QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

VIE ET EVANGILE DE JESUS-CHRIST, JOUR APRES JOUR

 

TEMPS DE NOEL JOUR APRES JOUR.

 

Quatrième semaine, circoncision de Jésus et visite d'Elisabeth.

Circoncision de Jésus.
Les rois mages arrivent à Causour.
Elisabeth vient à la Crèche.
Séjour d'Elisabeth à la Crèche.
Les rois mages quittent Causour.
La sainte Vierge a le pressentiment de l'approche des trois rois.
Sabbat dans la grotte avant la fête de la dédicace du temple.

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Dimanche 2 décembre (19 Kislev) de l'an -5

 

Circoncision de Jésus.

LUC2:21. Huit jours plus tard, quand vint le moment de circoncire l’enfant, on l’appela du nom de Jésus, comme l’ange l’avait appelé avant sa conception. (TOB)

annne catherine emmerich

(Le dimanche, 2 décembre.) La sœur ne dit pas si les prêtres, après le repas, retournèrent à la ville et revinrent le lendemain matin, ou s'ils passèrent la nuit près de la grotte ou dans le voisinage ; mais voici ce qu'elle raconta :

Des lampes étaient allumées dans la grotte, et je vis que pendant la nuit on pria beaucoup et qu'on chanta des cantiques. La circoncision eut lieu au point du jour. La sainte Vierge était attristée et inquiète. Elle avait apprêté elle-même les linges destinés à recevoir le sang et à bander la plaie ; elle les tenait devant elle dans un pli de son manteau. La pierre octogone fut recouverte par les prêtres d'un drap rouge et d'un autre drap blanc par dessus, avec des prières et des cérémonies ; puis l'un des prêtres s'appuya plutôt qu'il ne s'assit sur le siège, et la sainte Vierge, qui se tenait voilée au fond de la grotte, avec l'Enfant-Jésus sur les bras, le donna à la servante avec les linges. Saint Joseph le reçut des mains de la servante, et le donna à la garde qui était venue avec les prêtres. Celle-ci plaça l'enfant recouvert d'un voile sur la couverture de la pierre octogone.

On fit encore des prières ; puis cette femme ôta à l'enfant ses langes et le remit sur les genoux du prêtre qui était assis. Saint Joseph se pencha par-dessus les épaules du prêtre et tint l'enfant par le haut du corps. Deux prêtres s'agenouillèrent à droite et à gauche, tenant chacun un de ses petits pieds ; celui qui devait accomplir la cérémonie s'agenouilla devant lui. On découvrit la pierre octogone et on enleva la plaque de métal pour avoir sous la main les trois boîtes où il y avait des eaux vulnéraires et de l'onguent. Le manche et la lame du couteau étaient de pierre. Le manche, brun et poli, avait une rainure où l'on faisait entrer la lame ; celle-ci, qui était de couleur jaunâtre, ne me parut pas très affilée. L'incision se fit avec la pointe recourbée du couteau [qui, déployée, faisait bien une palme de long]. Le prêtre fit aussi usage de l'ongle tranchant de son doigt. Il exprima le sang de la blessure, et y mit du vulnéraire et d'autres ingrédients de même nature qu'il prit dans les boîtes. [Le prépuce fut conservé entre deux coussinets légèrement évidés constituant une petite bourse d'étoffe précieuse que l'on remit à la Sainte Vierge.]

La garde prit alors l'enfant, et, après avoir bandé la plaie, elle lui remit ses langes. Cette fois, on emmaillota, aussi ses bras qui étaient libres auparavant, et on roula autour de sa tête le voile dont on l'avait couverte. Il fut placé de nouveau sur la pierre octogone, et on fit encore des prières.

L'ange avait dit à Joseph que l'enfant devait s'appeler Jésus ; mais le prêtre d'abord n'agréa pas ce nom, et il se mit en prières à cette occasion. Je vis alors un ange lui apparaître et lui montrer le nom de Jésus sur un écriteau pareil à celui qui surmonta la croix sur le Calvaire. Je ne sais pas si en effet cet ange fut vu par lui ou par un autre prêtre ; mais je le vis tout ému écrire ce nom sur un parchemin, comme poussé par une impulsion d'en haut. L'Enfant-Jésus pleura beaucoup après la cérémonie de la circoncision. Je vis saint Joseph le reprendre et le mettre dans les bras de la sainte Vierge qui était restée au fond de la grotte avec deux femmes. Elle le prit en pleurant, se retira dans le coin où était la crèche, s'assit couverte de son voile, et apaisa l'enfant en lui donnant le sein. Saint Joseph lui remit aussi les linges teints de sang. On pria de nouveau et on chanta des cantiques. La lampe brûlait encore ; il faisait alors tout à fait jour. Bientôt la sainte Vierge vint avec l'enfant et le posa sur la pierre octogone. Les prêtres tournèrent vers elle leurs mains croisées sur la tête de l'enfant, et elle se retira avec lui.

Les prêtres, avant de se retirer, mangèrent quelque chose avec Joseph et deux bergers dans la cabane de feuillage. J'ai su que tous ceux qui avaient assisté à la sainte cérémonie étaient des gens de bien, et que les prêtres plus tard embrassèrent la doctrine du Sauveur. Toute la matinée on fit encore des distributions aux pauvres qui venaient à la porte. Pendant la cérémonie, l'âne était resté attaché dans un lieu séparé.

Encore aujourd'hui beaucoup de mendiants fort sales portant des paquets et venant de la vallée des bergers, passèrent devant la grotte de la Crèche. Ils semblaient aller à Jérusalem pour une fête. Ils demandèrent l'aumône très insolemment et proférèrent des malédictions et des injures près de la crèche, parce qu'ils ne trouvaient pas que Joseph leur eût donné assez. Je ne sais pas qui étaient ces gens, ils me déplaisaient beaucoup.

[L'assistante revint pour rendre visite à la Sainte Vierge et changer les pansements de l'enfant.] Dans la nuit suivante, je vis l'enfant souvent privé de sommeil par la douleur qu'il ressentit ; il pleurait beaucoup. Marie et Joseph le prirent tour à tour sur leurs bras et le portèrent autour de la grotte en essayant de le calmer.

 

Les rois mages arrivent à Causour.

Le dimanche, 2 décembre, Je vis les saints rois dans le voisinage d'une ville dont le nom me parait ressembler à Causour, et qui se compose de tentes dressées sur des fondations en pierres. Ils s'arrêtèrent là chez un autre roi auquel cette ville appartenait, et dont la demeure était à quelque distance. Depuis leur jonction dans la ville en ruine jusqu'ici, ils avaient fait cinquante-trois ou soixante-trois heures de route. Ils racontèrent au roi de Causour tout ce qu'ils avaient vu dans les étoiles. Il fut très étonné, regarda l'étoile qui les conduisait, et y vit un petit enfant avec une croix. Il les pria de lui raconter à leur retour ce qu'ils auraient vu, parce qu'il voulait aussi élever des autels à l'enfant et lui offrir des sacrifices.

Je suis curieuse de savoir s'il tiendra sa parole lorsqu'ils reviendront. Je les ai entendus lui raconter l'origine de leurs observations sur les astres, et je me souviens de ce qui suit :

Les ancêtres des trois rois étaient de la race de Job, qui anciennement avait habité près du Caucase, et qui avait eu des possessions dans d'autres pays très éloignés. Environ quinze cents ans avant Jésus-Christ, ils ne formaient encore qu'une seule tribu. Le prophète Balaam était de leur pays ; un de ses disciples y avait fait connaître sa prophétie : " une étoile naîtra de Jacob ", et avait donné des instructions à ce sujet. Sa doctrine s'y était fort répandue ; on avait élevé une grande tour sur une montagne, et plusieurs savants astronomes y résidaient alternativement. J'ai vu cette tour, qui était elle-même comme une montagne, large par en bas et se terminant en pointe. Tout ce qu'ils observaient dans le ciel était noté et passait de bouche en bouche. A plusieurs reprises, ces observations furent interrompues par suite de divers événements. Plus tard, ils en vinrent à des abominations impies, au point de sacrifier des enfants. Ils croyaient pourtant que l'enfant promis devait venir bientôt. Environ cinq siècles avant la naissance de Jésus-Christ, les observations avaient cessé. Ils s'étaient alors divisés en trois branches, formées par trois frères qui vivaient séparés avec leurs familles. Ces frères avaient trois filles auxquelles Dieu avait accordé le don de prophétie. Elles parcouraient le pays, vêtues de longs manteaux, et faisaient des prédictions relativement à l'étoile et à l'enfant qui devait sortir de Jacob. On se remit alors à observer les astres, et l'attente de l'enfant redevint très vive dans les trois tribus. Les trois rois descendaient de ces trois frères par quinze générations qui s'étaient succédé en ligne directe depuis environ cinq cents ans. Mais, par suite du mélange avec d'autres races, la couleur de leur peau avait changé, et ils différaient les uns des autres à cet égard.

Depuis cinq siècles, les ancêtres des trois rois n'avaient jamais cessé de se réunir de temps en temps pour observer ensemble les astres. Tous les événements remarquables et relatifs à l'avènement futur du Messie leur étaient indiqués par des signes merveilleux qu'ils voyaient dans le ciel. J'en vis plusieurs pendant leur récit, mais je ne puis les rapporter clairement. Depuis la conception de la sainte Vierge, par conséquent depuis quinze ans, ces signes marquaient plus distinctement que la venue de l'Enfant était proche. Enfin ils avaient vu aussi bien des choses qui se rapportaient à la Passion de Notre Seigneur. Ils pouvaient calculer au juste l'époque où sortirait de Jacob l'étoile prophétisée par Balaam, car ils avaient vu l'échelle de Jacob, et, d'après le nombre des échelons et la succession des tableaux qui s'y montraient, ils pouvaient calculer l'approche du Sauveur, comme sur un calendrier ; car l'extrémité de l'échelle aboutissait à cette étoile, ou bien l'étoile était la dernière image qui y apparût. A l'époque de la conception de Marie, ils avaient vu la Vierge avec un sceptre et une balance, sur les plateaux de laquelle étaient des épis de blé et des raisins. Un peu plus tard ils virent la Vierge avec l'enfant. Bethléhem leur apparut comme un beau palais, une maison où étaient rassemblées et distribuées d'abondantes bénédictions. Ils y virent aussi la Jérusalem céleste, et entre ces deux demeures, une route sombre, pleine d'épines, de combats et de sang.

Ils prirent tout cela à la lettre. Ils croyaient que le roi attendu était né au milieu d'une grande pompe, et que tous les peuples lui rendaient hommage. C'est pourquoi ils allaient, eux aussi, l'honorer et lui porter leurs présents. Ils prenaient la Jérusalem céleste pour son royaume sur la terre, et c'était là qu'ils croyaient aller. Quant à la route semée de difficultés, ils pensaient qu'elle représentait leur voyage, ou bien une guerre qui menaçait le nouveau roi. Ils ne savaient pas que c'était le symbole de la voie douloureuse de sa Passion. Au-dessous, sur l'échelle de Jacob, ils virent (et je vis aussi) une tour artistement construite, assez semblable aux tours que je vois ; sur la montagne des prophètes, et où la Vierge se réfugia une fois pendant un orage. Je ne sais plus ce que cela signifiait. (Peut-être la fuite en Egypte.) il y avait une longue série de tableaux sur cette échelle de Jacob, entre autres beaucoup de symboles figuratifs de la sainte Vierge, dont quelques-uns se trouvent dans les litanies, en outre la fontaine scellée, le jardin fermé, et aussi des figures de rois dont les uns tenaient un sceptre et les autres des branches d'arbre.

Ils virent ces tableaux se montrer dans les étoiles ; ils les virent continuellement pendant les trois dernières nuits. Alors le principal d'entre eux envoya des messagers aux autres ; et quand ils virent les rois présenter des offrandes à l'enfant nouveau-né, ils se mirent en route avec leurs présents, ne voulant pas être les derniers à lui rendre hommage. Toutes les tribus des adorateurs des astres avaient vu l'étoile, mais celles-ci seules la suivirent. L'étoile qui les conduisait n'était pas une comète, mais un météore brillant que portait un ange.

Ce furent ces visions qui les firent partir dans l'attente de grandes choses, et ils furent ensuite très surpris de ne rien trouver de tout cela. Ils furent très étonnés de la réception d'Hérode et de l'ignorance où tout le monde était. Quand ils arrivèrent à Bethléhem, et qu'au lieu du palais magnifique qu'ils avaient vu dans l'étoile, ils virent une pauvre grotte, ils furent assaillis de bien des doutes. Mais ils restèrent fermes dans leur foi, et, à la vue de l'Enfant-Jésus, ils reconnurent que ce qu'ils avaient vu dans les astres était accompli.

Leurs observations des étoiles étaient accompagnées de jeûnes, de prières, de cérémonies, de toute sorte d'abstinences et de purifications. Ce culte des astres exerçait des influences pernicieuses sur des gens qui étaient en rapport avec le mauvais esprit. Ces gens, lors de leurs visions, étaient saisis de convulsions violentes ; c'était à leur suite qu'avaient lieu d'abominables sacrifices d'enfants. D'autres, comme par exemple les saints rois, virent tout cela clairement, tranquillement, avec une douce émotion, et ils en devinrent meilleurs et plus pieux.

 

Lundi 3 décembre (20 Kislev) de l'an -5

 

Elisabeth vient à la Crèche.

(Le lundi, 3 décembre) Ce soir je vis Élisabeth se rendre de Juttah à la grotte de la Crèche, montée sur un âne que conduisait un vieux domestique. Joseph la reçut très amicalement ; Marie et elle s'embrassèrent avec des sentiments de joie indicible. Elle pressa l'Enfant-Jésus sur son cœur en versant des larmes. On lui prépara une couche près de la place où Jésus était né. Devant cette place il y avait un tréteau élevé, comme une espèce de tréteau de scieur, sur lequel était un petit coffre où l'on mettait souvent l'Enfant-Jésus.

Ce devrait être une chose habituelle pour les enfants, car, déjà chez sainte Anne, j'avais vu Marie, dans sa petite enfance, reposer sur un tréteau semblable.

 

Mardi 4 décembre (21 Kislev) de l'an -5

 

Séjour d'Elisabeth à la Crèche.

(Le mardi, 4 décembre.) Hier soir et aujourd'hui, dans la journée, je vis Marie et Élisabeth assises à côté l'une de l'autre et s'entretenant affectueusement.

J'étais prés d'elles et j'écoutais toutes leurs paroles avec un vif sentiment de joie.

La sainte Vierge raconta à sa cousine tout ce qui lui était arrivé jusqu'alors, et quand elle parla de ce qu'elle avait souffert en cherchant un logement à Bethléhem, Élisabeth pleura de tout son cœur. Elle lui raconta aussi beaucoup de choses touchant la naissance de Jésus, et je m'en rappelle encore quelque chose. Elle dit qu'au moment de l'annonciation elle avait été ravie en esprit pendant dix minutes, et qu'elle avait eu le sentiment que son cœur devenait double, et qu'un bien inexprimable entrait en elle et la remplissait tout entière. Au moment de la nativité, elle avait eu aussi un ravissement avec le sentiment que les anges la portaient en l'air agenouillée, et il lui avait semblé que son cœur était divise en deux et qu'une moitié se séparait de l'autre. Elle avait perdu dix minutes l'usage de ses sens ; puis, ressentant un vide intérieur et un désir immense d'un bien infini qu'elle avait eu jusque là au dedans d'elle et qui n'y était plus, elle avait vu devant elle une lumière éclatante dans laquelle son enfant avait semblé croître sous ses yeux. Elle l'avait alors vu remuer et entendu pleurer ; puis, revenant à elle, elle l'avait pris sur la couverture et pressé contre son sein, car au commencement il lui avait semblé qu'elle rêvait, et elle n'avait pas osé toucher l'enfant environné de lumière. Elle dit aussi qu'elle n'avait pas eu la conscience du moment où l'enfant s'était séparé d'elle.

Élisabeth lui dit :

" Vous avez eu dans votre enfantement des grâces que n'ont pas les autres femmes ; celui de Jean aussi a été plein de douceur, mais les choses se sont passées autrement ".

Voilà ce que je me rappelle de leurs discours.

[Il y eut quelques malotrus qui prétendirent franchir le seuil de la grotte, et qui pestèrent et jurèrent, si bien que Joseph cessa de leur distribuer des aumônes.]

Vers le soir, Marie se cacha encore avec l'Enfant-Jésus et Elisabeth dans la grotte latérale voisine de la grotte de la Crèche. Je crois qu'elles y restèrent toute la nuit. Marie s'y décida, parce que des gens de distinction de Bethléhem venaient en foule à la crèche par curiosité. Elle ne voulut pas se montrer à eux.

Je vis aujourd'hui la sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus sortir de la grotte de la Crèche et aller dans une autre grotte placée à droite. L'entrée en était très étroite : quatorze marches en pente conduisaient d'abord dans un petit caveau, puis dans une chambre souterraine, plus grande que la grotte de la Crèche. Joseph la sépara en deux au moyen d'une couverture suspendue en l'air. La partie voisine de l'entrée était semi-circulaire, l'autre partie était carrée. La lumière ne venait pas par en haut, mais par des ouvertures latérales qui traversaient une grande épaisseur de rocher. J'ai vu, les jours précédents, un homme âgé enlever de cette grotte des fagots, des bottes de paille et des paquets de roseaux, comme ceux dont Joseph se servait pour faire du feu. Ce fut un berger qui leur rendit ce service. Cette grotte était plus claire et plus spacieuse que celle de la Crèche. L'âne n'y était pas. J'y vis l'Enfant-Jésus couché dans une auge creusée dans le roc. Pendant les jours précédents, j'ai vu souvent Marie montrer à quelques visiteurs son enfant, couvert d'un voile et tout nu, à l'exception d'un linge autour du corps. D'autres fois, je le vis de nouveau entièrement emmailloté. Je vis la garde qui avait assisté à la circoncision visiter souvent l'enfant. Marie lui donnait presque tout ce qu'apportaient les visiteurs, afin qu'elle le distribuât aux pauvres de Bethléhem.

 

Les rois mages quittent Causour.

(Du lundi 3 au mercredi 5 décembre.) Lorsque les trois rois quittèrent Causour, je vis se joindre à eux une troupe considérable de voyageurs de distinction qui suivaient la même route. Les 3 et 4 décembre, je vis la caravane traverser une grande plaine. Ils firent une halte près d'un puits. Ils firent boire et manger leurs bêtes de somme sans les décharger, et préparèrent quelques aliments pour eux-mêmes.

Pendant ces derniers jours, la sœur Emmerich, tout en dormant, chanta plusieurs fois des paroles rimées sur des airs étranges, mais très touchants. Comme on l'interrogeait à ce sujet. elle répondit :

"Je chante avec ces bons rois ; ils chantent si agréablement des paroles comme celles-ci, par exemple :

Nous voulons franchir les montagnes,
et nous agenouiller devant le nouveau roi."

Ils improvisent et chantent ces vers alternativement ; l'un d'eux commence, et tous les autres répètent le vers qu'il a chanté ; alors un autre ajoute un autre vers, et ils continuent ainsi, tout en chevauchant, à chanter leurs douces et touchantes mélodies.

Dans le centre de l'étoile, ou plutôt du globe lumineux qui leur montrait le chemin, je vis apparaître un enfant avec une croix. Ce globe lumineux, lorsqu'ils eurent vu l'apparition de la Vierge dans les étoiles, s'était montré au-dessus de cette image et s'était tout d'un coup mis en mouvement.

 

Mercredi 5 décembre (22 Kislev) de l'an -5

 

La sainte Vierge a le pressentiment de l'approche des trois rois.

La contemplation passe alternativement de la grotte de la Crèche, à Bethléhem, à la caravane des trois rois.

(Mercredi, 5 décembre.) Marie avait eu une vision sur l'approche des trois rois pendant leur halte près du roi de Causour. Elle vit aussi que celui-ci voulait élever un autel à l'enfant. Elle raconta cela à saint Joseph et à Élisabeth, et dit qu'il fallait vider la grotte de la Crèche et tout préparer pour la réception des trois rois à leur arrivée.

Les gens à cause desquels Marie s'était retirée hier dans l'autre grotte étaient des visiteurs curieux ; il en vint un plus grand nombre dans les derniers jours.

Aujourd'hui Élisabeth revint à Juttah, en compagnie d'un serviteur.

 

Jeudi 6 au samedi 8 décembre (23 au 25 Kislev) de l'an -5

 

Sabbat dans la grotte avant la fête de la dédicace du temple.

(Du 6 au 8 décembre.) il y eut plus de tranquillité dans la grotte de la Crèche pendant ces deux jours. La sainte Famille resta seule la plupart du temps. La servante de Marie, femme d'environ trente ans, très sérieuse et très humble, était seule présente. C'était une veuve sans enfants, parente d'Anne, qui lui avait donné asile chez elle. Son défunt mari avait été très dur envers elle parce qu'elle allait souvent chez les Esséniens ; car elle était très pieuse et attendait le salut d'Israël. Il s'irritait à cause de cela, comme de méchants hommes de nos jours qui trouvent que leurs femmes vont trop souvent à l'église ; il l'avait quittée et était mort quelque temps après.

Les vagabonds qui avaient mendié et proféré des injures et des malédictions près de la grotte de la Crèche ne revinrent plus dans ces derniers jours. C'étaient des mendiants qui allaient à Jérusalem pour la fête de la dédicace du temple, instituée par les Machabées.

[Cette célébration de plusieurs jours débute le 25 du mois de Kislev, qui l'année de la naissance de Jésus s'ouvrait le soir du vendredi 7 décembre, au même moment que le sabbat ; aussi avait-elle été repoussée au 26 Kislev. Elle durait huit jours. Le 25 Kislev étant le sixième jour après la circoncision de Jésus, qui avait eu lieu le 19, la date de la naissance du Sauveur était donc le 12 Kislev.]

Joseph célébra le sabbat sous la lampe, dans la grotte de la Crèche, avec Marie et la servante.

 

Samedi soir 8 décembre (26 Kislev) de l'an -5

 

Fête de la dédicace du temple.

Le samedi soir commença la fête de la dédicace du temple. [Joseph avait fixé à divers endroits de la grotte trois luminaires sur chacun desquels il alluma sept petites lampes.] On est tranquille aujourd'hui ; les nombreux visiteurs étaient des voyageurs qui allaient à la fête. [Jusqu'à présent, la brave femme qui assista Marie lors de la circoncision est venue tous les jours.] Anne envoie plusieurs fois des messagers pour apporter des présents et avoir des nouvelles.

Les femmes juives ne nourrissent pas longtemps leurs enfants sans leur donner d'autre aliment que leur lait ; aussi l'Enfant-Jésus prit-il, après les premiers jours, une bouillie faite de la moelle d'une espèce de roseau ; cette bouillie est douce, légère et nourrissante.

[Durant la journée, l'âne gambade librement dans la prairie la plupart du temps, on ne le rentre que la nuit.]

 

Joseph et Marie fêtent la dédicace du temple (Hanouka) selon 1 MACCHABEES 4. D'après la tradition rabbinique, au cours de cette consécration, se produisit le miracle de la fiole d'huile, permettant aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d'huile à peine suffisante pour une journée. C'est pourquoi Hanouka est aussi appelée la « Fête des Lumières ».

Dans un extrait du livre de Joachim Bouflet "La vie de la Vierge Marie" inédit dans la traduction française de l'Abbé DE CAZALES, il semble que le 25 Kislev ne tombait pas le soir du samedi 8 décembre alors que Joseph commence à célébrer cette fête mais tombait le soir du vendredi 7 décembre.

La fête de la dédicace du temple n'aurait donc commencé réellement que le samedi soir 26 Kislev une fois le sabbat terminé. Cela semble être confirmé par le déroulement du récit fait par Anne Catherine. En effet, cette fête dure 8 jours jusqu'au 2 ou 3 Tevet suivant le nombre de jours de Kislev (29 ou 30). La sœur révélant : "La fête de la Dédicace finit avec le sabbat. Joseph n'alluma plus les petites lampes." le samedi 15 décembre était donc le 2 Tevet si Kislev avait 30 jours. Ainsi, le soir du vendredi 7 décembre était effectivement le 25 Kislev.

 

Remarque sur les textes supplémentaires d'après Joachim BOUFLET

Entre crochets [...] et de couleur bleu clair sont ajoutés au texte original de la traduction française de "VIE DE LA SAINTE VIERGE MARIE, MERE DE JESUS." (Publiée en 1854, Traduction de l'Abbé DE CAZALES) des extraits de "LA VIE DE LA VIERGE MARIE. Traduit par Joachim BOUFLET" publiée aux Presses de la Renaissance (2006).

En effet, d'après Joachim BOUFLET, l'Abbé DE CAZALES a écarté de sa traduction française divers passages du texte original allemand de 1852. Ces passages manquants sont ainsi restaurés dans son livre. Quelques-uns figurent dans ces pages.

Un grand merci à Joachim BOUFLET pour le dévoilement de ces extraits inédits en français jusqu'en 2006.

 

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Remerciements:

Le site https://www.livres-mystiques.com/ réalisé par le regretté Roland Soyer rend accessibles les éditions du XIXème siècle des visions d'Anne Catherine Emmerich (Traduction de l'Abbé DE CAZALES, Chanoine de Versailles, AMBROISE BRAY, Libraire Éditeur)

Le site de l'Alliance biblique française https://lire.la-bible.net/ qui permet de lire la Bible en ligne, notamment la Traduction Œcuménique de la Bible (2010). Pour vous procurer une Bible imprimée, rendez-vous sur www.editionsbiblio.fr

Joachim BOUFLET pour son livre "La vie de la Vierge Marie." publié aux Presses de la Renaissance (2006). Connue sous le nom des Presses de la Renaissance, la collection « Renaissance » intègre les éditions Plon en octobre 2021.

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