QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

VIE ET EVANGILE DE JESUS-CHRIST, JOUR APRES JOUR

 

TEMPS DE NOEL JOUR APRES JOUR.

 

Septième semaine, arrivée des rois mages à Bethléhem.

Les rois mages devant Hérode.
Les rois mages vont de Jérusalem à Bethléhem.
Les rois mages arrivent à Bethléhem.
Les rois mages se rendent à la grotte de la Crèche.
Les rois mages visitent encore la sainte Famille.
Les rois mages prennent congé de la sainte Famille.
Un ange avertit les rois mages qui s'en vont.
Mesures prises par les autorités de Bethléhem contre les rois.
Sainte Anne revient à la grotte de la Crèche.
La sainte famille et sainte Anne quittent la grotte de la Crèche.
Joseph sépare l'Enfant Jésus de Marie.

[Anniversaire des fiançailles de la Sainte Vierge.]
Préparatifs pour le départ.

Précédent Retour Suivant

 

Dimanche 23 décembre (10 Tevet) de l'an -5

 

Les rois mages devant Hérode.

MATTHIEU 2:7. Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’astre apparaissait,
8.et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j’aille lui rendre hommage. » (TOB)

annne catherine emmerich

(Le dimanche, 23 décembre.) Aujourd'hui, de très grand matin, Hérode fit conduire secrètement les trois rois dans son palais. Ils furent reçus sous une arcade et conduits dans une salle où je vis des branches vertes et des bouquets dans des vases, et où on avait préparé quelques rafraîchissements. Au bout de quelque temps, Hérode vint ; ils s'inclinèrent devant lui et l'interrogèrent sur le roi des Juifs nouvellement né. Hérode cacha du mieux qu'il put son agitation et feignit une grande joie. Il y avait encore quelques scribes avec lui. Il leur fit des questions sur ce qu'ils avaient vu, et Mensor lui décrivit la dernière apparition qu'ils avaient vue dans le ciel avant leur départ ; c'était, lui dit-il, une vierge, et devant elle un enfant, du côté droit duquel était sortie une branche lumineuse ; puis, au-dessus de celle-ci, s'était montrée une tour à plusieurs portes. Cette tour était devenue une grande ville, au-dessus de laquelle l'enfant avait paru avec une couronne, un glaive et un sceptre comme un roi ; après quoi ils s'étaient vus eux-mêmes, ainsi que tous les rois du monde, prosternés devant l'enfant et l'adorant ; car il avait un empire auquel tous les autres empires devaient se soumettre, etc. Hérode leur dit qu'il existait une prophétie disant quelque chose de semblable à propos de Bethléhem Ephrata ; il les engagea à y aller sans bruit, et quand ils auraient trouvé l'enfant, à revenir le lui dire, afin que lui aussi pût aller l'adorer.

Les rois, qui n'avaient pas touché aux mets qu'on avait apprêtés pour eux, s'en retournèrent à leur logis. Il était encore de grand matin, car je vis des lanternes allumées devant le palais. Hérode conféra avec eux très secrètement pour éviter qu'on en parlât. Comme il commençait à faire jour, ils se préparèrent à partir. Les gens qui avaient accompagné le cortège jusqu'à Jérusalem s'étaient dès la veille dispersés dans la ville.

Hérode était en ce moment plein de mécontentement et d'irritation. Lors de la naissance de Jésus-Christ, il se trouvait dans un château qu'il avait près de Jéricho, et il s'était rendu coupable d'un lâche assassinat. Il avait placé dans la haute administration du temple des gens de son parti qui espionnaient à son profit ce qui se passait là, et lui dénonçaient ceux qui s'opposaient à ses desseins. Le principal de ses adversaires était un haut fonctionnaire du temple, homme juste et pieux. Hérode, sous les dehors de l'amitié, le fit inviter à venir le trouver à Jéricho, puis il le fit attaquer et assassiner dans le désert, mettant ce meurtre sur le compte des brigands. Quelques jours après, il alla à Jérusalem pour prendre part à la célébration de la fête de la dédicace du temple, qui avait lieu le 25 du mois de Cisleu, et il s'y engagea dans une affaire très désagréable. Voulant faire plaisir aux Juifs à sa manière, il avait fait faire en or une figure d'agneau, ou plutôt de chevreau, car elle avait des cornes, afin que cette image fût placée sur la porte qui conduisait de la cour des femmes à la cour des immolations. Il voulut faire cela de sa propre autorité, et que pourtant on lui en sût gré. Les prêtres s'y étant opposés, il les menaça de leur faire payer une amende ; ils déclarèrent qu'ils la paieraient, mais qu'ils n'admettraient pas l'image en question, parce que cela était contraire aux prescriptions de la loi. Hérode furieux voulut faire placer l'image secrètement ; mais, quand on l'eut apportée, un Israélite zélé la saisit et la jeta par terre, en sorte qu'elle se brisa en deux morceaux. Il y eut du tumulte à cette occasion, et Hérode fit mettre cet homme en prison. Cette affaire l'avait fort irrité, et il se repentait d'être venu à la fête. Mais ses courtisans tâchaient de le distraire et de l'amuser.

Il était dans cette disposition d'esprit lorsque des bruits se répandirent sur la naissance du Christ. Depuis longtemps, en Judée, plusieurs hommes pieux vivaient dans l'attente de la venue du Messie, qu'ils regardaient comme prochaine. Ce qui s'était passé lors de la naissance de Jésus avait été divulgué par les bergers. Cependant beaucoup de gens considérables regardaient tout cela comme des fables et de vains discours. Hérode en avait aussi entendu parler, et il avait fait prendre très secrètement des informations à Bethléhem ; ses émissaires étaient venus à la crèche trois jours après la naissance de Jésus, et, après s'être entretenus avec saint Joseph, ils déclarèrent, en hommes orgueilleux qu'ils étaient, que c'était une chose sans conséquence ; qu'il n'y avait là qu'une pauvre famille dans une misérable grotte, et que tout cela ne méritait pas qu'on s'en occupât. Leur orgueil même les avait empêchés, dés le commencement, d'interroger sérieusement saint Joseph, d'autant plus qu'ils avaient reçu l'ordre d'éviter ce qui pourrait attirer l'attention.

Mais tout d'un coup Hérode vit arriver les trois rois avec leur immense suite, ce qui le jeta dans une grande inquiétude ; car ils venaient de bien loin, et c'était là quelque chose de plus que de simples bruits. Comme ils parlaient avec tant d'assurance du roi nouveau-né, il feignit aussi de vouloir lui rendre hommage, et ils se réjouirent de le voir ainsi disposé. L'aveuglement orgueilleux des scribes ne parvint pas à le tranquilliser, et l'intérêt qu'il avait à tenir cet incident aussi secret que possible détermina sa conduite. Il ne fit d'abord aucune objection aux explications des trois rois ; il ne mit pas non plus aussitôt la main sur Jésus, pour ne pas donner crédit à leurs dires en présence d'un peuple très difficile à manier. Il résolut d'obtenir des informations plus exactes par le moyen même des trois rois, et de prendre ensuite des mesures en conséquence. Mais, comme les rois, avertis par Dieu, ne revinrent pas vers lui, il fit représenter leur fuite comme la conséquence d'une illusion ou d'un mensonge de leur part. On fit répandre partout qu'ils n'avaient pas osé reparaître, parce qu'ils étaient honteux de l'erreur grossière où ils étaient tombés et où ils avaient voulu entraîner les autres :

" Car, sans cela, disait-on, quelles raisons auraient-ils pu avoir pour s'enfuir clandestinement, après avoir été reçus d'une façon si amicale ? "

C'est ainsi qu'il essaya plus tard d'assoupir toute l'affaire. Il fit seulement dire à Bethléhem qu'on ne devait pas se mettre en rapport avec cette famille dont il avait été parlé, ni accueillir des bruits et des inventions propres à égarer les esprits. Comme la sainte Famille retourna à Nazareth quinze jours plus tard, on cessa bientôt de parler d'événements sur lesquels la multitude n'avait eu que des renseignements assez vagues, et les gens pieux qui espéraient gardèrent le silence.

Quand tout parut à peu près oublié, Hérode pensa à se défaire de Jésus, mais il apprit que la famille avait quitté Nazareth avec l'enfant. Il le fit longtemps rechercher ; mais, tout espoir de le trouver s'étant évanoui, son inquiétude en devint plus grande, et il eut recours à la mesure désespérée du massacre des enfants. Il prit, du reste, à cette occasion les plus grandes précautions, et envoya d'avance des troupes partout où l'on pouvait craindre quelque émeute. Je crois que le massacre eut lieu en sept endroits.

 

Les rois mages vont de Jérusalem à Bethléhem.

Bible chandelleMATTHIEU 2:9. Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.
10.A la vue de l’astre, ils éprouvèrent une très grande joie. (TOB)

Je vis le cortège des trois rois arriver à une porte située au midi. Une troupe d'hommes les suivit jusqu'à un ruisseau qui est en avant de la ville, et s'en retourna ensuite. Quand ils eurent franchi le ruisseau, ils firent une petite halte et cherchèrent l'étoile des yeux. L'ayant aperçue, ils jetèrent un cri de joie et continuèrent leur marche en chantant. L'étoile ne les conduisit pas en ligne directe, mais par un chemin qui se détournait un peu à l'ouest.

Ils passèrent devant une petite ville que Je connais bien, derrière laquelle je les vis s'arrêter et prier vers midi, dans un site agréable voisin d'un hameau. En cet endroit, une source jaillit de terre devant eux, ce qui les remplit de joie. Ils descendirent et creusèrent pour cette source un bassin qu'ils entourèrent de sable, de pierres et de gazon. Ils campèrent là plusieurs heures, firent boire et manger leurs bêtes, et prirent eux-mêmes un peu de nourriture ; car à Jérusalem ils n'avaient pu prendre aucun repos par suite de leurs diverses préoccupations.

Plus tard, j'ai vu Notre Seigneur s'arrêter plusieurs fois près de cette source avec ses disciples.

L'étoile, qui brillait la nuit comme un globe de feu, ressemblait maintenant à la lune vue dans le jour ; elle ne paraissait pas parfaitement ronde, mais comme découpée ; je la vis souvent cachée par des nuages.

Sur la route directe de Bethléhem à Jérusalem il y avait un grand mouvement de voyageurs avec des bagages et des ânes ; c'étaient probablement des gens qui revenaient de Bethléhem après avoir payé l'impôt, ou qui allaient à Jérusalem pour le marché ou pour visiter le temple. Le chemin que suivaient les rois était solitaire, et Dieu les conduisait sans doute par là pour qu'ils pussent arriver à Bethléhem le soir et sans faire trop d'effet. Je les vis se remettre en marche quand le soleil était déjà très bas. Ils allaient dans le même ordre qu'en venant ; Mensor, le plus jeune, allait en avant ; puis venait Saïr, le basané, et enfin Théokéno, le blanc et le plus âgé.

 

Dimanche soir 23 décembre (11 Tevet) de l'an -5

 

Les rois mages arrivent à Bethléhem.

(Le dimanche, 23 décembre). Je vis aujourd'hui, par le crépuscule du soir, le cortège des saints rois arriver devant Bethléhem, près de ce même édifice où Joseph et Marie s'étaient fait inscrire ; c'était l'ancienne maison de la famille de David. Il n'en reste plus que quelques débris de murs ; elle avait appartenu aux parents de saint Joseph. C'était un grand bâtiment entouré d'autres plus petits, avec une cour fermée, devant laquelle était une place plantée d'arbres et où se trouvait une fontaine. Je vis sur cette place des soldats romains, parce que la maison était comme le bureau des collecteurs de l'impôt.

Quand le cortège arriva, un certain nombre de curieux se rassembla autour de lui. L'étoile ayant disparu, les rois avaient quelque inquiétude. Des hommes s'approchèrent d'eux et les interrogèrent. Ils descendirent de leurs montures, et des employés vinrent de la maison à leur rencontre avec des branches à la main, et leur offrirent quelques rafraîchissements. C'était l'usage de souhaiter ainsi la bienvenue à des étrangers de cette espèce. [Pendant ce temps, on menait leurs bêtes à la fontaine sous les arbres pour les abreuver.]

Je me dis à moi-même : On est bien plus poli avec eux qu'avec le pauvre saint Joseph, parce qu'ils ont distribué de petites pièces d'or.

On leur parla de la vallée des bergers comme d'un bon endroit pour y dresser leurs tentes. Ils restèrent assez longtemps dans l'indécision. Je ne les entendis pas faire des questions sur le roi des Juifs nouvellement né ; ils savaient que Bethléhem était l'endroit désigné par la prophétie ; mais, par suite des discours d'Hérode, ils craignaient d'attirer l'attention. Bientôt ils virent briller du ciel, sur un côté de Bethléhem, un météore semblable à la lune à son lever ; alors ils remontèrent sur leurs bêtes ; puis, longeant un fossé et des murs en ruine, ils firent le tour de Bethléhem par le midi et se dirigèrent à l'orient, vers la grotte de la Crèche, qu'ils abordèrent par le côté de la plaine où les anges étaient apparu aux bergers.

Quand ils furent arrivés prés du tombeau de Maraha dans la vallée qui est derrière la grotte de la Crèche. Ils descendirent de leurs montures. Leurs gens défirent beaucoup de paquets, dressèrent une grande tente qu'ils portaient avec eux, et firent d'autres arrangements, avec l'aide de quelques bergers qui leur indiquèrent les places les plus convenables.

 

Les rois mages se rendent à la grotte de la Crèche.

Bible chandelleMATTHIEU 2:11. Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. (TOB)

Le campement était arrangé en partie, quand les rois virent l'étoile se montrer, claire et brillante, sur la colline de la Crèche et y diriger perpendiculairement ses rayons. Elle parut grandir beaucoup et répandit une masse de lumière extraordinaire. Je les vis d'abord regarder d'un air très étonné. Il faisait sombre ; ils ne voyaient pas de maison, mais seulement la forme d'une colline semblable à un rempart. Tout d'un coup, ils furent saisis d'une grande joie, car ils virent dans la lumière la figure resplendissante d'un enfant. Tous se découvrirent la tête pour témoigner leur respect ; puis les trois rois allèrent vers la colline et trouvèrent la porte de la grotte. Mensor l'ouvrit ; il vit la grotte pleine d'une lumière céleste, et au fond la Vierge tenant l'enfant et assise, telle que ses compagnons et lui l'avaient vue dans leurs visions.

Il retourna aussitôt sur ses pas et dit aux autres ce qu'il venait de voir. Alors Joseph sortit de la grotte, accompagné d'un vieux berger, pour aller à leur rencontre. Ils lui dirent en toute simplicité comment ils étaient venus pour adorer le roi nouveau-né des Juifs, dont ils avaient vu l'étoile, et pour lui offrir leurs présents. Joseph les accueillit amicalement, et le vieux berger les accompagna près de leur suite et les aida dans leurs arrangements, ainsi que quelques autres bergers qui se trouvaient là.

Eux-mêmes se préparèrent comme pour une cérémonie solennelle. Je les vis mettre de grands manteaux blancs qui avaient une longue queue ; ces manteaux avaient un reflet brillant comme s'ils eussent été de soie brute ; ils étaient très beaux et flottaient légèrement autour d'eux ; c'était leur costume ordinaire pour les cérémonies religieuses. Ils portaient à la ceinture des bourses et des boites d'or suspendues à des chaînes. Tout cela était recouvert par leurs larges manteaux. Chacun des rois était suivi par quatre personnes de sa famille ; il y avait en outre quelques serviteurs de Mensor qui portaient une petite table, un tapis à franges et d'autres menus objets. Quand ils eurent suivi saint Joseph sous l'auvent qui était devant la grotte, ils recouvrirent la table avec le tapis, et chacun des trois rois y plaça quelques-unes des boîtes d'or et des vases qu'ils détachèrent de leur ceinture ; c'étaient les présents qu'ils offraient en commun. Mensor et tous les autres ôtèrent leurs sandales, et Joseph ouvrit la porte de la grotte Deux jeunes gens de la suite de Mensor marchaient devant lui ; ils étendirent une pièce d'étoffe sur le sol de la grotte, puis ils se retirèrent en arrière ; deux autres le suivirent avec la table, où étaient les présents. Arrivé devant la sainte Vierge, il les prit, et, mettant un genou en terre, il les déposa respectueusement à ses pieds. Derrière Mensor étaient les quatre hommes de sa famille qui s'inclinaient humblement. Saïr et Théokéno, avec leurs compagnons, se tenaient en arrière dans l'entrée. Quand ils s'avancèrent, ils étaient comme ivres de joie et d'émotion et inondés de la lumière qui remplissait la grotte ; et pourtant il n'y avait là d'autre lumière que la Lumière du monde. Marie, appuyée sur un bras, était plutôt couchée qu'assise sur un tapis, à la gauche de l'Enfant-Jésus, lequel était étendu, à la place où il était né, dans une auge recouverte d'un tapis et placée sur une estrade ; mais au moment où ils entrèrent, la sainte Vierge se mit sur son séant, se voila et prit dans ses bras l'Enfant-Jésus enveloppé dans son large voile. Mensor s'agenouilla, et, mettant les présents devant lui, il prononça de touchantes paroles par lesquelles il lui faisais hommage, en croisant ses mains devant sa poitrine et en inclinant sa tête découverte. Pendant ce temps, Marie avait mis à nu le haut du corps de l'enfant, qui regardait d'un air aimable du milieu du voile dont il était enveloppé ; sa mère soutenait sa petite tête de l'un de ses bras et l'entourait de l'autre. Il avait ses petites mains jointes devant sa poitrine, et souvent il les étendait gracieusement autour de lui.

Oh ! combien se trouvaient heureux de l'adorer ces chers hommes de l'Orient ! Quand je voyais cela, je me disais à moi-même :

" Leurs cœurs sont purs et sans souillure, pleins de tendresse et d'innocence comme des cœurs d'enfants pieux. Il n'y a rien de violent en eux, et pourtant ils sont pleins de feu et d'amour. Je suis morte, je ne suis plus qu'un esprit ; autrement je ne pourrais pas voir cela, car cela n'existe pas maintenant, et cependant existe maintenant ; mais cela n'existe pas dans le temps ; en Dieu il n'y a pas de temps ; en Dieu tout est présent ; je suis morte, je ne suis plus qu'un esprit ".

Pendant que j'avais ces pensées si étranges, j'entendis une voix qui me disait :

" Que t'importe cela ? regarde et loue le Seigneur, qui est éternel et dans lequel tout est éternel ".

Je vis alors Mensor tirer d'une bourse, qui était suspendue à sa ceinture, une poignée de petites barres compactes, pesantes, de la longueur du doigt, effilées à l'extrémité et brillantes comme de l'or ; c'était son présent, qu'il plaça humblement sur les genoux de la sainte Vierge, à côté de l'Enfant-Jésus. Elle prit l'or avec un remerciement gracieux et le couvrit d'un coin de son manteau. Mensor donna ces petites barres d'or vierge parce qu'il était plein de sincérité et de charité, et qu'il cherchait la vérité avec une ardeur constante et inébranlable.

Mensor se retira en arrière avec ses quatre suivants, et Saïr, le roi basané, s'avança avec les siens et s'agenouilla avec une profonde humilité ; il offrit son présent avec des paroles touchantes : c'était un vase d'or à mettre de l'encens, plein de petits grains résineux, de couleur verdâtre ; il le plaça sur la table devant l'Enfant-Jésus. Il donna l'encens, parce que c'était un homme qui se conformait respectueusement et du fond du cœur à la volonté de Dieu et la suivait avec amour. Il resta longtemps agenouillé avec une grande ferveur avant de se retirer.

Après lui vint Théokéno, le plus vieux des trois ; il était très avancé en âge ; ses membres étaient raides, et il ne pouvait pas se mettre à genoux ; mais il se tint debout, profondément incliné, et plaça sur la table un vase d'or avec une belle plante verte. C'était un bel arbuste à tige droite, avec de petits bouquets frisés surmontés de jolies fleurs blanches : c'était la myrrhe. Il offrit la myrrhe, parce qu'elle est le symbole de la mortification et de la victoire sur les passions ; car cet excellent homme avait soutenu des luttes persévérantes contre l'idolâtrie, la polygamie et les habitudes violentes de ses compatriotes. Dans son émotion, il resta si longtemps devant l'Enfant-Jésus avec ses quatre suivants, que je pris pitié des autres serviteurs restés hors de la grotte, parce qu'ils avaient tant attendu pour voir l'Enfant-Jésus.

Les paroles des rois et de tous leurs compagnons étaient pleines de simplicité et fort touchantes. En se prosternant et en lui offrant leurs présents, ils s'exprimaient à peu près en ces termes : Nous avons vu son étoile ; nous savons qu'il est le Roi de tous les rois ; nous venons l'adorer et lui offrir notre hommage et nos présents, et ainsi de suite. Ils étaient comme en extase, et, dans leurs prières naïves et affectueuses, ils recommandaient à l'Enfant-Jésus eux-mêmes, leurs familles, leur pays, leurs biens et tout ce qui avait du prix pour eux sur la terre. Ils offraient au roi nouveau-né leurs cœurs, leurs âmes, leurs pensées et leurs actions. Ils le priaient de les éclairer, de leur donner la vertu, le bonheur, la paix et l'amour. Ils se montraient enflammés d'amour et répandaient des larmes de joie, qui tombaient sur leurs joues et leurs barbes. Ils étaient dans le bonheur ; ils croyaient être arrivés eux-mêmes dans cette étoile vers laquelle depuis des milliers d'années, leurs ancêtres avaient dirigé leurs regards et leurs soupirs avec un désir si constant. Toute la joie de la promesse accomplie après tant de siècles était en eux.

La mère de Dieu accepta tout avec d'humbles actions de grâces ; d'abord, elle ne dit rien, mais un simple mouvement sous son voile exprimait sa pieuse émotion. Le petit corps de l'enfant se montrait brillant entre les plis de son manteau. A la fin, elle adressa à chacun quelques paroles humbles et gracieuses et retira un peu son voile en arrière.

Oh ! j'ai pris là une nouvelle leçon ; je me disais à moi-même : Avec quelle douce et aimable gratitude elle reçoit chaque présent ! Elle qui n'a besoin de rien, qui possède Jésus, qui accueille avec humilité tous les dons de la charité. Moi aussi, à l'avenir, je recevrai humblement et avec reconnaissance tous les dons charitables. Que de bonté dans Marie et dans Joseph. Ils ne gardaient presque rien pour eux, et distribuaient tout aux pauvres.

Lorsque les rois eurent quitté la grotte avec leurs suivants et furent retournés à leur tente, leurs serviteurs entrèrent à leur tour. Ils avaient dressé la tente, déchargé les bêtes de somme, mis tout en ordre, et ils attendaient devant la porte, patiemment et humblement. Ils étaient plus de trente, et il y avait aussi avec eux une troupe d'enfants qui avaient seulement un linge autour des reins et un petit manteau. Les serviteurs entraient cinq par cinq, et un des principaux personnages auxquels ils appartenaient les conduisait. Ils s'agenouillaient autour de l'Enfant et l'honoraient en silence. Enfin, les enfants entrèrent tous ensemble, se mirent à genoux et adorèrent Jésus avec une joie innocente et naïve. Les serviteurs ne restèrent pas longtemps dans la grotte de la Crèche, car les rois rentrèrent avec solennité. Ils avaient mis d'autres manteaux longs et flottants ; ils portaient à la main des encensoirs, et ils encensèrent très respectueusement l'enfant, la sainte Vierge, Joseph et toute la grotte ; puis ils se retirèrent après s'être inclinés profondément.

C'était une manière d'adorer chez ce peuple.

Pendant tout ce temps, Marie et Joseph étaient pénétrés de la plus douce joie où je les eusse jamais vus ; des larmes d'attendrissement coulaient souvent sur leurs joues. Les honneurs solennellement rendus à l'Enfant-Jésus, qu'ils étaient obligés de loger si pauvrement, et dont la dignité suprême restait cachée dans leurs cœurs, les consolaient infiniment ; ils voyaient que la Providence toute-puissante de Dieu, malgré l'aveuglement des hommes, avait préparé pour l'Enfant de la promesse et lui avait envoyé des contrées les plus lointaines ce qu'eux-mêmes ne pouvaient lui donner, l'adoration due à sa dignité rendue par les puissants de la terre avec une sainte magnificence. Ils adoraient Jésus avec les saints rois ; les hommages qui lui étaient adressés les rendaient heureux.

Les tentes étaient dressées dans la vallée située derrière la grotte de la Crèche jusqu'à la grotte du tombeau de Maraha ; les bêtes étaient rangées en ordre et attachées à des pieux séparés par des cordes. Près de la grande tente qui était voisine de la colline de la Crèche, se trouvait un espace recouvert de nattes, où était déposée une partie des bagages ; cependant, la plus grande partie fut portée dans la grotte du tombeau de Maraha. Quand tous eurent quitté la crèche, les étoiles s'étaient levées. Ils se rassemblèrent en cercle près du vieux térébinthe, qui s'élevait au-dessus de la grotte de Maraha, et entonnèrent des chants solennels en présence des étoiles. Je ne puis dire combien étaient touchants ces chants qui retentissaient dans la vallée silencieuse. Pendant tant de siècles leurs ancêtres avaient regardé les astres, prié, chanté ; maintenant, tous leurs désirs étaient exaucés ; ils chantaient comme enivrés de joie et de reconnaissance.

Pendant ce temps, Joseph, avec l'aide de deux vieux bergers, avait apprêté un petit repas dans la tente des trois rois. Ils apportèrent du pain, des fruits, des rayons de miel, quelques herbes et des flacons de baume, qu'ils rangèrent sur une table basse recouverte d'un tapis. Joseph s'était procuré tout cela dès le matin pour recevoir les rois, dont la sainte Vierge lui avait annoncé d'avance l'arrivée. Quand ceux-ci revinrent à leur tente, je vis saint Joseph les accueillir très amicalement, et les prier, comme étant ses hôtes, d'accepter le petit repas qu'il leur offrait. Il se plaça à côté d'eux autour de la table, et ils mangèrent. Il ne montrait point de timidité ; il était si content qu'il versait des larmes de joie.

Quand je vis cela, je pensai à feu mon père, le pauvre paysan, qui, lors de ma vêture dans le couvent, fut obligé de se mettre à table avec beaucoup de gens de distinction. Dans sa simplicité et son humilité, il avait eu d'abord grand peur ; puis, plus tard, son contentement fut tel, qu'il en pleura de joie. Il tenait, sans le vouloir, la première place à la fête.

Après ce petit repas, Joseph les quitta. Quelques-uns des plus considérables de la caravane allèrent à une auberge de Bethléhem ; les autres se placèrent sur leurs couches, qui étaient rangées en cercle dans la grande tente, et se livrèrent au repos. Joseph, revenu à la grotte, mit tous les présents à droite de la crèche, dans un recoin devant lequel il avait mis une cloison, en sorte qu'on ne pouvait pas voir ce qui s'y trouvait. La servante d'Anne qui, après le départ de celle-ci, était restée auprès de la sainte Vierge, s'était tenue dans une grotte latérale pendant toute la cérémonie ; elle ne reparut que lorsque tous eurent quitté la crèche. Elle était grave et intelligente. Je ne vis ni la sainte Famille, ni même cette servante regarder les présents des rois avec une complaisance mondaine ; tout fut accepté avec d'humbles remerciements et presque aussitôt distribué charitablement.

Ce soir, à Bethléem, je vis un peu d'agitation lors de l'arrivée du cortège à la maison où l'on payait l'impôt, et, plus tard, bien des allées et des venues dans la ville. Les gens qui avaient suivi le cortège jusqu'à la vallée des bergers, n'avaient pas tardé à revenir. Plus tard, pendant que les trois rois, pleins de joie et de ferveur, adoraient et déposaient leurs présents dans la grotte de la Crèche, je vis roder dans les environs, à une certaine distance, quelques Juifs qui espionnaient et chuchotaient ensemble ; plus tard, je les vis aller et venir dans Bethléhem, et faire divers rapports.

Je ne pus m'empêcher de pleurer amèrement sur ces malheureux. Je souffre beaucoup de voir ces méchantes gens, qui alors, et maintenant encore, quand le Sauveur s'approche des hommes, se tiennent là murmurant et observant) puis, poussés par leur malice, répandent des mensonges. Oh ! combien ces malheureux me semblaient à plaindre ! ils ont le salut si près d'eux, et ils le repoussent, tandis que ces bons rois, guidés par leur foi sincère dans la promesse, Sont allés si loin et ont trouvé le salut. Oh ! combien je pleure sur ces hommes endurcis et aveugles !

A Jérusalem, je vis aujourd'hui, pendant le jour, Hérode lire encore des rouleaux avec plusieurs scribes, et parler de ce qu'avaient dit les trois rois. Plus tard, tout fut calme, comme si l'on eût voulu assoupir cette affaire.

 

Lundi 24 décembre (11 Tevet) de l'an -5

 

Les rois mages visitent encore la sainte Famille.

(Le lundi, 31 décembre.) Aujourd'hui je vis de grand matin les rois et quelques personnes de leur suite visiter successivement la sainte Famille. Je les vis aussi, pendant la journée, près de leur campement et de leurs bêtes de somme, occupés de diverses distributions. Ils étaient dans la joie et le bonheur, et faisaient beaucoup de présents. J'ai vu qu'alors on en agissait toujours ainsi lors des événements heureux. Les bergers, qui avaient rendu des services à la suite des rois, reçurent des présents considérables. Je vis aussi faire des gratifications à beaucoup de pauvres ; ainsi l'on mettait des couvertures sur les épaules de quelques pauvres vieilles femmes toutes courbées qui s'étaient glissées là.

Il y avait plusieurs personnes de la suite des trois rois qui se plaisaient dans la vallée près des bergers, et qui voulaient rester là et se réunir à ces bergers. Ils firent connaître leur désir aux rois, et reçurent la permission de rester avec de riches présents. On leur donna des couvertures, des effets, de l'or en grains, et les ânes qu'ils avaient montés. Comme je vis aussi les rois distribuer beaucoup de pain, je me demandai d'abord d'où ils l'avaient tiré. Je me rappelai ensuite les avoir vus plusieurs fois, aux endroits où ils campaient, préparer, au moyen de leur provision de farine, dans des formes de fer qu'ils portaient avec eux, de petits pains plats semblables à du biscuit, qu'ils mettaient sur leurs bêtes de somme, entassés dans de légères boites de cuir. Il vint aussi aujourd'hui beaucoup de gens de Bethléhem, qui se pressaient autour d'eux pour avoir des présents, et qui se faisaient donner quelque chose sous divers prétextes.

[Pourtant, les rois avaient eu à subir ici comme à Jérusalem toutes sortes de tracasseries, à cause de l'importance de leur cortège et de la sensation qu'ils avaient suscitée ; et, alors qu'ils étaient arrivés avec une suite triomphale, car ils croyaient découvrir une liesse générale autour du roi nouveau-né, ils se trouvaient désormais réduits, par suite des évènements, à une petite troupe sans éclat et obligée par là à repartir dans de brefs délais ; par conséquent, plusieurs personnes de leur suite se séparèrent déjà d'eux, soit qu'elles restassent à s'établir dans la vallée des bergers, soit qu'elles allassent plus loin.

Et je m'étonnai de voir, le soir, le nombre des gens de la suite des rois diminué de façon significative.]

 

Lundi soir 24 décembre (12 Tevet) de l'an -5

 

Les rois mages prennent congé de la sainte Famille.

Le soir, ils allèrent à la crèche pour prendre congé. Mensor s'y rendit seul d'abord. Marie lui mit l'Enfant-Jésus dans les bras ; il pleurait et était rayonnant de joie. Après lui vinrent les deux autres, qui prirent congé en versant des larmes. Ils apportèrent encore beaucoup de présents, des pièces de diverses étoffes, dont quelques-unes semblaient être de soie sans teinture, dont quelques autres étaient rouges ou à fleurs ; il y avait aussi de très belles couvertures. Ils voulurent en outre laisser leur grands manteaux d'un jaune pâle, qui semblaient faits d'une laine extrêmement fine ; ils étaient très légers, le moindre souffle d'air les agitait. Ils portaient aussi plusieurs coupes placées les unes sur les autres, des boites pleines de grains, et dans une corbeille des pots où étaient de beaux bouquets d'une herbe verte avec de jolies fleurs blanches. Ces pots étaient placés les uns au-dessus des autres dans la corbeille. C'était de la myrrhe. Ils donnèrent aussi à Joseph de longues cages avec des oiseaux qu'ils avaient en grand nombre sur leurs dromadaires pour les manger.

Tous versèrent des larmes abondantes quand ils quittèrent Marie et l'enfant. Je vis la sainte Vierge debout près d'eux lorsqu'ils prirent congé. Elle portait sur son bras l'Enfant-Jésus enveloppé dans son voile, et elle fit quelques pas pour reconduire les rois vers la porte de la grotte ; là elle s'arrêta en silence, et, pour donner un souvenir à ces excellents hommes, elle détacha de sa tête le grand voile d'étoffe jaune transparente qui l'enveloppait ainsi que l'Enfant-Jésus ; et elle le donna à Mensor. Ils reçurent ce don en s'inclinant profondément, et une joie respectueuse fit battre leurs cœurs quand ils virent devant eux la sainte Vierge sans voile, tenant le petit Jésus. quelles douces larmes ils versèrent en quittant la grotte ! Le voile fut pour eux dès lors la plus sainte relique qu'ils possédassent.

La sainte Vierge, en recevant les présents, ne semblait pas attacher de prix aux choses qu'on lui offrait ; et pourtant, dans sa touchante humilité, elle montrait une véritable reconnaissance pour celui qui donnait. Pendant cette merveilleuse visite, je n'ai vu chez elle aucun sentiment de retour complaisant sur elle-même. Seulement, au commencement, par amour pour l'Enfant-Jésus et par compassion pour saint Joseph, elle se laissa aller en toute simplicité à l'espérance que dorénavant ils trouveraient peut-être de la sympathie à Bethléhem, et ne seraient plus traités d'une manière aussi méprisante qu'à leur arrivée ; car la tristesse et la confusion de saint Joseph l'avaient beaucoup affligé.

Quand les rois prirent congé, la lampe était déjà allumée dans la grotte ; il faisait sombre, et ils se rendirent aussitôt avec leurs suivants sous le grand térébinthe qui surmontait le tombeau de Maraha, pour y faire, comme la veille au soir, les cérémonies de leur culte. Une lampe était allumée sous l'arbre. Lorsque les étoiles se montrèrent, ils prièrent et entonnèrent des chants mélodieux. Les voix des enfants faisaient un effet très agréable dans le chœur. Ils se rendirent ensuite dans leur tente, où Joseph leur avait encore préparé un petit repas, après lequel quelques-uns s'en retournèrent à leur auberge à Bethléhem, tandis que les autres se livrèrent au repos dans la tente.

 

Mardi 25 décembre (12 Tevet) de l'an -5

 

Un ange avertit les rois mages qui s'en vont.

Bible chandelleMATTHIEU 2:12. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin. (TOB)

 

Vers minuit, j'eus tout à coup une vision.

Je vis les rois reposant dans leur tente sur des couvertures étendues par terre, et j'aperçus auprès d'eux un jeune homme resplendissant : c'était un ange qui les éveillait et leur disait de partir en toute hâte, et de ne pas revenir par Jérusalem, mais par le désert, en contournant la mer Morte. Ils se jetèrent promptement à bas de leur couche, et leur suite fut bientôt sur pied. L'un d'eux alla à la crèche éveiller saint Joseph, qui courut à Bethléhem pour avertir ceux qui s'y étaient logés ; mais il les rencontra avant d'y arriver, car ils avaient eu la même apparition. La tente fut pliée, les bagages furent chargés, et tout fut enlevé avec une rapidité étonnante. Pendant que les rois faisaient encore de touchants adieux à saint Joseph devant la grotte de la Crèche, leur suite partait en détachements séparés pour prendre les devants, et se dirigeait vers le midi pour longer la mer Morte en traversant le désert d'Engaddi.

Les rois firent des instances pour que la sainte Famille partît avec eux, parce qu'un danger la menaçait certainement ; ils demandèrent ensuite que Marie se cachât avec le petit Jésus pour n'être pas inquiétée à cause d'eux ; ils pleurèrent comme des enfants, embrassèrent saint Joseph et lui adressèrent des paroles touchantes ; puis ils montèrent leurs dromadaires légèrement chargés, et s'éloignèrent à travers le désert. Je vis l'ange dans la plaine près d'eux, il leur montrait la direction du chemin. Bientôt ils disparurent. Ils suivirent des routes séparées à un quart de lieue les uns des autres, se dirigeant pendant une lieue vers l'orient, et ensuite vers le midi, dans le désert. Ils passèrent par la contrée que traversa Jésus en revenant d'Égypte dans sa troisième année de prédication.

 

Mesures prises par les autorités de Bethléhem contre les rois.

(Le mardi 25 décembre.) L'ange avait averti les rois à propos, car les autorités de Bethléhem avaient le projet de les faire arrêter aujourd'hui, de les emprisonner dans de profonds caveaux qui étaient sous la synagogue, et de les accuser auprès d'Hérode comme perturbateurs du repos public.

Je ne sais pas s'il y avait eu un ordre secret d'Hérode à cet effet ; je crois plutôt que c'était un mouvement de zèle spontané. Ce matin, lorsqu'on apprit leur départ à Bethléhem, ils étaient déjà près d'Engaddi, et la vallée où ils avaient campé était calme et solitaire comme avant leur séjour, dont il ne restait plus d'autres traces que le gazon foulé et quelques pieux qui avaient servi pour les tentes. Dans le fait, pourtant, l'apparition de la caravane avait produit beaucoup d'effet dans Bethléhem. Bien des gens se repentaient de n'avoir pas donné l'hospitalité à saint Joseph ; d'autres parlaient des rois comme d'aventuriers conduits par d'étranges imaginations ; d'autres enfin trouvaient des rapports entre leur arrivée et les bruits de l'apparition qu'avaient eue les bergers.

Tous ces propos portèrent les magistrats de l'endroit, peut-être sur une invitation d'Hérode, à prendre certaines mesures. Je vis au centre de Bethléhem tous les habitants convoqués sur une place où se trouvait un puits entouré d'arbres, devant une grande maison à laquelle on montait par des degrés. Du haut de ces degrés on lut un avertissement ou une proclamation dirigée contre les discours superstitieux, et interdisant les visites à la demeure des gens qui avaient donné lieu à tous ces propos.

Quand la foule ainsi rassemblée se fut retirée, je vis saint Joseph mandé dans cette même maison et interrogé par de vieux Juifs. Je le vis revenir à la crèche et se rendre encore une fois au tribunal. La seconde fois, il prit avec lui un peu de l'or qu'avaient apporté les rois, et il le leur donna ; après quoi ils le laissèrent s'en aller tranquillement. Tout cet interrogatoire me parut aboutir à une escroquerie.

Je vis aussi que les autorités firent barrer par un tronc d'arbre mis en travers un chemin qui conduisait aux environs de la crèche sans passer par la porte de la ville, mais qui, en partant de la place où Marie s'était arrêtée sous un grand arbre, franchissait une colline ou un rempart. Ils placèrent une sentinelle près de l'arbre dans une cabane, et firent tendre sur le chemin des fils qui aboutissaient à une sonnette dans la cabane, afin qu'on pût arrêter ceux qui voudraient prendre ce chemin.

Dans l'après-midi, je vis une troupe de seize soldats d'Hérode près de Joseph, avec lequel ils s'entretinrent. Ils avaient probablement été envoyés à cause des trois rois, qu'on avait accusés de troubler la paix publique ; mais, comme le silence et le repos régnaient partout fit qu'ils ne trouvèrent dans la grotte que la pauvre famille, comme d'ailleurs ils avaient l'ordre de ne rien faire qui pût attirer l'attention, ils s'en retournèrent tranquillement et rapportèrent ce qu'ils avaient vu. Joseph avait porté les présents des trois rois et ce qu'ils avaient laissé en outre après eux, dans la grotte de Maraha et dans d'autres grottes cachées de la colline de la Crèche, qu'il connaissait depuis sa jeunesse pour s'y être souvent dérobé aux persécutions de ses frères. Ces caveaux solitaires existaient dés le temps du patriarche Jacob. A une époque où il n'existait que des cabanes à la place de Bethléhem, il y avait dressé une fois ses tentes sur la colline de la Crèche.

Ce soir, je vis Zacharie d'Hébron visiter pour la première fois la sainte Famille. Marie était encore dans la Grotte. Il versa des larmes de joie, prit l'enfant dans ses bras, et répéta, en y changeant quelque chose, le cantique de louanges qu'il avait chanté lors de la circoncision de Jean-Baptiste.

 

Mercredi 26 décembre (13 Tevet) de l'an -5

 

Sainte Anne revient à la grotte de la Crèche.

(Le mercredi, 26 décembre.) Aujourd'hui Zacharie s'en retourna chez lui, et sainte Anne revint près de la sainte Famille avec sa fille aînée. La fille aînée d'Anne était plus grande que sa mère et paraissait presque plus âgée. [Le second mari d'Anne était plus robuste et plus âgé que Joachim, il se nommait Eliud. Il exerçait au temple une fonction d'inspecteur des animaux destinés au sacrifice. Anne avait eu de lui encore une fille, qui se nommait également Marie : au moment de la naissance de Jésus, elle pouvait avoir de six à huit ans.

Cet Eliud ne tarda pas à mourir et, sur l'ordre de Dieu, Anne dut se marier une troisième fois : elle eut de cette union un fils, un de ceux que l'on appelait les frères du Seigneur.

La servante qu'Anne avait amenée avec elle de Nazareth huit jours auparavant était restée auprès de la Sainte Vierge. Tant que celle-ci habita dans la grotte de la nativité, elle logea dans la petite grotte annexe sur le côté ; à présent que Marie s'était installée dans cette dernière chambre, la servante dormait sous un auvent que Joseph lui avait construit devant la grotte, car Anne et les siens logeaient dans la grotte de la Nativité.]

Une grande joie règne maintenant dans la sainte Famille. Anne est tout heureuse. Marie place souvent l'Enfant-Jésus dans ses bras, et le laisse soigner par elle. Je ne l'ai vue faire cela pour aucune autre personne. Je vis, ce qui la toucha beaucoup, que les cheveux de l'enfant, qui étaient blonds et bouclés, avaient à leur extrémité de beaux rayons de lumière. Je crois qu'ils lui frisent les cheveux, car je vois qu'on frotte sa petite tête lorsqu'on le lave, ce qu'on fait en mettant sur lui un petit manteau. Je vois toujours dans la sainte Famille une pieuse et touchante vénération pour l'Enfant-Jésus ; mais tout s'y passe simplement et naturellement, comme chez les saints élus de Dieu. L'enfant a une affection, une tendresse pour sa mère que je n'ai jamais vue chez des enfants si jeunes.

Marie raconta à sa mère tout ce qui s'était passé lors de la visite des trois rois, et Anne fut extraordinairement touchée que le Seigneur eût appelé ces hommes de si loin pour leur faire connaître l'enfant de la promesse. Elle vit les présents des rois, qui étaient cachés dans une excavation pratiquée dans la paroi ; elle aida à en distribuer une grande partie, et à ranger le reste en bon ordre.

Tout était tranquille dans les environs ; les chemins menant à la grotte, qui ne passaient pas par la porte de la ville, étaient barrés par ordre des autorités. Joseph n'allait plus faire ses emplettes à Bethléhem ; les bergers lui apportaient ce dont il avait besoin. La parente chez laquelle Anne est allée, dans la tribu de Benjamin, est Mara, la fille de Rhode, sœur d'Élisabeth. Elle était pauvre et eut dans la suite plusieurs fils qui furent disciples de Jésus. Un d'eux s'appelait Nathanaël; c'était le fiancé des noces de Cana. Cette Mara était présente lors de la mort de la sainte Vierge à Éphèse.

Dans sa narration la sœur confondit souvent cette Mara avec une sœur cadette ou nièce d'Anne, qu'elle appelait Énoué. Souvent des proches parents lui apparaissaient comme des frères ou des sœurs.

Ce n'est pas le Nathanaël que Jésus vit sous le figuier. Nathanaël, le fils de Mara, était l'un des enfants que sainte Anne réunit pour fêter Jésus, âgé de douze ans, lorsqu'il revint après avoir enseigné dans le temple pour le première fois. Jésus, à cette fête, parla en parabole d'un mariage ou l'eau devait être changée en vin, et d'un autre mariage où le vin serait changé en sang. Il disait aussi, comme en plaisantant, au jeune Nathanaël, qu'il serait un jour présent à ses noces. La fiancée de Cana était de Bethléhem et de la famille de saint Joseph. Après le miracle de Cana, les deux époux firent vœu de continence. Nathanaël se joignit aussitôt aux disciples de Jésus, et il reçut au baptême le nom d'Amator. Il devint plus tard évêque. Il fut à Edesse et aussi en Crète, près de Carpus ; il alla ensuite en Arménie. Y ayant fait de nombreuses conversions, il fut arrêté et envoyé sur les bords de la mer Noire. Rendu à la liberté, il alla dans le pays de Mensor. Il y opéra sur une femme un miracle dont j'ai oublié les détails, baptisa un grand nombre de personnes, et fut mis à mort dans la ville d'Acaiakuh, située sur une île de l'Euphrate.

[Aujourd'hui même, Anne a envoyé vers Nazareth son mari et la servante qui lui est apparentée, avec un âne chargé de gros ballots. Pour sa part, la servante portait un paquet sur le dos, un autre était suspendu à son cou : c'était une partie des offrandes des rois, toutes sortes d'étoffes et de récipients d'or, qui plus tard furent utilisés par les premiers chrétiens dans le service divin. Eliud et la servante devaient veiller à cacher ces biens, car on ne cessait d'espionner la sainte Famille. Il semble qu'ils devaient mettre ces objets à l'abri dans une localité sur la route de Nazareth, où des serviteurs devaient venir les récupérer, car je revis de nouveau Eliud à Bethléem au moment du départ d'Anne, au début de l'année.]

Anne était maintenant seule avec Marie dans la grotte latérale. Je les vis travailler ensemble à une couverture grossière. La grotte de la Crèche était entièrement vide. L'âne de Joseph était caché derrière des claies. Encore aujourd'hui des agents d'Hérode vinrent de Bethléhem, et prirent des informations dans plusieurs maisons relativement à un enfant nouveau-né. Ils accablèrent spécialement de questions une Juive de distinction qui, peu de temps auparavant, avait mis au monde un enfant mâle. Ils ne vinrent pas à la grotte de la Crèche ; comme précédemment ils n'y avaient trouvé qu'une pauvre famille, ils ne supposèrent pas qu'il pût en être question.

 

Mercredi soir 26 décembre (14 Tevet) de l'an -5

 

La sainte famille et sainte Anne quittent la grotte de la Crèche.

Deux hommes âgés (c'étaient, je crois, des bergers qui avaient adoré l'Enfant-Jésus) vinrent trouver Joseph, et l'avertirent de ces perquisitions. Je vis alors la sainte Famille et sainte Anne se réfugier avec l'enfant dans la grotte du tombeau de Maraha. Dans la grotte de la Crèche il n'y avait plus rien qui décelât un lieu habité ; elle paraissait entièrement abandonnée.

Je les vis pendant la nuit suivre la vallée avec une lumière couverte. Anne portait l'Enfant-Jésus dans ses bras, Marie et Joseph marchaient à côté d'elle ; les bergers les conduisaient, portant les couvertures et tout ce qui était nécessaire pour les saintes femmes et l'enfant.

J'eus à cette occasion une vision, et je ne sais pas si la sainte Famille l'eut aussi. Je vis autour de l'Enfant-Jésus une gloire formée de sept figures d'anges placées les unes au-dessus des autres ; plusieurs autres figures paraissaient dans cette gloire. Je vis aussi près de sainte Anne, de saint Joseph et de Marie, des formes lumineuses qui semblaient les conduire par le bras.

Quand ils furent entrés dans le vestibule, ils fermèrent la porte et allèrent jusque dans la grotte du Tombeau, où ils disposèrent tout pour prendre leur repos.

 

Jeudi 27 décembre (14 Tevet) de l'an -5

 

Joseph sépare l'Enfant-Jésus de Marie.

La sœur Emmerich raconta à diverses reprises les deux incidents qui suivent comme ayant eu lieu lorsque la sainte Vierge était cachée dans la grotte de Maraha. Ayant toujours été distraite par la souffrance ou par des visites, elle ne les raconta pas le jour même où elle les vit, mais par forme de supplément, comme quelque chose qu'elle avait oublié ; nous les mettons donc ensemble, laissant au lecteur le soin de les placer dans un autre ordre selon qu'il le jugera convenable.

La sainte Vierge raconta à sa mère tout ce qui s'était passé lors de la visite des saints rois, et elles parlèrent aussi de la manière dont elle avait été laissée dans la grotte du tombeau de Maraha.

Je vis deux bergers venir trouver la sainte Vierge, et l'avertir qu'il venait des gens chargés par les autorités de s'enquérir de son enfant. Marie ressentit une vive inquiétude, et je vis bientôt après saint Joseph entrer, retirer l'Enfant-Jésus de ses bras, l'envelopper dans un manteau et l'emporter. Je ne me souviens plus où il alla avec lui.

Je vis alors la sainte Vierge livrée à ses inquiétudes maternelles, rester seule dans la grotte sans l'Enfant-Jésus pendant l'espace d'une demi journée. Quand vint l'heure où on devait l'appeler pour allaiter l'enfant, elle fit ce qu'ont coutume de faire des mères soigneuses lorsqu'elles ont été agitées violemment par quelque frayeur ou quelque vive émotion. Avant de donner à boire à l'enfant, elle exprima de son sein le lait que ses angoisses avaient pu altérer, dans une petite cavité de la couche de pierre blanche qui se trouvait dans la grotte. Elle parla de la précaution qu'elle avait prise à un des bergers, homme pieux et grave, qui était venu la trouver (probablement pour la conduire auprès de l'enfant) ; cet homme, profondément convaincu de la sainteté de la mère du Rédempteur, recueillit plus tard avec soin le lait virginal qui était resté dans la petite cavité de la pierre, et le porta avec une simplicité pleine de foi à sa femme, qui avait alors un nourrisson qu'elle ne pouvait pas satisfaire ni calmer. Cette bonne femme prit cet aliment sacré avec une respectueuse confiance, et sa foi fut récompensée, car son lait devint aussitôt très abondant.

Depuis cet événement la pierre blanche de cette grotte reçut une vertu semblable, et j'ai vu que, de nos jours encore, même des infidèles mahométans en font usage comme d'un remède, dans ce cas et dans plusieurs autres.

Depuis ce temps, cette terre passée à l'eau et pressée dans de petits moules a été répandue dans la chrétienté comme un objet de dévotion ; c'est d'elle que se composent les reliques appelées lait de la très sainte Vierge.

 

Comme indiqué par Clément Brentano, la date de l'anniversaire du mariage de Joseph et Marie n'est pas absolument certaine :

"La sœur Emmerich raconta à diverses reprises les deux incidents qui suivent comme ayant eu lieu lorsque la sainte Vierge était cachée dans la grotte de Maraha. Ayant toujours été distraite par la souffrance ou par des visites, elle ne les raconta pas le jour même où elle les vit, mais par forme de supplément, comme quelque chose qu'elle avait oublié ; nous les mettons donc ensemble, laissant au lecteur le soin de les placer dans un autre ordre selon qu'il le jugera convenable."

Les possibilités sont néanmoins limitées, saint Anne arrivant à la grotte de la crêche, avec son second époux et sa servante, le jeudi 20 décembre pour en repartir le samedi 22 décembre après le sabbat. Ils ne reviendront que le mercredi 26 décembre après le départ des rois mages pour en repartir le dimanche 30 décembre.

L'extrait du livre de Joachim Bouflet tiré de "La vie de la Vierge Marie" est inédit dans la traduction française de l'Abbé DE CAZALES. La présence d'Eliud, second époux de sainte Anne, a été occultée de toute sa traduction.

 

[Anniversaire des fiançailles de la Sainte Vierge.]

[Joseph ne resta pas caché dans le tombeau de Maraha. Il alla avec les deux bergers procéder à divers préparatifs dans la grotte de la Nativité, et les pâtres y apportèrent des guirlandes et des couronnes de feuillage. Au début, je ne savais de quoi il s'agissait, puis je vis que c'étaient les apprêts d'une fête émouvante.

Éliud, le second époux d'Anne, et la servante étaient de nouveau présents. Ils avaient ramené deux ânes. Vraisemblablement, ils étaient allés à la rencontre des serviteurs d'Anne qui étaient venus de Nazareth avec ces bêtes de somme, et qui, remportant les paquets qu’Éliud et la servante leur confièrent, leur laissèrent les deux ânes pour les conduire jusqu’à Bethléem. Quand je les vis revenir par ici, je pensai tout d’abord que c'étaient les propriétaires d’une auberge proche de Jérusalem, où je vis plus tard la sainte Famille faire étape.

Joseph avait profité de l'absence de la Sainte Vierge, réfugiée dans le tombeau de Maraha, pour décorer avec l’aide des bergers la grotte de la Nativité, à l'occasion de l'anniversaire de ses fiançailles avec elle.

Quand tout fut prêt, il alla chercher Marie avec l'Enfant Jésus et la bonne mère Anne, et les conduisit dans la grotte tout ornée, où les attendaient Éliud, la servante et les trois vieux bergers. Oh, comme il fut émouvant, l'instant où Marie pénétra dans la grotte avec l'Enfant Jésus ! Le plafond et les parois de la grotte étaient tapissés de guirlandes de fleurs, au milieu Joseph avait dressé une table avec le repas, quelques beaux tapis des saints rois avaient été jetés sur le sol. Une nappe recouvrait la table sur laquelle se dressait une pyramide de feuillage et de fleurs qui atteignait une ouverture dans le plafond, et au sommet de laquelle était perchée une colombe que Joseph avait confectionnée. Toute la grotte était illuminée des lampes et des lumignons. On avait installé l'Enfant Jésus presque assis dans sa crèche sur un petit escabeau. Couronnés de fleurs, Joseph et Marie se tenaient à côté de lui, et ils burent dans le même verre. Hormis les parents, les vieux bergers avaient également été conviés, on chanta des psaumes et on fit une délicieuse collation. Je vis des chœurs d’anges et de multiples rangs d'esprits célestes emplir la grotte, tous étaient recueillis et heureux.

Après cette fête, la sainte Vierge regagna le tombeau de Maraha avec l'Enfant Jésus et sa mère Anne.]

 

Pour Joachim BOUFLET, il s'agit là de l'anniversaire des fiançailles de Marie et Joseph. Dans la traduction du R. P. DULEY (Téqui), il s'agit là de l'anniversaire du mariage de Marie et Joseph. Nous n'avons donc pas de certitudes quand à cette commémoration du 15 Tevet. Il semblerait néanmoins que ce soit plus probablement la commémoration de leur mariage. Anne Catherine ne raconte qu'une fête grandiose donnée pour leur mariage. Les fiançailles correspondent à la cérémonie au temple pour choisir un époux à la jeune Marie. Elle n'y fait correspondre aucune festivité.

 

Vendredi 28 et samedi 29 décembre (15 & 16 Tevet) de l'an -5

 

Préparatifs pour le départ.

(Du 28 au 30 décembre.) Je vis dans les derniers jours et aujourd'hui saint Joseph prendre divers arrangements qui annonçaient le prochain départ de la sainte Famille. Chaque jour il amoindrissait son mobilier. Il donna aux bergers les cloisons mobiles, les claies et les autres objets à l'aide desquels il avait rendu la grotte habitable, et tout cela fut emporté par eux.

Aujourd'hui, dans l'après-midi, un assez grand nombre de gens qui allaient à Bethléhem pour le sabbat, vinrent à la grotte de la Crèche ; mais, la trouvant abandonnée, ils passèrent outre.

Sainte Anne doit retourner à Nazareth après le sabbat ; on met tout en ordre et on fait des paquets. Elle prend avec elle et charge sur deux ânes plusieurs choses données par les trois rois, spécialement des tapis, des couvertures et des pièces d'étoffe.

Ce soir, la sainte Famille célébra le sabbat dans la grotte de Maraha ; on continua à le célébrer le samedi 29 décembre. La tranquillité régnait dans les environs. Après la clôture du sabbat, on prépara tout pour le départ de sainte Anne.

Cette nuit, je vis, pour la seconde fois, la sainte Vierge sortir, au milieu des ténèbres, de la grotte de Maraha, et porter l'Enfant-Jésus dans celle de la Crèche. Elle le posa sur un tapis à l'endroit où il était né et pria à genoux près de lui.

Je vis alors toute la grotte remplie d'une lumière céleste, comme à l'heure de la naissance du Sauveur. Je pense que la sainte Mère de Dieu doit aussi avoir vu cela.

 

Remarque sur les textes supplémentaires d'après Joachim BOUFLET

Entre crochets [...] et de couleur bleu clair sont ajoutés au texte original de la traduction française de "VIE DE LA SAINTE VIERGE MARIE, MERE DE JESUS." (Publiée en 1854, Traduction de l'Abbé DE CAZALES) des extraits de "LA VIE DE LA VIERGE MARIE. Traduit par Joachim BOUFLET" publiée aux Presses de la Renaissance (2006).

En effet, d'après Joachim BOUFLET, l'Abbé DE CAZALES a écarté de sa traduction française divers passages du texte original allemand de 1852. Ces passages manquants sont ainsi restaurés dans son livre. Quelques-uns figurent dans ces pages.

Un grand merci à Joachim BOUFLET pour le dévoilement de ces extraits inédits en français jusqu'en 2006.

 

Précédent Retour Suivant

 

Remerciements:

Le site https://www.livres-mystiques.com/ réalisé par le regretté Roland Soyer rend accessibles les éditions du XIXème siècle des visions d'Anne Catherine Emmerich (Traduction de l'Abbé DE CAZALES, Chanoine de Versailles, AMBROISE BRAY, Libraire Éditeur)

Le site de l'Alliance biblique française https://lire.la-bible.net/ qui permet de lire la Bible en ligne, notamment la Traduction Œcuménique de la Bible (2010). Pour vous procurer une Bible imprimée, rendez-vous sur www.editionsbiblio.fr

Joachim BOUFLET pour son livre "La vie de la Vierge Marie." publié aux Presses de la Renaissance (2006). Connue sous le nom des Presses de la Renaissance, la collection « Renaissance » intègre les éditions Plon en octobre 2021.

DpQRAa.jpeg (1920×1080) (wallpapersafari.com)