QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

VIE ET EVANGILE DE JESUS-CHRIST, JOUR APRES JOUR

 

TEMPS DE NOEL JOUR APRES JOUR.

 

Première semaine, préparatifs et voyage vers Bethléhem.

Marie prépare le voyage pour Bethléhem.
Retour de Joseph à Nazareth. Un ange lui apparaît.
Marie connait les écrits prophétiques.
Départ de la sainte Famille de Nazareth.
La sainte Famille dans une propriété de Lazare, près de Ghinim.
La sainte Famille près de Sichem.
La sainte Famille en Samarie.
La sainte Famille dans une hôtellerie pour le sabbat.

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Marie

Détail de la couverture du magazine Pèlerin n°6574 - 2008 - Bayard

 

Remarque sur la chronologie de l'an -5 dans ces pages

D'abord, pourquoi l'an -5 ? Anne Catherine révèle cette information le jour où elle voit la naissance de l'Enfant Jésus : "Jésus Christ est né avant que l'an 3997 du monde fût accompli ; on a oublié postérieurement les quatre années, moins quelque chose, écoulées depuis sa naissance jusqu'à la fin de l'an 4000 ; puis ensuite on a fait commencer notre nouvelle ère quatre ans plus tard.". Jésus serait donc né à la fin de l'an -5, notre calendrier ne commençant que 4 ans plus tard.

Une précision chronologique est apportée par Anne Catherine lors du séjour de Marie et Joseph à Bethléem. Dans la nuit du samedi au dimanche 9 décembre, ils fêtent la dédicace du temple (Hanouka); c'est le 25 Kislev dans le calendrier hébraïque.

Dans un extrait du livre de Joachim Bouflet "La vie de la Vierge Marie" inédit dans la traduction française de l'Abbé DE CAZALES, il semble que le 25 Kislev ne tombait pas le soir du samedi 8 décembre alors que Joseph commence à célébrer cette fête mais tombait le soir du vendredi 7 décembre.

La fête de la dédicace du temple n'aurait donc commencé réellement que le samedi soir 26 Kislev une fois le sabbat terminé. Cela semble être confirmé par le déroulement du récit fait par Anne Catherine. En effet, cette fête dure 8 jours jusqu'au 2 ou 3 Tevet suivant le nombre de jours de Kislev (29 ou 30). La sœur révélant : "La fête de la Dédicace finit avec le sabbat. Joseph n'alluma plus les petites lampes." le samedi 15 décembre était donc le 2 Tevet si Kislev avait 30 jours. Ainsi, le soir du vendredi 7 décembre était effectivement le 25 Kislev.

A partir de cette information est construit le calendrier présenté ici, en faisant le postula qu'il n'y a pas eu de fracture chronologique dans les visions et que le mois de Marhesvan faisait 29 jours (mais il peut en faire 30). .

 

Carte d'Israël

carte Israel
Lieux cités lors des déplacements de la sainte Famille de Nazareth à Bethléhem.

La position des villes est indicative et réalisée à partir des cartes publiées par les éditions Téqui dans la dernière édition en trois volumes de "VISIONS d'Anne Catherine EMMERICH sur la vie de notre Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Vierge Marie - La douloureuse Passion et l'établissement de l'Eglise par les apôtres"

 

Dimanche 11 novembre (27 Marhesvan) de l'an -5

 

annne catherine emmerich

Marie prépare le voyage pour Bethléhem.

LUC 2:1. Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier.
2.Ce premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie. (TOB)

 

(Dimanche, 11 novembre 1821.) Depuis plusieurs jours, je vois la sainte Vierge près de sa mère, sainte Anne, dont la maison est à peu près à une lieue de Nazareth, dans la vallée de Zabulon ; sa servante est restée dans la maison de Nazareth, elle sert saint Joseph quand Marie est chez sa mère. Du reste, tant qu'Anne vécut, ils n'eurent pas de ménage entièrement séparé, mais ils recevaient toujours de celle-ci ce dont ils avaient besoin.

Je vois, depuis quinze jours, la sainte Vierge occupée de préparatifs pour la naissance de Jésus-Christ ; elle apprête des couvertures, des bandages et des langes. Son père Joachim ne vit plus. Il y a dans la maison une petite fille d'environ sept ans qui est souvent près de la sainte Vierge, et à laquelle celle-ci donne des leçons ; je crois que c'est la fille de Marie de Cléophas ; elle s'appelle aussi Marie. Joseph n'est pas à Nazareth, mais il doit bientôt arriver. Il revient de Jérusalem, où il a conduit des victimes pour le sacrifice.

Je vis la sainte Vierge dans la maison. Elle était dans un état de grossesse fort avancée, et travaillait assise dans une chambre avec plusieurs autres femmes. Elles préparaient des effets et des couvertures pour les couches de Marie. Anne avait des propriétés assez considérables en troupeaux et en pâturages. Elle fournissait abondamment la sainte Vierge de tout ce qui lui était nécessaire suivant son état. Comme elle croyait que Marie ferait ses couches chez elle, et que tous ses parents la visiteraient à cette occasion, elle faisait toute espèce de préparatifs pour la naissance de l'enfant de la promesse. On apprêtait pour cela de belles couvertures ou de beaux tapis.

J'ai vu une couverture de ce genre, lors de la naissance de Jean, dans la maison d'Élisabeth. Il y avait des figures symboliques et des sentences tracées à l'aiguille. Au milieu était une espèce d'enveloppe dans laquelle l'accouchée se plaçait ; puis, quand les diverses parties de la couverture étaient assujetties autour d'elle avec des lacets et des boutons, elle était là comme un petit enfant dans son maillot, et pouvait facilement se mettre sur son séant, entre des coussins, pour recevoir les visites de ses amies, qui s'asseyaient auprès d'elle sur le bord du tapis.

On préparait aussi dans la maison d'Anne des objets de ce genre, outre des bandages et des langes pour l'enfant. Je vis même des fils d'or et d'argent qu'on y faufilait ça et là. Tous ces effets et ces couvertures n'étaient pas uniquement pour l'usage de l'accouchée ; il y avait beaucoup de chose destinées aux pauvres, auxquels on pensait toujours en de semblables circonstances. Je vis la sainte Vierge et d'autres femmes, assises par terre autour d'un grand coffre, travailler à une grande couverture qui était placée sur ce coffre au milieu d'elles. Elles se servaient de petits bâtons où étaient attachés des fils de diverses couleurs. Sainte Anne était très affairée ; elle allait ça et là pour prendre de la laine, la partager et donner leur tâche à ses servantes.

 

Lundi 12 novembre (28 Marhesvan) de l'an -5

 

Retour de Joseph à Nazareth. Un ange lui apparaît.

(Lundi, 12 novembre 1821.) Joseph doit revenir aujourd'hui à Nazareth.

Il était à Jérusalem, où il avait conduit des animaux pour le sacrifice. Il les avait laissés dans une petite auberge située à un quart de lieue en avant de Jérusalem, du côté de Bethléhem, et tenue par un vieux ménage sans enfants. C'étaient des gens pieux chez lesquels on pouvait loger en toute confiance. Joseph alla de là à Bethléhem, mais il ne visita pas les parents qu'il y avait. Il voulait seulement prendre des informations relativement à un dénombrement ou à une levée d'impôts qui exigeaient que chacun vint dans son lieu de naissance. Il ne se fit pourtant pas encore inscrire, car il avait l'intention, lorsque le temps de la purification de Marie serait accompli, d'aller avec elle de Nazareth au temple de Jérusalem, et de là à Bethléhem, où il voulait s'établir. Je ne sais pas bien quel avantage il y trouvait, mais le séjour de Nazareth ne lui plaisait pas. C'est pour cela qu'il profita de cette occasion pour aller à Bethléhem ; il y prit des informations relativement à des pierres et à des bois de charpente, car il avait le projet d'y bâtir une maison. Il revint ensuite à l'auberge voisine de Jérusalem, conduisit les victimes au temple et revint chez lui.

Comme aujourd'hui, vers minuit, il traversait la plaine de Khimki, à six lieues de Nazareth, un ange lui apparut et lui enjoignit de partir avec Marie pour Bethléhem, car c'était là qu'elle devait mettre son enfant au monde. L'ange lui prescrivit aussi ce qu'il devait prendre avec lui ; il devait emporter peu d'effets, et notamment pas de couvertures brodées. Il devait aussi, outre l'âne sur lequel Marie monterait, emmener avec lui une ânesse d'un an qui n'avait pas encore eu de petits. Il devait la laisser courir en liberté et suivre toujours le chemin qu'elle prendrait.

Ce soir, Anne se rend à Nazareth avec la sainte Vierge ; elles savaient que Joseph arriverait. Elles ne paraissaient pourtant pas savoir que Marie irait à Bethléhem ; elles croyaient que Marie mettrait son enfant au monde dans sa maison de Nazareth, car je vis qu'on leur y porta plusieurs des objets qu'on avait préparés, empaquetés dans des nattes. Joseph arriva le soir à Nazareth.

 

 

Mardi 13 novembre (29 Marhesvan) de l'an -5

 

Marie connait les écrits prophétiques.

MICHEE 5:1. Et toi, Bethléem Ephrata, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent à l’antiquité, aux jours d’autrefois.
 2.C’est pourquoi, Dieu les abandonnera jusqu’aux temps où enfantera celle qui doit enfanter. Alors ce qui subsistera des ses frères rejoindra les fils d’Israël.
 3.Il se tiendra debout et fera paître son troupeau par la puissance du SEIGNEUR, par la majesté du Nom du SEIGNEUR son Dieu. Ils s’installeront, car il sera grand jusqu’aux confins de la terre. (TOB)

 

(Mardi, 13 novembre). Je vis aujourd'hui la sainte Vierge avec sa mère dans la maison de Nazareth, où Joseph leur fit connaître ce qui lui avait été dit la nuit précédente. Elles revinrent ensemble dans la maison d'Anne, et je les vis faire des préparatifs pour un prompt départ. Anne en était tout attristée. La sainte Vierge savait d'avance qu'elle devait enfanter son fils à Bethléhem, mais elle n'en avait rien dit par humilité.

Elle le savait par les prophéties sur la naissance du Messie qu'elle conservait à Nazareth. Elle avait reçu ces écrits de ses maîtresses du temple, et ces saintes femmes les lui avaient expliqués ; elle les lisait souvent et priait pour leur accomplissement ; ses ardents désirs invoquaient toujours la venue du Messie ; elle appelait bienheureuse celle qui devait mettre au monde le saint enfant, et désirait seulement pouvoir être la dernière de ses servantes ; elle ne pensait pas, dans son humilité, que cet honneur pût lui être destiné. Comme elle savait par les textes des prophéties que le Sauveur devait naître à Bethléhem, elle se conforma avec d'autant plus de joie à la volonté divine, et se prépara à un voyage très pénible pour elle dans cette saison, car il faisait souvent un froid très vif dans les vallées, entre les chaînes de montagnes.

 

Départ de la sainte Famille de Nazareth.

LUC 2: 4. Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de David,
5.pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte. (TOB)

 

Je vis ce soir Joseph et la sainte Vierge, accompagnés d'Anne, de Marie de Cléophas, et de quelques serviteurs, partir de la maison d'Anne. Marie était assise sur le bât d'un âne qui portait aussi son bagage. Joseph conduisait l'âne. Il y avait un second âne sur lequel sainte Anne devait revenir [car son époux travaillait aux champs.]

 

 

Mercredi 14 novembre (1er Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille dans une propriété de Lazare, près de Ghinim.

(Mercredi, 14 novembre). Ce matin, je vis les saints voyageurs arriver à six lieues de Nazareth, dans une plaine appelée Ghinim, où l'ange était apparu à Joseph l'avant-veille. Anne possédait un pâturage en cet endroit, et les serviteurs devaient y prendre l'ânesse d'un an que Joseph voulait emmener avec lui. Elle courait tantôt en avant des voyageurs, tantôt près d'eux. Anne et Marie de Cléophas prirent ici congé des saints voyageurs et s'en retournèrent avec les serviteurs.

Je vis la sainte Famille s'avancer plus loin par un chemin qui montait vers les montagnes de Gelboë. Ils ne passaient pas dans les villes et suivaient la jeune ânesse qui prenait toujours des chemins de traverse. C'est ainsi que je les vis dans une propriété de Lazare, à peu de distance de la ville de Ghinim, du côté de Samarie. L'intendant les reçut amicalement.

Il les avait connus lors d'un autre voyage. Leur famille avait des relations avec celle de Lazare. Il y a là de beaux vergers et des allées. La position est si élevée, qu'on a du toit une vue très étendue. Lazare a hérité ce bien de son père. Notre Seigneur Jésus-Christ s'arrêta souvent en cet endroit pendant sa prédication, et enseigna dans les environs. L'intendant et sa femme s'entretinrent très amicalement avec la sainte Vierge, et se montrèrent étonnés qu'elle eût entrepris ce grand voyage dans la position où elle se trouvait, lorsqu'elle eût pu rester commodément établie dans la maison de sa mère.

Elle dit que cette plaine de Ghinim a plusieurs lieues de long et qu'elle est de forme ovale. Une autre plaine appelée Ghimmi se trouva plus prés de Nazareth, prés d'un endroit placé sur une hauteur où demeuraient des bergers, et où Jésus, avant son baptême, enseigna du 7 au 9 septembre chez des bergers qui avaient des lépreux cachés parmi eux. Il guérit aussi là son hôtesse qui était hydropique et il fut injurié par les pharisiens. De l'autre côté de ce lieu, à une plus grande distance, se trouve, au sud-ouest de Nazareth, au delà du torrent de Cison, un séjour de lépreux. Ce sont des cabanes dispersées autour d'un étang formé par un écoulement du Cison. Jésus y opéra des guérisons avant son baptême, le 30 septembre. La plaine de Ghinim, où nous voyons arriver la sainte Famille, est séparée de cette autre plaine de Ghimmi par un torrent. Les noms sont si semblables que je puis les avoir facilement confondus.

 

Jeudi 15 novembre (2 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille près de Sichem.

GENESE 12:5. Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harrân. Ils partirent pour le pays de Canaan.
Ils arrivèrent au pays de Canaan.
6.Abram traversa le pays jusqu’au lieu dit Sichem, jusqu’au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays,
7.le SEIGNEUR apparut à Abram et dit : « C’est à ta descendance que je donnerai ce pays » ; là, celui-ci éleva un autel pour le SEIGNEUR qui lui était apparu.
8.De là il gagna la montagne à l’est de Béthel. Il dressa sa tente entre Béthel à l’ouest et Aï à l’est, il y éleva un autel pour le SEIGNEUR et invoqua le SEIGNEUR par son nom.
9.Puis, d’étape en étape, Abram se déplaça vers le Néguev.  (TOB)

 

(Nuit du jeudi 15 au vendredi 16 novembre). Je vis la sainte Famille, à quelques lieues au delà de l'endroit précédemment indiqué, se diriger dans la nuit vers une montagne le long d'une vallée très froide. Il semblait qu'il y eût de la gelée blanche. La sainte Vierge souffrait beaucoup du froid, et elle dit à Joseph :

" Il faut nous arrêter ; je ne puis pas aller plus loin ".

A peine avait-elle dit ces paroles, que la jeune ânesse s'arrêta sous un grand térébinthe très vieux qui se trouvait près de là, et dans le voisinage duquel était une fontaine. Ils firent une halte sous cet arbre. Joseph arrangea avec des couvertures un siège pour la sainte Vierge, qu'il aida à descendre de sa monture et qui s'assit contre l'arbre ; Joseph suspendit à une branche d'arbre une lanterne qu'il portait avec lui. J'ai souvent vu les gens qui voyagent de nuit dans ce pays en faire autant.

La sainte Vierge invoqua Dieu, lui demandant de ne pas permettre que le froid lui fût nuisible. Alors, elle sentit tout à coup une si grande chaleur, qu'elle tendit les mains à saint Joseph pour qu'il y réchauffât les siennes. Ils se réconfortèrent un peu avec des petits pains et des fruits qu'ils avaient avec eux, et burent de l'eau de la fontaine voisine dans laquelle ils mirent du baume que Joseph portait dans un cruchon. Joseph consola et encouragea la sainte Vierge ; il était si bon ! il souffrait tant de ce que ce voyage était si pénible ! il lui parla du bon logis qu'il espérait lui procurer à Bethléhem. Il connaissait une maison appartenant à de très braves gens, où ils seraient commodément à très bon compte. Il lui vanta Bethléhem en général, et lui dit tout ce qui pouvait la consoler.

Cela m'inquiétait, car je savais bien que les choses se passeraient tout autrement.

A ce point de leur voyage, ils avaient passé deux petits cours d'eau ; ils avaient traversé l'un d'eux sur un pont élevé, et les deux ânes avaient passé à gué. La jeune ânesse, qui courait en liberté, avait des allures singulières. Quand la route était bien tracée, entre deux montagnes, par exemple, et qu'on pouvait se tromper, tantôt elle courait derrière les voyageurs, tantôt elle allait bien loin en avant. Quand le chemin se partageait, elle reparaissait toujours et prenait la bonne direction ; lorsqu'ils devaient s'arrêter, elle s'arrêtait elle-même, comme lors de leur halte sous le térébinthe. Je ne sais pas s'ils passèrent la nuit sous cet arbre, ou s'ils atteignirent un autre gîte.

Ce térébinthe était un vieil arbre sacré qui avait fait partie du bois de Moreh, près de Sichem. Abraham, venant de la terre de Chanaan, y avait vu apparaître le Seigneur, qui lui avait promis cette terre pour sa postérité. Il avait élevé un autel sous le térébinthe. Jacob, avant d'aller à Béthel pour y offrir un sacrifice au Seigneur, avait enfoui sous ce térébinthe les idoles de Laban et les bijoux que sa famille avait avec elle. Josué y avait érigé le tabernacle où était l'Arche d'alliance, et y ayant rassemblé le peuple, l'avait fait renoncer aux idoles. C'était aussi en ce lieu qu'Abimélech, fils de Gédéon, avait été proclamé roi par les Sichémites.

 

Vendredi 16 novembre (3 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille en Samarie.

(Vendredi, 16 novembre.) Aujourd'hui, je vis la sainte Famille arriver à une grande ferme, à deux lieues plus au midi que le térébinthe. La maîtresse de la maison était absente, et le maître refusa de recevoir saint Joseph, lui disant qu'il pouvait bien aller plus loin. Quand ils eurent fait un peu de chemin au delà, ils trouvèrent la jeune ânesse dans une cabane de berger, où ils entrèrent aussi. Quelques bergers, qui étaient occupés à la vider, les accueillirent avec beaucoup de bienveillance. Ils leur donnèrent de la paille et de petits paquets de jonc et de ramée pour faire du feu. Ces bergers allèrent à la maison d'où ils avaient été repoussés, et, quand ils racontèrent à la maîtresse de cette maison combien Joseph paraissait bon et pieux, combien sa femme était belle et avait l'air sainte, elle fit des reproches à son mari pour avoir repoussé de si excellentes gens. Je vis aussi cette femme se rendre aussitôt près de la cabane où s'était arrêtée la sainte Vierge ; mais elle n'osa pas entrer par timidité, et retourna chez elle pour y prendre quelques aliments.

Le lieu où ils se trouvaient était sur le flanc septentrional d'une montagne, à peu près entre Samarie et Thébez. A l'orient de ce lieu, au delà du Jourdain, se trouve Succoth ; Ainon est un peu plus au midi, toujours au delà du fleuve ; Salem est en deçà. Il pouvait y avoir douze lieues de là à Nazareth.

Au bout de quelque temps la femme vint avec deux enfants trouver la sainte Famille, apportant avec elle quelques provisions. Elle s'excusa poliment et se montra touchée de leur position. Quand les voyageurs eurent mangé et pris quelque repos, le mari vint aussi et demanda pardon à saint Joseph de l'avoir repoussé. Il lui conseilla de monter encore une lieue vers le sommet de la montagne, lui disant qu'il pouvait arriver à un bon gîte avant le commencement du sabbat et y rester pendant le jour du repos. Ils se mirent alors en route.

Quand ils eurent fait à peu près une lieue en montant toujours, ils arrivèrent à une hôtellerie d'assez bonne apparence, composée de plusieurs bâtiments entourés de jardins et d'arbres. Il y avait aussi là des arbrisseaux qui donnent le baume, rangés en espaliers. Cependant l'hôtellerie était encore sur le côté septentrional de la montagne.

La sainte Vierge avait mis pied à terre. Joseph conduisait l'âne. Ils s'approchèrent de la maison, et Joseph pria l'hôte de les loger ; mais celui-ci s'excusa, parce que son auberge était pleine. Sa femme vint alors, et comme la sainte Vierge s'adressa à elle et lui demanda avec la plus touchante humilité de leur procurer un logement, cette femme ressentit une profonde émotion, et l'hôte aussi ne put plus résister. Il leur arrangea un abri commode dans une cabane voisine, et mit leur âne à l'écurie. L'ânesse n'était pas là ; elle courait en liberté dans les environs. Elle était toujours loin d'eux quand elle n'avait pas à monter le chemin.

Joseph apprêta sa lampe, sous laquelle il se mit en prières avec la sainte Vierge, observant le sabbat avec une piété touchante. Ils mangèrent quelque chose et se reposèrent sur des nattes étendues par terre.

 

Samedi 17 novembre (4 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Famille dans une hôtellerie pour le sabbat.

(Samedi, 17 novembre.) J'ai vu aujourd'hui la sainte Famille rester en ce lieu toute la journée. Marie et Joseph priaient ensemble. Je vis la femme de l'hôte près de la sainte Vierge avec ses trois enfants ; la femme qui les avait accueillis la veille vint aussi la visiter avec ses deux enfants. Elles s'assirent auprès d'elle d'un air très amical, et furent très touchées de la modestie et de la sagesse de Marie. La sainte Vierge s'entretint avec les enfants et leur donna des instructions.

Les enfants avaient de petits rouleaux de parchemin ; Marie les fit lire et leur parla d'une façon si aimable qu'ils ne la quittaient plus des yeux.

C'était touchant à voir et encore plus touchant à entendre.

Je vis saint Joseph dans l'après-midi se promener avec l'hôte dans les environs, examiner les jardins et les champs et tenir des discours édifiants.

C'est ce que je vois toujours faire aux gens pieux du pays le jour du sabbat.

Les saints voyageurs restèrent encore en ce lieu la nuit suivante.

 

Remarque sur les textes supplémentaires d'après Joachim BOUFLET

Entre crochets [...] et de couleur bleu clair sont ajoutés au texte original de la traduction française de "VIE DE LA SAINTE VIERGE MARIE, MERE DE JESUS." (Publiée en 1854, Traduction de l'Abbé DE CAZALES) des extraits de "LA VIE DE LA VIERGE MARIE. Traduit par Joachim BOUFLET" publiée aux Presses de la Renaissance (2006).

En effet, d'après Joachim BOUFLET, l'Abbé DE CAZALES a écarté de sa traduction française divers passages du texte original allemand de 1852. Ces passages manquants sont ainsi restaurés dans son livre. Quelques-uns figurent dans ces pages.

Un grand merci à Joachim BOUFLET pour le dévoilement de ces extraits inédits en français jusqu'en 2006.

 

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Avertissement

Il est important de préciser à propos des visions de la bienheureuse Anne Catherine Emmerich qu'elles relèvent d'un don gratuit et que béatifier une mystique n'équivaut pas à une reconnaissance officielle de ses visions qui prendraient alors un caractère dogmatique. Elles sont reconnues certes comme n'allant pas à l'encontre du magister de l'Eglise et pouvant servir à certains mais n'ont pas de caractère obligatoire.

 

Remerciements:

Le site https://www.livres-mystiques.com/ réalisé par le regretté Roland Soyer rend accessibles les éditions du XIXème siècle des visions d'Anne Catherine Emmerich (Traduction de l'Abbé DE CAZALES, Chanoine de Versailles, AMBROISE BRAY, Libraire Éditeur)

Le site de l'Alliance biblique française https://lire.la-bible.net/ qui permet de lire la Bible en ligne, notamment la Traduction Œcuménique de la Bible (2010). Pour vous procurer une Bible imprimée, rendez-vous sur www.editionsbiblio.fr

Joachim BOUFLET pour son livre "La vie de la Vierge Marie." publié aux Presses de la Renaissance (2006). Connue sous le nom des Presses de la Renaissance, la collection « Renaissance » intègre les éditions Plon en octobre 2021.

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