida. Il fit aussi entrer l'âne, pour lequel il trouva de la litière et du fourrage. Ils prièrent, mangèrent un peu et dormirent quelques heures.

De la dernière auberge jusqu'ici il pouvait y avoir six lieues de chemin. Ils étaient maintenant à environ vingt-six lieues de Nazareth et à dix de Jérusalem. Jusqu'alors ils n'avaient pas suivi la grand-route, mais avaient traversé plusieurs chemins de communication qui allaient du Jourdain à Samarie, et aboutissaient aux grandes routes qui conduisaient de Syrie en Egypte. Les chemins de traverse qu'ils suivaient étaient très étroits ; dans la montagne, ils étaient souvent si resserrés, qu'il fallait beaucoup de précautions pour y avancer sans broncher. Mais les ânes y marchaient d'un pas très assuré. Leur gîte actuel était sur un terrain uni.

 

Mardi 20 novembre (7 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille à l'est de Jérusalem.

(Le mardi, 20 novembre) Ils quittèrent cet endroit avant le jour. Le chemin redevint un peu montant. Je crois qu'ils touchèrent à la route qui conduisait de Gabara à Jérusalem, et qui formait en cet endroit la limite entre la Samarie et la Judée. Ils furent encore une fois grossièrement repoussés d'une maison. Comme ils étaient à plusieurs lieues au nord-est de Béthanie, il arriva que Marie étant très fatiguée éprouva le besoin de prendre quelque chose et de se reposer. Alors Joseph se détourna du chemin pour aller à une demi lieue de là dans un endroit où se trouvait un beau figuier, qui était ordinairement chargé de fruits. Cet arbre était entouré de bancs où l'on pouvait se reposer, et Joseph le connaissait depuis un de ses précédents voyages. Mais, quand ils y arrivèrent, ils n'y trouvèrent pas un seul fruit, ce qui les attrista. Je me souviens confusément que plus tard Jésus rencontra cet arbre, qui était couvert de feuilles vertes, mais qui ne portait plus de fruits. Je crois que le Seigneur le maudit dans un voyage qu'il fit après s'être enfui de Jérusalem, et qu'il se dessécha entièrement.

La sœur était tellement malade lorsqu'elle raconta ceci, qu'elle ne put pas indiquer bien précisément dans quel lieu était ce figuier, qui n'est pas du reste le figuier maudit de l'Evangile.

Ils s'approchèrent ensuite d'une maison dont le maître commença par traiter grossièrement Joseph, qui lui demandait humblement l'hospitalité. Il regarda la sainte Vierge à la lueur de sa lanterne, et railla Joseph de ce qu'il menait avec lui une femme aussi jeune. Mais la maîtresse de la maison s'approcha ; elle eut pitié de la sainte Vierge, leur offrit amicalement une chambre dans un bâtiment attenant à la maison, et leur porta même quelques petits pains. Le mari se repentit aussi de sa grossièreté, et se montra très serviable envers les saints voyageurs.

Ils allèrent plus tard dans une troisième maison, habitée par un jeune ménage. On les y accueillit, mais sans beaucoup de courtoisie ; on ne s'occupa guère d'eux. Ces gens n'étaient pas des bergers aux mœurs simples, mais, comme les riches paysans de ce pays, assez occupés d'affaires, de négoce, etc.

Jésus visita une de ces maisons, après son baptême, le 20 octobre (16 du mois de Tisri). On avait fait un oratoire de la chambre où ses parents avaient passé la nuit. Je ne sais pas bien si ce n'était pas la maison dont le maître avait d'abord raillé saint Joseph. Je me souviens confusément qu'on avait fait cet arrangement après les miracles qui signalèrent la naissance du Sauveur.

Joseph fit des haltes fréquentes à la fin du voyage ; car la sainte Vierge en était de plus en plus fatiguée. Ils suivirent le chemin que leur indiquait la jeune ânesse, et firent un détour d'une journée et demie à l'est de Jérusalem. Le père de Joseph avait possédé des pâturages dans cette contrée, et il la connaissait très bien. S'ils avaient traversé directement le désert qui est au midi derrière Béthanie, ils auraient atteint Bethléhem en six heures ; mais ce chemin était montueux et très incommode dans cette saison. Ils suivirent donc l'ânesse le long des vallées et se rapprochèrent un peu du Jourdain.

 

Mercredi 21 novembre (8 Kislev) de l'an -5

 

A quelques lieues de Bethléhem.

(Le mercredi, 21 novembre.) Je vis aujourd'hui les saints voyageurs entrer en plein jour dans une grande maison de bergers, qui pouvait être à trois lieues de l'endroit où Jean baptisait dans le Jourdain, et à environ sept lieues de Bethléhem.

C'est la maison où, trente ans après, Jésus passa la nuit, le 11 octobre, la veille du jour où, pour la première fois après son baptême, il passa devant Jean-Baptiste.

Près de cette maison, se trouvait une grange séparée où étaient déposés les instruments de labourage et ceux dont se servaient les bergers. Il y avait dans la cour une fontaine entourée de bains, qui recevaient par des conduits l'eau de cette fontaine. Le maître de la maison devait avoir des propriétés étendues ; il y avait là une exploitation considérable. Je vis aller et venir plusieurs valets qui prirent là leur repas.

Le maître de la maison accueillit les voyageurs très amicalement et se montra fort serviable. On les conduisit dans une chambre commode, et on prit soin de leur âne. Un domestique lava les pieds de Joseph à la fontaine et lui donna d'autres habits, pendant qu'on nettoyait les siens qui étaient couverts de poussière ; une servante rendit les mêmes offices à la sainte Vierge. Ils prirent leur repas dans cette maison et y dormirent.

La maîtresse de la maison était d'un caractère assez bizarre, et elle resta renfermée dans sa chambre. Elle avait regardé les voyageurs à la dérobée ; et comme elle était jeune et vaine, la beauté de la sainte Vierge lui avait déplu ; elle craignait, en outre, que Marie ne s'adressât à elle, ne voulut rester dans sa maison et y faire ses couches ; aussi eut-elle l'impolitesse de ne pas se montrer et prit-elle ses mesures pour que les voyageurs partissent le jour suivant.

C'est la femme que Jésus, trente ans après, le 11 octobre, trouva dans cette maison, aveugle et courbée en deux, et qu'il guérit, après lui avoir donné quelques avis sur son inhospitalité et sa vanité.

Il y avait aussi des enfants dans la maison. La sainte Famille y passa la nuit.

 

Jeudi 22 novembre (9 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille à des funérailles.

(Le jeudi, 22 novembre.) Aujourd'hui, vers midi, je vis la sainte Famille quitter le lieu où elle avait logé la veille.

Quelques habitants de la maison l'accompagnèrent jusqu'à une certaine distance. Après un court voyage d'environ deux lieues, elle arriva sur le soir à un lieu que traversait une grande route, bordée de chaque coté d'une longue rangée de maisons avec des cours et jardins. Joseph avait des parents qui demeuraient là. Il me semble que c'étaient les enfants du second mariage d'un beau-père ou d'une belle-mère. Leur maison avait beaucoup d'apparence. Ils traversèrent pourtant cet endroit d'un bout à l'autre ; puis, à une demi lieue de là, ils tournèrent à droite dans la direction de Jérusalem, et arrivèrent à une grande auberge, dans la cour de laquelle se trouvait une fontaine avec plusieurs conduits. Il y avait là beaucoup de gens rassemblés ; on y faisait des funérailles.

L'intérieur de la maison, au centre de laquelle se trouvait le foyer avec un conduit pour la fumée, avait été transformé en une grande pièce par la suppression de cloisons mobiles qui formaient ordinairement plusieurs chambres séparées ; derrière le foyer étaient suspendues des tentures noires, et en face se trouvait quelque chose qui ressemblait à une bière recouverte en noir. Il y avait là plusieurs hommes qui priaient ; ils portaient de longues robes noires, et par-dessus des robes blanches plus courtes ; quelques-uns avaient une espèce de manipule noir à franges suspendu au bras. Dans une autre chambre se trouvaient les femmes, entièrement enveloppées dans leurs vêtements ; elles étaient assises sur des coffres très bas et pleuraient. Les maîtres de la maison, tout occupés de la cérémonie funèbre, se contentèrent de faire signe aux voyageurs d'entrer ; mais les domestiques les accueillirent très bien et prirent soin d'eux. On leur prépara un logement à part formé avec des nattes suspendues, ce qui le faisait ressembler à une tente. Je vis plus tard les hôtes visiter la sainte Famille et s'entretenir amicalement avec elle. Ils n'avaient plus leurs vêtements blancs de dessus. Joseph et Marie, après avoir pris un peu de nourriture, prièrent ensemble et se reposèrent.

 

Vendredi 23 novembre (10 Kislev) de l'an -5

 

Arrivée à Bethléhem.

LUC 2:3. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville ; (TOB)

 

CHAPITRE XV 1 Le sixième jour, Joseph entra à Bethléem, où il passa sept jours. (Evangile apocryphe du Pseudo-Matthieu)

 

(Le vendredi, 23 novembre.) Aujourd'hui, vers midi, Joseph et Marie se mirent en route pour Bethléhem, dont ils étaient encore éloignés d'environ trois lieues. La maîtresse de la maison les engagea à rester, parce qu'il lui semblait que Marie pouvait accoucher d'un moment à l'autre. Marie répondit, après avoir baissé son voile, qu'elle avait encore trente-six heures à attendre.

Je ne sais pas bien si elle ne dit pas trente-huit.

Cette femme les aurait gardés volontiers, non pas pourtant dans sa maison, mais dans un autre bâtiment. Je vis, au moment du départ, Joseph parler de ses ânes avec l'hôte ; il fit l'éloge de ces animaux, et dit qu'il avait pris l'ânesse avec lui pour la mettre en gage en cas de nécessité. Comme les hôtes parlaient de la difficulté de trouver un logement à Bethléhem, Joseph dit qu'il y avait des amis et qu'il y serait certainement bien accueilli.

J'étais toujours peinée de l'entendre parler avec tant d'assurance du bon accueil qu'il attendait. Il en parla encore à Marie pendant la route. On voit par là que même d'aussi sainte personnages peuvent se tromper.

Le chemin, depuis le dernier gîte jusqu'à Bethléhem, pouvait être d'à peu près trois lieues. Ils firent un détour au nord de Bethléhem, et s'approchèrent de la ville par le côté du couchant. Ils firent une halte sous un arbre, en dehors de la route. Marie descendit de l'âne et mit ses vêtements en ordre. Alors Joseph se dirigea avec elle vers un grand édifice ; entouré d'autres bâtiments plus petits et de cours ; il était à quelques minutes en avant de Bethléhem ; il y avait aussi là des arbres, et beaucoup de gens avaient dressé des tentes alentour. C'était l'ancienne maison de la famille de David qu'avait possédée le père de Joseph. Des parents ou des connaissances de Joseph y habitaient encore, mais ils le traitèrent en étranger et ne voulurent pas le reconnaître. C'était maintenant la maison où l'on recevait les impôts pour le gouvernement romain.

Joseph, accompagné de la sainte Vierge et tenant l'âne par la bride, se rendit à cette maison ; car tous ceux qui arrivaient devaient s'y faire connaître et y recevaient un billet sans lequel on ne laissait pas entrer à Bethléhem.

La sœur dit ensuite, mettant quelques intervalles entre ses paroles :

La jeune ânesse n'est pas avec eux ; elle court autour de la ville, vers le midi ; il y a là un petit vallon. Joseph est entré dans le grand bâtiment ; Marie est dans une petite maison sur la cour, avec des femmes. Elles sont assez bienveillantes pour elle et lui donnent à manger... Ces femmes font la cuisine pour les soldats... Ce sont des soldats romains ; ils ont des courroies qui pendent autour des reins... Il fait ici un temps agréable et pas du tout froid ; le soleil se montre au-dessus de la montagne qui est entre Jérusalem et Béthanie. On a d'ici une très belle vue... Joseph est dans une grande pièce qui n'est pas au rez-de-chaussée ; on lui demande qui il est, et on consulte de grands rouleaux, dont plusieurs sont suspendus aux murs ; on les déploie, et on lit sa généalogie et aussi celle de Marie. Il ne paraissait pas savoir qu'elle aussi, par Joachim, descend en droite ligne de David... L'homme lui demande où est sa femme.

Il y a sept ans qu'on n'a taxé régulièrement les gens de ce pays ; il y a eu du désordre et de la confusion. Cet impôt est en vigueur depuis deux mois ; on le payait de temps en temps pendant les sept années précédentes, mais pas régulièrement. Il faut maintenant payer deux fois. Joseph est arrivé un peu tard pour payer l'impôt ; mais on l'a traité très poliment. Il n'a pas encore payé. On lui a demandé quels étaient ses moyens d'existence, et il a répondu qu'il n'avait pas de biens-fonds, qu'il vivait de son métier et qu'il était en outre aidé par sa belle mère.

Il y a une grande quantité d'écrivains et d'employés importants dans la maison. Dans le haut sont des Romains et plusieurs soldats ; il y a des pharisiens, des saducéens, des prêtres, des anciens, un certain nombre de scribes et de fonctionnaires, tant Juifs que Romains. II n'y a pas de comité de ce genre à Jérusalem, mais il s'en trouve en plusieurs autres endroits du pays ; par exemple, à Magdalum, près du lac de Génésareth, où des gens de la Galilée viennent payer, ainsi que des gens de Sidon, à cause de certaines affaires de commerce, à ce que je suppose ; il n'y a que ceux qui n'ont pas de biens-fonds d'après lesquels on puisse les taxer, qui soient obligés de se rendre au lieu de leur naissance.

Le produit de l'impôt, d'ici à trois mois, sera divisé en trois parties dont chacune aura une destination différente. La première est au profit de l'empereur Auguste, d'Hérode et d'un autre prince qui habite dans le voisinage de l'Egypte. Il a pris part à une guerre et il possède des droits sur une portion du pays, ce qui fait qu'on doit lui payer quelque chose. La seconde part est pour la construction du temple ; il semble qu'elle doive servir à éteindre une dette. La troisième part doit être pour les veuves et les pauvres qui n'ont rien reçu depuis longtemps ; mais, comme il arrive souvent de nos jours, cet argent ne va guère à qui de droit. On donne de beaux prétextes pour lever ces impôts et presque tout reste dans les mains des gens puissants.

Quand ce qui concernait Joseph fut réglé, on fit venir aussi la sainte Vierge devant les scribes, mais ils ne lui lurent pas leurs papiers. Ils dirent à Joseph qu'il n'aurait pas été nécessaire qu'il amenât sa femme avec lui, et ils eurent l'air de le plaisanter à cause de la jeunesse de Marie, ce qui le rendit un peu confus.

 

Joseph cherche un logement.

LUC 2:6. Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva ;

7... il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes..  (TOB)

 

 

Ils entrèrent alors à Bethléem dont les maisons étaient séparées les unes des autres par d'assez longs intervalles. On entrait à travers des décombres et comme par une porte détruite. Marie se tint tranquillement près de l'âne au commencement de la rue, et Joseph chercha vainement un logement dans les premières maisons, car il y avait beaucoup d'étrangers à Bethléhem, et on voyait beaucoup de gens courant ça et là. Il revint vers Marie, et lui dit qu'on ne pouvait pas trouver à se loger là, et qu'il fallait aller plus avant dans la ville. Il conduisit l'âne par la bride, pendant que la sainte Vierge marchait à côté de lui.

Quand ils furent à l'entrée d'une autre rue, Marie resta de nouveau près de l'âne, pendant que Joseph allait de maison en maison sans pouvoir en trouver une où l'on voulût le recevoir. Il revint bientôt tout attristé. Cela se répéta plusieurs fois, et souvent la sainte Vierge eut bien longtemps à attendre. Partout la place était prise, partout on le rebuta, et il finit par dire à Marie qu'il fallait aller dans une autre partie de Bethléhem, où ils trouveraient sans doute ce qu'ils cherchaient. Ils revinrent alors sur leurs pas, dans la direction contraire à celle qu'ils avaient prise en venant, puis ils tournèrent au midi. Ils suivirent une rue qui ressemblait plutôt à un chemin dans la campagne, car les maisons étaient isolées et placées sur de petites élévations. La aussi. toutes les tentatives furent vaines.

Arrivés de l'autre côté de Bethléhem, où les maisons étaient encore plus dispersées, ils y trouvèrent un grand espace vide situé dans un fond ; c'était comme un champ désert dans la ville. Il y avait là une espèce de hangar, à peu de distance un grand arbre assez semblable à un tilleul, dont le tronc était lisse, et dont les branches s'étendaient au loin et formaient comme un toit autour de lui. Joseph conduisit la sainte Vierge à cet arbre ; il lui arrangea avec des paquets un siège commode au pied du tronc ; afin qu'elle pût se reposer pendant qu'il cherchait.

Marie se tint d'abord debout, appuyée contre le tronc. Sa robe de laine blanche n'avait pas de ceinture et tombait en plis autour d'elle, sa tête était couverte d'un voile blanc. Plusieurs personnes passèrent et la regardèrent, ne sachant pas que leur Sauveur fût si près d'elles. Combien elle était patiente, humble et résignée ! Il lui fallut attendre bien longtemps, et elle s'assit enfin sur les couvertures, les mains jointes sur la poitrine et la tête baissée. Joseph revint tout triste vers elle ; il n'avait pas pu trouver de logement. Les amis dont il avait parlé à la sainte Vierge voulaient à peine le reconnaître. Il pleurait et Marie le consolait. Il alla encore de maison en maison, mais comme pour faire mieux accueillir ses prières, il parlait de la prochaine délivrance de sa femme, il s'attirait par là des refus plus formels.

Le lieu était solitaire ; mais à la fin quelques passants s'étaient arrêtés et regardaient de loin avec curiosité, comme on fait ordinairement quand on voit quelqu'un rester longtemps à la même place à la chute du jour. Je crois que quelques-uns adressèrent la parole à Marie et lui demandèrent qui elle était. Enfin Joseph revint ; il était tellement troublé qu'il osait à peine s'approcher d'elle. Il lui dit que tout était inutile, mais qu'il connaissait en avant de la ville un endroit où les bergers s'établissaient souvent quand ils venaient à Bethléhem avec leurs troupeaux, et qu'ils trouveraient là au moins un abri. Il connaissait ce lieu depuis sa jeunesse ; quant ses frères le tourmentaient, il s'y retirait souvent pour y prier à l'abri de leurs persécutions. Il disait que si les bergers y venaient, il s'arrangerait aisément avec eux, et que du reste ils s'y tenaient rarement à cette époque de l'année. Quand elle y serait tranquillement établie, ajoutait-il, il ferait de nouvelles recherches

Ils sortirent alors par le côté oriental de Bethléhem, suivant un sentier désert qui tournait à gauche. C'était un chemin semblable à celui que l'on suivrait en marchant le long des murs écroulés, des fossés et des fortifications en ruine d'une petite ville. Le chemin montait d'abord un peu, puis il descendait la pente d'un monticule, et il les conduisit, à quelques minutes à l'est de Bethléhem, devant le lieu qu'ils cherchaient, près d'une colline ou d'un vieux rempart en avant duquel se trouvaient quelques arbres. C'étaient des arbres verts (des térébinthes ou des cèdres), et d'autres arbres qui avaient des petites feuilles comme celles du buis.

 

La sainte Famille s'installe dans la Grotte de la Crèche.

bible et chandelleCHAPITRE XIII 2 Et, après avoir dit cela, il fit arrêter la monture et invita Marie à descendre de la bête et à entrer dans une grotte où régnait une obscurité complète, car elle était totalement privée de la lumière du jour. (Evangile apocryphe du Pseudo-Matthieu)

 

(Le vendredi, 23 novembre.) Il était déjà tard quand ils arrivèrent devant l'entrée de la grotte. La jeune ânesse, qui, depuis qu'ils étaient entrés dans la maison paternelle de Joseph, avait couru de côté et d'autre autour de la ville, vint alors à leur rencontre et se mit à sauter joyeusement auprès d'eux. Alors la sainte Vierge dit à Joseph :

" Voyez, c'est certainement la volonté de Dieu que nous entrions ici ".

Joseph mit l'âne sous l'espèce de toit qui était en avant de l'entrée de la grotte ; il prépara un siège pour la sainte Vierge, et elle s'y assit pendant qu'il se procurait de la lumière et entrait dans la grotte. L'entrée était un peu obstruée par des bottes de paille et des nattes posées contre les parois. Il y avait aussi dans la grotte même divers objets qui l'encombraient, Joseph la débarrassa de manière à préparer à la sainte Vierge une place commode du côté oriental de la grotte. Il attacha une lampe allumée à la paroi, et fit entrer Marie, qui se plaça sur le lit de repos qu'il lui avait préparé avec des couvertures et quelques paquets. Il s'excusa humblement de n'avoir pu lui procurer qu'un si mauvais gîte ; mais Marie, intérieurement, était contente et joyeuse.

Quand elle se fut installée, Joseph sortit avec une outre de cuir qu'il portait avec lui, et alla derrière la colline, dans la prairie où coulait un petit ruisseau ; il remplit l'outre d'eau et la rapporta dans la grotte. Il alla ensuite dans la ville, où il se procura de petits plats et du charbon. Le sabbat était proche, et, à cause des nombreux étrangers auxquels manquaient les choses les plus indispensables, on avait dressé au coin des rues des tables sur lesquelles étaient les aliments dont ils pouvaient avoir besoin. Je crois qu'il y avait là des gens qui n'étaient pas Juifs.

Joseph revint, portant des charbons allumés dans une espèce de boite grillée, il les plaça à l'entrée de la grotte, et alluma du feu avec un petit fagot de morceaux de bois sec ; il apprêta ensuite un repas, qui se composait de petits pains et de quelques fruits cuits. Quand ils eurent mangé et prié, Joseph prépara une couche pour la sainte Vierge. Il étendit sur une litière de jonc une couverture semblable à celles que j'avais vues dans la maison de sainte Anne, et plaça une autre couverture roulée pour appuyer la tête. Après avoir fait entrer l'âne et l'avoir attaché dans un endroit où il ne pouvait pas gêner, il boucha les ouvertures de la voûte par où l'air venait, et disposa la place où lui-même devait reposer dans l'entrée de la grotte.

Quand le sabbat commença, il se tint avec la sainte Vierge sous la lampe, et récita avec elle les prières du sabbat ; il quitta ensuite la grotte et s'en alla à la ville. Marie s'enveloppa pour se livrer au repos. Pendant l'absence de Joseph, je vis la sainte Vierge prier à genoux. Elle s'agenouilla sur sa couche ; puis elle s'étendit sur la couverture, couchée sur le côté. Sa tête reposait sur son bras, qui était posé sur l'oreiller. Joseph revint tard.

[Il était affligé, je crois qu'il pleurait.]

Il pria encore, et se plaça humblement sur sa couche à l'entrée de la grotte.

 

Description de la grotte de la Crèche et de ses alentours.

Nous voulons maintenant, autant que possible, décrire les alentours de la colline et la disposition intérieure de la grotte de la Crèche, d'après les indications données à plusieurs reprises par la sœur Emmerich, afin de n'avoir pas à interrompre plus tard la narration.

A l'extrémité méridionale de la colline autour de laquelle tournait le chemin qui conduisait dans la vallée des bergers, se trouvait, indépendamment de plusieurs autres grottes ou caves creusées dans le roc, la grotte où Joseph chercha un abri pour la sainte Vierge. L'entrée, tournée au couchant, conduisait par un passage étroit à une espèce de chambre, arrondie d'un côté, triangulaire de l'autre, située dans la partie orientale de la colline. La grotte était creusée dans le roc par la nature ; seulement du côté du midi où passait le chemin qui conduisait à la vallée des bergers, on avait fait quelques réparations au moyen d'une maçonnerie grossière.

De ce côté, qui regardait le midi, il y avait une autre entrée. Mais elle était ordinairement bouchée, et Joseph la rouvrit pour son usage. En sortant par là, on trouvait à main gauche une ouverture plus large qui conduisait à un caveau étroit, incommode, placé à une plus grande profondeur et allant jusque sous la grotte de la Crèche. L'entrée ordinaire de la grotte de la Crèche regardait le couchant. On pouvait voir de là les toits de quelques maisons de Bethléhem. Si en sortant par là on tournait à droite, on arrivait à l'entrée d'une grotte plus profonde et plus obscure, dans laquelle la sainte Vierge se cacha une fois.

Il y avait devant l'entrée du couchant un toit de jonc, appuyé sur des pieux, qui se prolongeait aussi au midi jusqu'au-dessus de l'entrée qui était de ce côté, en sorte qu'on pouvait être à l'ombre devant la grotte. A sa partie méridionale, la grotte avait dans le haut trois jours grillés par où venaient l'air et la lumière ; une ouverture semblable se trouvait dans la voûte du rocher. Elle était recouverte de gazon et formait l'extrémité de la hauteur sur laquelle Bethléhem était située.

L'intérieur de la grotte, suivant les descriptions données par la sœur à plusieurs reprises, était à peu près disposé comme il suit :

Du côté du couchant, on entrait par une porte de branches entrelacées dans un corridor de moyenne largeur, aboutissant à une chambre de forme irrégulière, moitié ronde, moitié triangulaire, laquelle s'étendait surtout du côté du midi, en sorte que le plan de la grotte entière pouvait être comparé à une tête reposant sur son cou.

Quand on passait, du corridor qui était moins élevé, dans là grotte creusée par la nature, on descendait sur un sol plus bas ; cependant le sol se relevait tout autour de la grotte, qui était entourée comme d'un banc de pierre de largeur variable. Les parois de la grotte, sans être tout à fait polies, étaient cependant assez unies et assez propres et avaient pour moi quelque chose d'agréable à voir.

[Ils me plaisaient d'avantage que la grossière construction maçonnée que l'on avait ajouté sommairement à la partie supérieure du mur méridional et où l'on avait percé trois ouvertures laissant passer l'air et la lumière. Au plafond de la grotte, il y avait une cheminée d'aération et, si je m'en souviens bien, on avait aussi pratiqué à mi-hauteur de la paroi trois conduits horizontaux aboutissant aux ouvertures précitées.]

Au nord du corridor se trouvait l'entrée d'une grotte latérale plus petite. En passant devant cette entrée on arrivait à l'endroit où Joseph allumait le feu ; puis la paroi tournait au nord-est dans l'autre grotte plus spacieuse et plus élevée. Ce fut là [dans l'endroit où le banc de pierre courait autour de la grotte] que plus tard fut mis l'âne de Joseph. Derrière cette place était un recoin assez grand pour recevoir l'âne et où il y avait du fourrage.

C'était dans la partie orientale de cette grotte, en face de l'entrée, que se trouvait la sainte Vierge lorsque la lumière du monde sortit d'elle. Dans la partie qui s'étendait au midi se trouvait la crèche où l'on adora l'Enfant Jésus. La crèche n'était autre chose qu'une auge creusée dans la pierre qui servait pour faire boire les bestiaux. Au-dessus était une mangeoire évasée, formée d'un treillis en bois et élevée sur quatre pieds, de façon que les animaux pouvaient prendre commodément l'herbe ou le foin qu'on y avait placés, et n'avaient qu'à baisser la tête pour boire dans l'auge de pierre qui était au-dessous.

C'était en face de la crèche, au levant de cette partie de la grotte, qu'était assise la sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus quand les trois rois mages offrirent leurs présents. Si en partant de la crèche on tournait à l'ouest dans le corridor qui précédait la grotte, on passait devant l'entrée méridionale déjà mentionnée, et on arrivait à un endroit dont saint Joseph fit plus tard sa chambre en le séparant du reste avec des cloisons en clayonnage. Il y avait de ce côté un enfoncement où il déposait toute sorte de choses.

En dehors de la partie méridionale de la grotte passait le chemin qui menait à la vallée des bergers. Il y avait ça et là sur des collines de petites maisons, et dans la plaine quelques hangars avec des toits de roseaux portés sur des pieux. Au-devant de la grotte, la colline s'abaissait dans une vallée sans issue, fermée au nord et large d'environ un demi quart de lieue.

Il y avait là des buissons, des arbres et des jardins. En traversant une belle prairie où coulait une source, et en passant sous des arbres rangés régulièrement, on arrivait au côté oriental de cette vallée, où se trouvait, dans une colline faisant saillie, la grotte du tombeau de Maraha, nourrice d'Abraham. Cette grotte est appelée aussi grotte au Lait ; la sainte Vierge y séjourna avec l'Enfant-Jésus en diverses occasions. Au-dessous était un grand arbre dans lequel on avait pratiqué des sièges. On voyait mieux Bethléhem de cet endroit que de l'entrée de la grotte de la Crèche.

J'ai appris beaucoup de choses qui se sont passées anciennement dans la grotte de la Crèche. Je me souviens seulement que Seth, l'enfant de la promesse, y fut conçu et mis au monde par Eve, après une pénitence de sept ans.

C'est là qu'un ange lui dit que Dieu lui avait donné ce rejeton à la place d'Abel. Seth fut caché et nourri dans cette grotte et dans celle de Maraha, car ses frères en voulaient à sa vie, comme les enfants de Jacob à celle de Joseph. A une époque très reculée où les hommes habitaient dans des grottes, je les ai vus souvent faire des excavations dans la pierre pour qu'eux et leurs enfants pussent y dormir commodément sur des peaux de bêtes ou sur des lits de gazon. L'excavation pratiquée dans le rocher, sous la crèche, peut donc avoir servi de couche à Seth ou à des habitants postérieurs de la grotte. Je n'en ai pourtant pas la certitude.

Je me souviens aussi d'avoir vu, dans mes contemplations sur les années de la prédication de Jésus, que, le 6 octobre, le Seigneur, après son baptême, célébra le sabbat dans la grotte de la Crèche, dont les bergers avaient fait un oratoire.

 

Samedi 24 novembre (11 Kislev) de l'an -5

 

Promenade au tombeau de Maraha.

(Le samedi, 24 novembre.) Ce jour-là la sœur était très malade et ne put dire que peu de choses ; elle communiqua pourtant ce qui suit :

La sainte Vierge passa le sabbat dans la grotte de la Crèche, priant et méditant avec une grande ferveur. Joseph sortit plusieurs fois ; il alla probablement à la synagogue de Bethléhem. Je les vis manger des aliments préparés les jours précédents et prier ensemble.

Dans l'après-midi, temps où les Juifs font ordinairement leur promenade le jour du sabbat, Joseph conduisit la sainte Vierge à la grotte du tombeau de Maraha, nourrice d'Abraham. Elle resta quelque temps dans cette grotte, qui était plus spacieuse que celle de la crèche, et où Joseph lui arrangea un siège ; elle se tint aussi sous l'arbre qui était auprès, toujours priant et méditant jusqu'après la clôture du sabbat. Joseph alors la ramena. Marie avait dit à son époux que la naissance de l'enfant aurait lieu ce jour même, à minuit ; car c'était à cette heure que se terminaient les neuf mois écoulés depuis que l'ange du Seigneur l'avait saluée. Elle l'avait prié de faire en sorte qu'ils pussent honorer de leur mieux, à son entrée dans le monde, l'enfant promis par Dieu et conçu surnaturellement. Elle lui demanda aussi de prier avec elle pour les gens au cœur dur qui n'avaient pas voulu lui donner l'hospitalité. Joseph offrit à la sainte Vierge de faire venir pour l'assister deux pieuses femmes de Bethléhem qu'il connaissait. Elle ne le voulut pas, et lui dit qu'elle n'avait besoin du secours de personne.

 

L'histoire de Maraha, nourrice d'Abraham.

bible et chandelleGENESE 12:4. Abram partit comme le SEIGNEUR le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harrân.
5.Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harrân. Ils partirent pour le pays de Canaan. Ils arrivèrent au pays de Canaan. (TOB)

 

Abraham avait une nourrice, appelée Maraha, qu'il honorait particulièrement et qui atteignit un âge très avancé ; elle le suivait partout dans ses voyages, montée sur un chameau. Elle vécut longtemps près de lui à Succoth. Plus tard dans ses derniers jours, elle le suivit aussi dans la vallée des bergers, où il avait dressé ses tentes dans les environs de cette grotte. Ayant dépassé sa centième année, et voyant sa dernière heure approcher, elle demanda à Abraham d'être enterrée dans cette grotte, sur laquelle elle fit des prédictions et à laquelle elle donna le nom de grotte du Lait ou grotte de la Nourrice.

Il arriva là quelque chose de miraculeux que j'ai oublié, et une source sortit de terre. La grotte était alors un corridor étroit et élevé, creusé dans une matière blanche qui n'était pas très dure. D'un côté était une couche de cette matière qui ne montait pas jusqu'à la voûte. En montant par dessus cette couche, on pouvait arriver à l'entrée d'autres grottes placées plus haut.

La grotte fut agrandie plus tard, parce qu'Abraham y pratiqua dans la partie latérale une excavation pour le tombeau de Maraha. Sur un gros bloc de pierre reposait comme une auge également en pierre supportée par des pieux courts et épais. Je fus étonnée de ne plus rien y voir au temps de Jésus.

Cette grotte du tombeau de la nourrice avait un rapport prophétique avec la mère du Sauveur nourrissant son fils pendant la persécution ; car, dans l'histoire de la jeunesse d'Abraham, il se trouva aussi une persécution figurative, et sa nourrice lui sauva la vie en le cachant dans une grotte.

Je me souviens en gros de ce qui suit :

Le roi qui régnait dans la patrie d'Abraham eut un songe où on lui fit une prédiction sur un enfant qui allait naître et qui devait être dangereux pour lui. Il prit des mesures en conséquence. La grossesse de la mère d'Abraham fut tenue secrète, et elle se cacha dans une grotte pour le mettre au monde. Maraha, sa nourrice, l'allaita en secret. Elle vécut comme une pauvre esclave, travaillant dans une solitude près d'une grotte dans laquelle elle nourrissait l'enfant. Ses parents le reprirent plus tard près d'eux ; et, comme il était beaucoup plus grand que son âge ne le comportait, on le fit passer pour un enfant né antérieurement à la prédiction faite au roi. Étant encore enfant, il courut pourtant des dangers à cause de certaines manifestations merveilleuses, et la nourrice le cacha de nouveau. Je la vis l'emporter secrètement sous son large manteau. On fit mourir alors plusieurs enfants de sa taille.

Cette grotte, depuis l'époque d'Abraham, était un lieu de dévotion, surtout pour les mères et les nourrices, et il y avait là quelque chose de prophétique ; car on vénérait dans la nourrice d'Abraham la figure de la sainte Vierge, de même qu'Elie l'avait vue dans la nuée qui apportait la pluie, et lui avait érigé un oratoire sur le Carmel. Maraha avait coopéré, en quelque sorte, à l'avènement du Messie, puisqu'elle avait nourri de son lait l'aïeul de la sainte Vierge.

Je ne puis pas bien m'exprimer, mais c'était comme un puits profond allant jusqu'à la source de la vie universelle, et on y puisa toujours jusqu'à ce que Marie y montât comme une eau limpide. Ainsi s'exprima la sœur dans un sommeil extatique.

L'arbre qui était au-dessus de cette grotte étendait au loin son ombre comme un immense tilleul ; il était large par en bas et se terminait en pointe. C'était un térébinthe. Abraham se trouva avec Melchisédech sous cet arbre ; je ne sais pas bien à quelle occasion. Ce vieil arbre avait quelque chose de sacré pour les bergers et les gens d'alentour. On aimait à se reposer sous son ombre et à y prier. Je ne sais plus bien l'histoire de cet arbre, peut-être que c'était Abraham qui l'avait planté. Il y avait à côté une fontaine où les bergers allaient prendre de l'eau à certains moments ; ils lui attribuaient des vertus particulières. Des deux côtés de l'arbre se trouvaient des cabanes ouvertes où l'on pouvait dormir. Tout cela était entouré d'une haie.

Sainte Hélène bâtit là une église ; on y a aussi dit la messe.

 

Remarque sur les textes supplémentaires d'après Joachim BOUFLET

Entre crochets [...] et de couleur bleu clair sont ajoutés au texte original de la traduction française de "VIE DE LA SAINTE VIERGE MARIE, MERE DE JESUS." (Publiée en 1854, Traduction de l'Abbé DE CAZALES) des extraits de "LA VIE DE LA VIERGE MARIE. Traduit par Joachim BOUFLET" publiée aux Presses de la Renaissance (2006).

En effet, d'après Joachim BOUFLET, l'Abbé DE CAZALES a écarté de sa traduction française divers passages du texte original allemand de 1852. Ces passages manquants sont ainsi restaurés dans son livre. Quelques-uns figurent dans ces pages.

Un grand merci à Joachim BOUFLET pour le dévoilement de ces extraits inédits en français jusqu'en 2006.

 

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Remerciements:

Le site https://www.livres-mystiques.com/ réalisé par le regretté Roland Soyer rend accessibles les éditions du XIXème siècle des visions d'Anne Catherine Emmerich (Traduction de l'Abbé DE CAZALES, Chanoine de Versailles, AMBROISE BRAY, Libraire Éditeur)

Le site de l'Alliance biblique française https://lire.la-bible.net/ qui permet de lire la Bible en ligne, notamment la Traduction Œcuménique de la Bible (2010). Pour vous procurer une Bible imprimée, rendez-vous sur www.editionsbiblio.fr

Joachim BOUFLET pour son livre "La vie de la Vierge Marie." publié aux Presses de la Renaissance (2006). Connue sous le nom des Presses de la Renaissance, la collection « Renaissance » intègre les éditions Plon en octobre 2021.

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