QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

Jésus a-t-il eu des frères et des sœurs ?

 

 

Face à un culte marial très présent au sein de l'Eglise Catholique, les sensibilités chrétiennes issues de la Réforme ont, par contre, minimisé le rôle de Marie tant sa présence dans les Evangiles est discrète.

JESUS A-T-IL EU DES FRERES ET DES SŒURS ?

La question posée est d'importance. Faire de la Vierge Marie la mère de plusieurs enfants permet de lui retirer son titre actuel de Vierge. Elle aurait été vierge lors de la conception de Jésus mais ne le serait plus !

Est-ce vraiment justifié ?

Sciences & Avenir
N° 671
Janvier 2003



" La légende dorée de Jésus
L'ossuaire de Jacques, quant à lui, rejoindra peut-être bientôt le saint suaire dans l'incroyable polémique scientifique autour de son authenticité. Il aura déjà fait ressurgir de vieux débats autour de la famille de Jésus. Les évangiles synoptiques (Marc et Matthieu surtout) et les épîtres de Paul n'en font pas mystère: bien que né d'une femme vierge, le Messie a eu quatre frères.
Présentés comme indifférents, voire critiques à l'égard de Jésus, ils auraient en fait constitué le cœur d'un christianisme originel beaucoup plus dynastique qu'apostolique, c'est-à-dire fondé sur les liens familiaux de Jésus plutôt que sur le cercle des apôtres. L'avenir de cette descendance est inconnu. Toujours est-il que l'Eglise ultérieure optera pour les apôtres et non pour la famille du Christ. Et que le catholicisme romain suivra l'interprétation discutable de saint Jérôme qui identifia, au IVè siècle, Jacques avec le fils d'Alphée, parfois assimilé à Joseph. Pour Jérôme, Joseph et Marie sont restés vierges toute leur vie et les " frères de Jésus " , évoqués par les Evangiles ne seraient ni des frères utérins, ni même des demi-frères, mais des cousins." (Ecrit par Patrick Jean-Baptiste)

" Les preuves par les textes
De nombreuses sources littéraires, chrétiennes mais aussi juives et romaines, permettent aujourd'hui aux historiens de mieux connaître le Jésus de l'histoire et les débuts du christianisme.
Les livres de Flavius Josèphe. Cet historien juif du ler siècle évoque, dans un court passage des Antiquités juives, la mort infamante, en 62, de " Jacques, le frère de Jésus, le prétendu Christ ". C'est grâce à lui que nous sont connus les différents mouvements religieux juifs de l'époque du Christ, sadducéens, pharisiens et esséniens, ainsi que le contexte historique et sociologique des débuts du christianisme."

Cet article d'un magasine scientifique (souvent assimilé à "digne de confiance") pose bien le problème. Les deux thèses sont évoquées. Toutefois le point de vue de Saint Jérôme est présenté comme "discutable" ( pourquoi ?) alors que l'auteur est convaincu que Jésus avait des frères et veut ainsi nous en convaincre.

 

 

Etudions les arguments présentés par Jacques Duquesne dans son livre "Jésus" (Ed. Flammarion / Desclée de Brouwer 1994)

"Demeure, à propos de l'enfance de Jésus, une question: sa jeunesse, la vécut-il seul, fils unique, ou bien eut-il des frères et des sœurs ?
Cette question, posée par l'interprétation de plusieurs textes de l'Evangile, des Actes des apôtres et des Epîtres de Paul, a soulevé et soulève encore les plus vives polémiques." (Jésus, Jacques Duquesne)

La question est réellement justifiée. La réponse n'est absolument pas certaine. En fait, elle repose sur une "interprétation" des textes.

L'auteur recense tout d'abord les textes principaux qui laissent penser que Jésus-Christ avait des frères et des sœurs. Voyons d'abord ces textes:

Frères et sœurs de Jésus dans la Bible

" Evangile de Marc (6 :3) : Jésus est de retour à Nazareth après avoir accompli plusieurs miracles, notamment ressuscité la fille de Jaïr, un rabbin, et il enseigne dans la synagogue de son village. Ses auditeurs s'étonnent des miracles et de sa sagesse. Un enfant du pays, pensez donc! "Celui-là, disent-ils, n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? "


Evangile de Matthieu (13 :55-56) : le texte est pratiquement semblable, les circonstances aussi. Jésus enseigne dans la synagogue de son village et les assistants s'interrogent: " Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier ? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes de chez nous ? "


Evangile de Marc (3 :32) encore : Jésus, ayant constitué le groupe de ses disciples, prêche. On lui signale: " Voilà que ta mère, et tes frères, et tes sœurs sont là, dehors, qui te cherchent. "


Evangile de Jean (7 :5) : à l'approche de la fête des Tentes, ses " frères" disent à Jésus d'aller se montrer en Judée. C'est une sorte de défi, de piège. " Puisque tu fais ces œuvres, disent-ils, manifeste-toi au monde. " Et Jean ajoute: " En effet, même ses frères ne croyaient pas en lui ".


Actes des apôtres (1 :14) : Luc raconte comment, après la résurrection et le départ de Jésus, les apôtres rassemblés prient dans l'attente de l'Esprit Saint. Il ajoute: "Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères. "


Lettre de saint Paul aux Galates (1 :18-19) : Après avoir mené, dit-il, une " persécution effrénée" contre l'Eglise de Dieu, et avoir été touché par la grâce sur le chemin de Damas, Paul est allé en Arabie, puis à Damas de nouveau. " Ensuite, poursuit-il, je montai à Jérusalem rendre visite à Cephas (Pierre) et demeurai auprès de lui quinze jours: je n'ai pas vu d'autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur ".

D'autres sources enfin évoquent l'existence de cette fratrie: selon Flavius Josèphe, Jacques, frère de Jésus, fut condamné à mort par le grand prêtre en l'an 62 ; Eusèbe de Césarée, un prélat grec, auteur d'une Histoire de l'Eglise, écrite il est vrai à la fin du IIIe siècle, donc bien après les faits, rapporte que les petits-fils de Juda, frère de Jésus, auraient été considérés comme suspects par l'empereur romain Domitien qui voyait en eux des sortes de prétendants à la royauté sur les juifs et qui les fit relâcher après interrogatoire car ils n'étaient que de pauvres paysans lesquels devinrent pourtant des chefs de communautés chrétiennes, probablement en Galilée." (Jésus, Jacques Duquesne)

C'est une véritable avalanche de "frères" et de "sœurs" ! Pourtant il semble peu probable que la tradition Catholique ait "oublié" les frères et sœurs de Jésus s'ils ont existé. L'auteur propose une explication. Ce serait les neveux et les nièces de Marie, donc des cousins de Jésus.

Frères et sœurs ou cousins et cousines ?

"L'Eglise catholique, on le sait, refuse d'admettre que Jésus ait eu des frères ou des sœurs. Elle tire argument, surtout, d'un passage de l'Evangile de Jean. Celui-ci fait mention d'une sœur de Marie, également prénommée Marie, qui l'a accompagnée le jour de la crucifixion: " Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala." Cette autre Marie, la femme de Clopas, serait la mère de Jacques et de José. Les Evangiles de Marc et Matthieu évoquent d'ailleurs à quatre reprises une Marie comme étant la mère de ces deux-là ensemble, ou de l'un ou de l'autre séparément. Ceux que l'Evangile désigne comme des " frères" de Jésus seraient donc en réalité ses cousins.

L'objection mérite évidemment respect et attention. Mais l'on doit noter que dans l'épisode de la synagogue, conté par Marc et Matthieu, les quatre frères (et pas seulement Jacques et José, qui sont des prénoms très courants à l'époque), accompagnent Marie, la mère de Jésus (et non la femme de Clopas). La mention de ces frères et sœurs venant aussitôt après celle de Marie, mère de Jésus, laisse supposer à tout lecteur de bonne foi qu'il s'agit des enfants de celle-ci." (Jésus, Jacques Duquesne)

Etait-il possible de faire une différence entre les mots "cousin" et "frère" dans les textes originaux ?

"Les textes grecs des Evangiles, d'ailleurs, utilisent pour les désigner le mot adelphoi, qui signifie clairement frères et non pas cousins (qui se dit anepsioi). Jamais dans le Nouveau Testament le mot adelphoi n'est utilisé, en d'autres circonstances, pour "cousins ". Pourquoi le serait-il seulement pour la famille de Jésus?

Les défenseurs de la tradition catholique font valoir un autre argument. En réalité, disent-ils, le terme grec trahit un peu l'hébreu. Il existe un mot hébreu, ah, qui signifie l'appartenance à une même parenté, par cousinage entre autres. Et c'est ce mot qui a été mal repris par le texte grec. On peut donc légitimement parler de "cousins" (voir note)." (Jésus, Jacques Duquesne)

L'auteur fait référence à la note ci-après.

"Le P. Xavier Léon-Dufour, dans le tome 2 de sa Lecture de l'Evangile selon Jean, publiée en 1990, avec l'imprimatur, au Seuil, écrit dans une note discrète (p. 212) : " Quels sont ces" frères de Jésus "? La critique tend à y voir, selon le sens du terme grec adelphos, les frères de Jésus selon la chair. Pour des raisons d'ordre théologique, les catholiques recourent habituellement au terme hébraïque sous-jacent, ah, qui peut avoir un sens fort large: les gens de la même parenté. " C'est moi qui souligne "pour des raisons d'ordre théologique "...
Claude Tresmontant, un laïc qui a longtemps enseigné la philosophie à la Sorbonne et qui défend la thèse suivant laquelle les Evangiles furent d'abord écrits, pour l'essentiel, au cœur même des événements qu'ils décrivent et en hébreu - une thèse récusée par la plupart des spécialistes -, écrit, lui (Le Christ hébreu : la langue et l'âge des Evangiles, Œil, 1984, p. 91) : "Cette expression (le frère du Seigneur) ne doit inquiéter personne. Il suffit d'ouvrir la vieille bibliothèque hébraïque pour constater de quelle manière et en quel sens les Hébreux anciens utilisaient le terme hébreu ah qui a été traduit en grec par adelphos."
Tresmontant évoque, à l'appui de ses dires, plusieurs passages de la Genèse, par exemple celui où l'oncle de Jacob, Laban, l'appelle son " frère" (Genèse 29, 15). Il ajoute, citant cette fois le Deutéronome: " Pour désigner ce que nous, dans notre langue française du XXe siècle, nous appelons des frères, l'hébreu a une expression: le frère, le fils de ton père (...), la sœur, la fille de son père (...), mes frères, fils de ma mère."
Tous ces exemples, on le voit, sont pris dans l'Ancien Testament. Et si je souligne le membre de phrase "ne doit inquiéter personne", c'est, bien sûr, que cette volonté de rassurer me paraît significative..."

"Cependant, quand Paul écrit aux Colossiens, une communauté chrétienne installée au nord-est d'Ephèse, dans l'actuelle Turquie, il emploie le mot grec exact anepsios et non adelphos pour parler de "Marc, le cousin de Barnabé", qui fut un moment son compagnon d'apostolat; il ne confond donc pas "frère" et "cousin".
Il est remarquable, par ailleurs, que tous les commentaires catholiques autorisés admettent, sans les discuter un instant, toutes les autres fratries de l'Evangile; ils ne suggèrent jamais alors qu'il peut s'agir de cousins, d'appartenance à une même parentèle, ils acceptent sans sourciller qu'adelphoi soit traduit par " frères ". Seule l'existence de frères et sœurs de Jésus est mise en doute. Pour une raison grave: s'il fut l'aîné de sept ou huit frères et sœurs, cela signifie évidemment que sa mère, vierge à sa naissance, ne le fut plus après." (Jésus, Jacques Duquesne)

"Ah" ! Le doute est tout de même permis. Il existe un mot hébreu, ah, qui signifie l'appartenance à une même parenté, par cousinage entre autres.

L'auteur aborde maintenant la question du comportement sexuel des Juifs de l'époque. Il faut reconnaître que c'est presque incroyable pour nos générations d'imaginer un couple s'abstenir de relation sexuelle !

Marie, épouse et pourtant vierge

"Or, deux phrases des Evangiles de l'enfance, deux phrases que nous avons déjà rencontrées, posent question. L'une de Luc (2 :7), qui dit de Marie: "Elle enfanta son fils premier-né ", ce qui peut laisser supposer qu'elle en eut d'autres ensuite. L'autre de Matthieu (1 :25), qui explique que, "après avoir été averti par l'ange de ce qui arrivait à Marie, Joseph la prit chez lui, et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils ". Ce qui peut laisser supposer - le verbe " connaître" étant employé dans la Bible pour désigner un rapport sexuel - qu'il la connut ensuite.

A l'appui de la thèse suivant laquelle Jésus eut des frères et sœurs, il faut souligner que les juifs considéraient avec faveur l'activité sexuelle "normale et licite" (…) Les juifs adorent les grandes familles, les ribambelles de gamins. Le couple stérile n'est pas aimé de Dieu. La fécondité est toujours exaltée. Rachel dit à Jacob dans la Genèse: " Donne-moi des enfants sinon je suis morte (Gé 30 :2). " Plus chaleureux, les Psaumes: "Ta femme, une vigne luxuriante; tes enfants, des plants d'olivier autour de la table. Voici comment est béni l'homme qui craint l'Eternel (Ps 78 :3). " Paul lui-même, apôtre de la virginité - il reconnaissait cependant que c'était un avis personnel, qu'il n'avait pas sur ce point d' "ordre du Seigneur (1Cor 7 :25-28)" -"disait aux couples: "Ne vous privez pas l'un de l'autre, sinon d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière, et de nouveau, soyez ensemble, afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incontinence (1Cor 7 :5)."

L'exaltation par Paul de la virginité semble cependant indiquer que dans ce monde en mouvement, dans ce peuple d'Israël qui cherchait des voies nouvelles, cet idéal commençait à se répandre. Philon d'Alexandrie, philosophe juif de cette époque, évoque ainsi des femmes âgées qui avaient conservé leur virginité par amour de la sagesse. Les esséniens, secte sur laquelle nous reviendrons, exercent une certaine influence en ce sens, et les manuscrits de Qumran montrant que certains juifs voulaient demeurer continents dans le mariage. Il s'agissait pourtant d'une attitude très minoritaire." (Jésus, Jacques Duquesne)

L'historien Ernest Renan faisait le lien entre le Christianisme primitif et les esséniens. Il a eu ce mot : "Le Christianisme est un essénisme qui a largement réussi" (Les écrits esséniens découverts près de la mer Morte - André Dupont-Sommer - Editions Payot 1959)


Les lecteurs des visions d'Anne Catherine Emmerich savent le lien étroit qui lie la famille de Jésus et les esséniens. Ceci peut donc expliquer l'éventualité d'un comportement sexuel particulièrement chaste.

Des demi-frères et des demi-sœurs

L'auteur présente ensuite une autre explication courante. Jésus aurait eu des demi-frères et des demi-sœurs.

"L'Eglise orthodoxe, elle, s'appuyant sur des Evangiles dits "apocryphes", c'est-à-dire considérés comme douteux par les catholiques, estime que Jésus était entouré de demi-frères et de demi-sœurs que Joseph avait eus d'un premier mariage. En dehors de ces apocryphes, rien ne confirme pourtant cette thèse." (Jésus, Jacques Duquesne)

L'évangile apocryphe en question est un texte qui témoigne d'un culte rendu à Saint Joseph particulièrement vénéré par les moines coptes d'Egypte : "Histoire de Joseph le charpentier".

Jésus, fils unique

Avant de conclure cette partie de son exposé sur l'enfance de Jésus, l'auteur précise tout de même que certains passages des Evangiles laissent à penser que Jésus était fils unique.

"Il est donc impossible de trancher absolument. Plusieurs passages des Evangiles, c'est vrai, donnent le sentiment que Jésus est seul avec ses parents ou la seule Marie: sa visite au Temple, à douze ans, les noces de Cana, la crucifixion où, avant de mourir, il confie sa mère à Jean. Mais d'autres parlent très clairement de ses frères et sœurs. " (Jésus, Jacques Duquesne)


 

Jésus, fils unique dans les Evangiles

Intéressons-nous à ces extraits des Evangiles, cités par l'auteur, qui laissent à penser que Jésus était fils unique. En effet, au delà de toute question de vocabulaire, ils nous replacent dans le contexte de certains évènements.

LUC 2 :41-51 (Osty) Jésus perdu et retrouvé parmi les docteurs
" 41 Et ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. 42 Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête, 43 et une fois les jours accomplis, comme ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. 44 Croyant qu'il était dans la caravane, ils firent une journée de chemin, et ils le recherchaient parmi leurs parents et connaissances. 45 Et ne le trouvant pas, ils s'en retournèrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem.
46 Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; 47 et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. 48 Et, en le voyant, ils furent frappés d'étonnement, et sa mère lui dit: " Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, tourmentés. " 49 Et il leur dit: " Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père? " 50 Et eux ne comprirent pas la parole qu'il leur avait dite. "

Il n'est pas fait mention de frères ou de sœurs mais seulement de "parents", de "connaissances" ou de "compagnons de voyage". Son père et sa mère le cherchent mais il n'y a pas de frère ou de sœur qui participe aussi aux recherches.

A 12 ans, Jésus n'a semble-t-il pas (ou pas encore) de frère ou de sœur. Peut-être aussi que l'évangéliste n'en parle pas mais qu'ils font partie du voyage.


JEAN 2 :1-12 (Osty) Les noces de Cana
" 1 Et le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. 2 Jésus aussi fut invité à la noce, ainsi que ses disciples. 3 Et le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit: " Ils n'ont pas de vin. " 4 Et Jésus lui dit: " Que me veux-tu, femme? mon heure n'est pas encore arrivée. " 5 Sa mère dit aux servants: " Faites tout ce qu'i! vous dira. "
6 Il y avait là six jarres de pierre destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. 7 Jésus dit aux [servants] : " Remplissez d'eau ces jarres." Et ils les remplirent jusqu'au bord. 8 Et il leur dit: " Puisez maintenant, et portez-en à l'intendant du festin. " Ils [en] portèrent. 9 Quand l'intendant eut goûté l'eau devenue du vin (et il ne savait pas d'où cela venait, mais les servants le savaient, eux qui avaient puisé l'eau), l'intendant appelle le marié 10 et lui dit: " Tout le monde sert d'abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. "
11 Tel fut le premier des signes de Jésus; il le fit à Cana de Galilée. Et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

[Bref séjour de Jésus à Capharnaüm]
12 Après cela, il descendit à Capharnaüm, ainsi que sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que quelques jours. "

Il semble assez improbable que Jésus et ses disciples soient invités aux noces de Cana et pas les propres "frères" de Jésus. Frères que l'on retrouve juste ensuite à Capharnaüm. Les "sœurs" aussi sont absentes de la fête. Joseph, le père de Jésus, absent aussi, n'est probablement plus de ce monde.

Delacroix

JEAN 19 :25-27 (Osty) Les derniers instants et la mort de Jésus
" 25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, et Marie la Magdaléenne. 26 Jésus donc, voyant sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il préférait, dit à sa mère: " Femme, voilà ton fils. " 27 Ensuite il dit au disciple: " Voilà ta mère. " Et, dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. "

Jésus confie sa mère à Jean. Jean ne fait pas partie de ses "frères". Ce geste est inconcevable si Jésus a des frères et des sœurs qui peuvent s'occuper de leur mère.
Ce seul passage des Evangiles ébranle la thèse des partisans des "frères et des sœurs de Jésus".

Certains pensent aussi que Jésus, en désaccord avec ses "frères" (Jean 7 :5), a été incité à confier Marie, sa mère, à l'apôtre Jean. Ils oublient qu'on retrouve ses "frères" autour de Marie juste après la résurrection de Jésus (Actes 1 :14) et que Jésus condamnait explicitement la colère qui sépare deux frères (Mat 5 :21-24).


En fin de comptes, le contexte des évènements relatés par les Evangiles n'incite pas à penser que Jésus avait des frères et des sœurs.

Faut-il fonder son avis sur une erreur possible de transcription en grec d'un mot en dépit du contexte et de la tradition ?

 

 

 


QUE NOUS REVELE ANNE CATHERINE EMMERICH DANS SES VISIONS DES EVENEMENTS RAPPORTES EN MATTHIEU 13 ET MARC 3 ?

Au fil des centaines de pages relatant ses visions, elle dévoile en toute simplicité la vie de Jésus au jour le jour. Ainsi nous trouvons, avec plus de détails, le récit qu'elle fait des Evangiles cités précédemment par Jacques Duquesne (Matthieu 13 puis Marc 3)

Jésus enseignant dans la synagogue de Nazareth (Matthieu 13)

" Les pharisiens, ayant appris qu'il se disposait à quitter Nazareth sans avoir guéri personne, se mirent à exhaler leur dépit, en disant : " Qui est-il donc ? Que prétend-il être ? Où a-t-il pris sa doctrine ? Il est pourtant d'ici, son père était charpentier, et ses frères et ses sœurs sont tous parmi nous ! " Ils entendaient par là Marie d'Héli, fille aînée de sainte Anne, ses enfants, Jacob, Éliacim et Sadoch, leur sœur, Marie de Cléophas, ainsi que ses fils et ses filles (Matth., XIII, 57. Marc., VI, 3).

Jésus, sans répondre, continua d'enseigner ses disciples.

Un pharisien des environs de Séphoris se montra plus insolent encore; il l'interpella en ces termes: " Qui es-tu donc ? As-tu oublié qu'il y a quelques années, un peu avant la mort de ton père, tu as avec lui travaillé à faire en ma maison des cloisons en bois ?"

Comme Jésus gardait le silence, ils lui crièrent: " Parle donc ! Est-il bienséant de ne pas répondre à des hommes honorables ?"

Alors Jésus dit à l'insolent provocateur : " Oui, j'ai travaillé jadis ton bois; je t'ai regardé, et j'ai gémi de ne pouvoir te délivrer dès lors de la dureté de cœur dont tu fais preuve en ce moment. Tu n'auras point de part à mon royaume, quoique je t'aie aidé à bâtir ta maison sur la terre".

Jésus ajouta encore: " Un prophète n'est pas sans honneur, si ce n'est dans sa patrie, dans sa maison et dans sa famille. " (VNSJC2 page 219)

On peut s'étonner de trouver d'autres noms que ceux cités dans l'Evangile de Matthieu. Matthieu citerait-il les fils et les filles de Marie de Cléophas ?
Il faut souligner que lorsque Jésus vient à Nazareth, il n'y habite plus. Il réside à Capharnaüm (Matthieu 4 :12).

Jésus enseignant dans la synagogue de Capharnaüm (Marc 3)

" […] le Seigneur enseignait que par une cour, dans laquelle se pressait une foule de gens qui écoutaient sa prédication à travers une colonnade ouverte. Comme il ne cessait point, ses parents éprouvèrent de l'inquiétude pour lui et ses disciples; et Marie, qui s'était fait accompagner de plusieurs membres de sa famille, afin de ne pas pénétrer seule dans l'assemblée, demanda à parler à Jésus pour l'engager à prendre un peu de nourriture. Il lui fut impossible d'arriver jusqu'à lui; il fallut donc que la requête passât de bouche en bouche jusqu'à un homme qui se trouvait de son côté, et qui était un des espions des pharisiens.

Comme Jésus venait de parler à plusieurs reprises de son Père céleste, cet homme lui dit d'un ton ironique: " Voilà votre mère et vos frères qui sont dehors et qui vous cherchent ! "

Jésus le regarda et dit: " Qui est ma mère et qui sont mes frères ? " Ensuite il indiqua de la main, d'abord les douze apôtres formant un groupe, puis les disciples rangés auprès de lui, et il dit des premiers: " Voici ma mère (1); " et des seconds: " Voici mes frères qui écoutent et observent la parole de Dieu; car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux celui-ci est mon frère, et ma sœur et ma mère ! " " (VNSJC2 page 280)

Marie porte une attention toute maternelle à son fils et à ses disciples.

Finalement Anne Catherine Emmerich ne parle jamais de frères ou de sœurs de Jésus nés de Marie, sa mère. Il s'agit toujours de cousins ou de parents.

Peut-on accorder du crédit à ses propos ?

Pour s'en convaincre il suffit de "corser l'affaire" et de remonter les générations à partir de Marie et Joseph. Commençons par les sources canoniques, à savoir les Evangiles de Matthieu et Luc.

 

Les ancêtres de Jésus dans les Evangiles

Intéressons-nous aux extraits des Evangiles qui nous donnent les noms des ancêtres de Marie et Joseph.

MATTHIEU 1 :15-16 (Osty) Généalogie de Jésus, fils de David, fils d'Abraham

" 15 Elioud engendra Eléazar; Eléazar en gendra Matthan; Matthan engendra Jacob; 16 Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, appelé Christ."

LUC 3 :23-24 (Osty) Généalogie de Jésus, fils de Joseph, fils de Dieu

" 23 Et Jésus, lors de ses débuts, avait environ trente ans, et il était, à ce qu'on croyait, fils de Joseph, fils d'Héli, 24 fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi [...] "

A priori, on se trouve en face d'une incohérence entre ces 2 Evangiles. Joseph apparaît à la fois comme le fils de Jacob ou d'Héli. Leurs ancêtres respectifs ne sont pas non plus identiques. Marie n'est pas citée.

La tradition Catholique nous apprend qu'Anne et Joachim était les parents de Marie, mère de Jésus. On n'en trouve pas de trace dans les Evangiles canoniques. Des Evangiles apocryphes (donc "douteux"), le protévangile de Jacques ou l'évangile du Pseudo-Matthieu citent leurs noms et l'histoire de la conception de Marie.

Pour en savoir plus, cliquer ici

On peut trouver plusieurs autres liens de parenté dans les Evangiles. Citons notamment :

Matthieu 4 : Jacques et Jean, fils de Zébédée
Matthieu 10 : Jacques, le fils d'Alphée
Marc 2 : Lévi, le fils d'Alphée
Luc 1 : Elisabeth, mère de Jean Baptiste, parente de Marie. Mariée à Zacharie.
Jean 1 : Simon, fils de Jonas, et son frère André
Jean 19 : Marie et sa sœur.

Finalement on est pas très avancé. Il faut lever ces nouvelles interrogations.

 

 

 

Les parents de Jésus dans "La légende dorée"

Avant de nous intéresser aux visions d'Anne Catherine Emmerich, lisons ces extraits du témoignage laissé par Jacques de Voragine (1228-1298) dans " La légende dorée ". Il donne des renseignements précieux sur la généalogie de Jésus.

" D'autre part, l'Histoire ecclésiastique et Bède, dans sa Chronique, racontent qu'Hérode, pour faire croire à la postérité qu'il était noble et descendait d'Israël, fit brûler toutes les généalogies des Juifs, qui étaient conservées dans les archives secrètes du Temple. Mais il y eut des Nazaréens, parents du Christ, qui reconstituèrent la généalogie de leur divin parent, en partie d après leurs traditions de famille, en partie d'après des livres qu'ils avaient conservés.

A eux nous devons de savoir que la femme de Joachim, nommée Anne, eut une sœur, nommée Ismérie, qui fut mère d'Elisabeth et d'Eliude. Elisabeth fut mère de saint Jean-Baptiste; d'Eliude naquit Eminen, et d'Eminen naquit saint Servais, dont le corps est conservé dans la ville de Maëstricht, qui relève de l'évêché de Liège.

Quant à Anne, la tradition rapporte qu'elle a eu successivement trois maris: Joachim, Cléophas et Salomé. De Joachim elle eut une fille, la Vierge Marie, qu'elle donna en mariage à Joseph. Puis, après la mort de Joachim, elle épousa Cléophas, frère de Joseph, de qui elle eut une autre fille, également appelée Marie, et donnée plus tard en mariage à Alphée. Cette seconde Marie eut d'Alphée quatre fils, Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon et Jude. Enfin, de son troisième mariage avec Salomé, Anne eut encore une fille, également appelée Marie, et qui épousa Zébédée. Et c'est de cette troisième Marie et de Zébédée que sont nés Jacques le Majeur et Jean l'Evangéliste." (La légende dorée, Editions du Seuil 1998)

Il est frappant de constater que cette tradition témoigne d'un lien de parenté inattendu entre Jésus et certains de ses apôtres.

On peut résumer ainsi ce que nous propose cette tradition:

------- Ismérie (sœur d'Anne) + ? ont eu un fils et une fille : Eliude et Élisabeth

-------------- Élisabeth + [Zacharie] ont eu 1 fils : saint Jean-Baptiste

------- Anne + Joachim ont eu 1 fille : la Vierge Marie.

------- Anne + Cléophas (2e mariage) ont eu 1 fille : Marie [femme d'Alphée] .

-------------- Marie + Alphée ont eu 4 fils : Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon et Jude .

------- Anne + Salomé (3e mariage) ont eu 1 fille : Marie [femme de Zébédée]

-------------- Marie + Zébédée ont eu 2 fils : Jacques-le-Majeur et saint Jean l'Evangéliste

 

 

 


QUE NOUS REVELE ANNE CATHERINE EMMERICH ?

Au fil des centaines de pages relatant ses visions, elle dévoile en toute simplicité les liens familiaux qui unissent les différents protagonistes. Sans jamais se contredire ni contredire les Evangiles, elle donne beaucoup de détails. Il est facile de réaliser un arbre généalogique des familles de Joseph et Marie à partir de ces textes.

Pour visualiser la totalité de l'arbre généalogique cliquez ici.

Remontons les générations en commençant par Joseph.

---------------------------------------- Joseph (Iosseph) --------------------------------------------

"Je vis la souche du Messie, à partir de David, se diviser en deux branches. A droite courait la ligne qui commençait par Salomon et finissait par Jacob, le père de saint Joseph. " http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/Viedemarie/chapitr1.html

" Joseph, fils de Jacob, était le troisième de six frères. Ses parents demeuraient près de Bethléem, dans une grande maison qui avait appartenu à Isaï ou Jessé, père de David. Joseph, d'un caractère tout différent de celui de ses frères, était simple, doux, pieux et sans ambition. Il avait une intelligence vive, comprenait et retenait tout avec une grande facilité. " (VNSJC1 page 62)

En fait, il y a assez peu d'éléments. Joseph, fort logiquement, vivait à Bethléem, berceau du roi David. Il en était un descendant tout comme Marie (conformément aux prophéties sur le Messie.) Cette vision est cohérente avec les Evangiles qui font revenir Joseph et Marie à Bethléem pour le recensement.

-------------------------- Parents et grand-parents de Joseph -----------------------------

" [...] le grand père de saint Joseph, Mathan, descendait de David par Salomon. Il avait eu deux fils, Joses et Jacob, père de Joseph." (VNSJC1 page12 & 13)

Anne Catherine nous laisse assez peu d'éléments sur les ancêtres de Joseph. Néanmoins ils sont conformes aux Evangiles (notamment Matthieu 1:15-16)

------------------------------------------- Marie (Miriâm) ----------------------------------------------

" Pendant que l'encens se consume, Joachim se tient agenouillé les bras étendus et dans l'extase. Bientôt une forme éclatante se montre ; un ange descend auprès de lui, semblable à celui qui vint plus tard annoncer à Zacharie la naissance du Précurseur. II présente à Joachim une feuille sur laquelle se lisent les noms d'Hélia, d'Anna et de Miriam ; une forme d'arche ou de tabernacle parait à côté du dernier de ces noms. L'ange dépose cet écrit sur la poitrine de Joachim, lui dit que la stérilité de son mariage n'est pas sa honte, mais sa gloire, car sa femme va concevoir le fruit immaculé de la bénédiction que Dieu a répandue sur lui, le couronnement de la bénédiction d'Abraham." (VNSJC I p 24)

" Anne se leva, dit à Joachim toute sa joie, et tous deux s'unirent pour rendre grâce à Dieu. Ils prièrent ensemble dans le jardin, sous le même arbre à l'ombre duquel Anne avait reçu la visite et les consolations de l'ange. Il me fut dit que la sainte Vierge avait été animée cinq jours plus tôt que les autres enfants, et qu'elle était née douze jours avant le terme ordinaire.
Anne avertit Joachim quelques jours à l'avance que sa délivrance était proche. Elle fit prévenir pareillement Maraha sa sœur cadette, la veuve Enoué, sœur d'Élisabeth, sa nièce Marie Salomé, et les invita toutes les trois à venir chez elle. " (VNSJC1 page 32)

Anne Catherine confirme la tradition. Anne et Joachim sont bien les parents de Marie. Il est intéressant de noter l'origine hébraïque des noms écrits sur la feuille: " Hélia, Anna et Miriam." Hélia est donc le nom hébreu qui a probablement été transformé en Joachim.

Pour en savoir plus sur Marie, cliquer ici

------------------------------- Joachim (Héli), père de Marie ----------------------------------

"La ligne généalogique de gauche allait de David, par Nathan, jusqu'à Héli, qui est le vrai nom de Joachim, le père de Marie ; car il reçut plus tard ce dernier nom, de même qu'Abraham, qui s'était appelé d'abord Abram J'ai oublié la cause de ce changement ; mais je la retrouverai peut-être. Dans mes contemplations, j'entendis souvent nommer Jésus le fils d'Héli, selon la chair."

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/Viedemarie/chapitr1.html

" Joachim n'était ni beau ni riche. Saint Joseph, même dans un âge plus avancé, le surpassait beaucoup en beauté. Il était petit, trapu, maigre, mais homme de grande sainteté et d'une piété admirable. Il était parent de Joseph, et voici comment: le grand père de saint Joseph, Mathan, descendait de David par Salomon. Il avait eu deux fils, Joses et Jacob, père de Joseph. Lorsqu'il mourut, sa veuve fit un second mariage avec Lévi, autre descendant de David par Nathan. Elle eut de lui Matthat, père d'Héli, appelé aussi Joachim.
La demande en mariage se faisait alors avec une grande simplicité. Les prétendants étaient très modestes et très timides. On discutait la proposition. Si la jeune fille consentait, les parents adhéraient sans opposition. Si elle refusait, ils entendaient ses motifs et s'y rendaient facilement. Une fois l'assentiment des parents obtenu, les fiançailles se célébraient dans la synagogue du lieu [...]

Le père de Joachim, Matthat, était le second frère de Jacob, père de saint Joseph." (VNSJC1 page12 & 13)

Anne Catherine nous donne une information étonnante : Joseph et Joachim ont la même grand-mère [ Esther ]. Matthat était donc le (demi-)frère de Jacob.

Une autre réponse nous est donnée, Luc 3 : 23-24 est la généalogie de Jésus par Marie. L'Evangéliste a préféré y mettre le nom de Joseph, son mari. Il n'y a finalement pas d'incohérence dans les Evangiles.

----------------------------------------- Marie d'Héli ---------------------------------------------

" Il est pourtant d'ici, son père était charpentier, et ses frères et ses sœurs sont tous parmi nous ! " Ils entendaient par là Marie d'Héli, fille aînée de sainte Anne, ses enfants, Jacob, Éliacim et Sadoch, leur sœur, Marie de Cléophas, ainsi que ses fils et ses filles (Matth., XIII, 57. Marc., VI, 3).

" La première fille de sainte Anne fut Marie [fille d'Héli]. Celle-ci, lors de la naissance de la très-sainte Vierge, avait déjà une fille assez grande, Marie [fille] de Cléophas, [femme d'Alphée] dont elle eut quatre enfants, Jacques le Mineur, Simon, Jude Thaddée et José Barsabas. J'ai des ossements des trois derniers. Auprès de la relique de Jude Thaddée comme auprès de celles de ses frères, j'ai senti qu'il est uni à Jésus par les liens du sang. " (VACE3p282)

" Marie, fille de Cléophas, était venue dans la maison de la sainte Vierge, à Nazareth, avec José Barsabas, fils de son second mariage. Plus tard, les trois fils de son premier mariage avec Alphée, Simon, Jacques le Mineur et Thaddée, vinrent aussi pour consoler la sainte famille de la mort de Joseph et pour revoir Jésus; ils avaient eu très peu de rapports avec lui depuis son enfance. Ils avaient une vague connaissance des prophéties de Siméon et d'Anne, lors de la présentation de Jésus au Temple, et ils n'y ajoutaient que peu de foi; aussi préférèrent-ils suivre Jean-Baptiste, qui passa dans le pays peu de temps après. " (VNSJC1 page 211)

" Marie de Cléophas - c'était une femme belle, aux allures distinguées - était venue lui parler de ses cinq fils, et le prier de les prendre avec lui. L'un d'entre eux était écrivain et, si je ne me trompe, servait d'arbitre dans les procès; il s'appelait Simon; deux autres étaient pêcheurs: c'étaient Jacques le mineur et Jude-Thaddée. Ils étaient nés de son premier mariage avec Alphée. Celui-ci avait eu d'un premier mariage un fils nommé Matthieu, qui faisait beaucoup de peine à sa belle-mère parce qu'il était publicain; Joseph Barsabé, qu'elle avait eu de son second mari Sabas, était aussi pêcheur; enfin elle avait un fils encore jeune, nommé Siméon, né de son union avec le pêcheur Jonas." (Joël Magny, La parenté de Jésus page 145)

" Le lendemain dès le matin, Jésus enseigna dans la synagogue, devant une multitude de peuple. Pendant ce temps, Marie de Cléophas allait si mal, que la sainte Vierge envoya prier Jésus de tout quitter pour la guérir; il partit, et vers midi il arriva à la maison de Pierre, qui est située près de la ville, et où se trouvaient la mère de Jésus, Maroni la veuve de Naïm, ainsi que les fils et les frères de la malade, les uns disciples de Jean, les autres de Jésus. Le plus affligé était Siméon, enfant de huit ans, né du troisième mariage de la malade avec le frère cadet du beau-père de Pierre, Jonas, mort six mois auparavant. " (VNSJC 2 p 149)

Marie d'Héli est la sœur aînée de la Vierge Marie. Sa fille, Marie de Cléophas est donc la nièce de la Sainte Vierge. Compte tenu de la différence d'âge entre la Sainte Vierge et sa sœur, cette nièce était de la même génération que la Vierge Marie. Cela explique que ses enfants furent apôtres ou disciples de Jésus.

Il est intéressant de noter que les familles des apôtres Pierre et André étaient liées à celles de Jésus par le beau-père de Pierre.

Anne Catherine Emmerich nous donne l'identité des enfants de Marie [fille] de Cléophas. On peut donc identifier ces frères de Jésus cités en Matthieu 13:55-56 " Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier ? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes de chez nous ? " devient ainsi compréhensible. Ce sont en fait les petits-enfants de Marie, femme de Cléophas, soeur aînée de Marie, la mère de Jésus.

Notes : Jude Thaddée, frère de Jacques et auteur de l'épître qui porte son nom, ne semble pas être l'apôtre du même nom qualifié de " [fils] de Jacques " (Luc 6 :16). A moins qu'il ne faille lire " [frère] de Jacques ? "
José Barsabas a probablement fait l'objet du vote destiné à remplacer Judas Iscariote comme 12ème apôtre (Actes 1 :23)

Une constation s'impose. Il est très facile de confondre les "fille de" avec les "femme de". Même Anne Catherine (ou le Pèlerin) se laisse piéger. Prudence donc !

Anne Catherine Emmerich fait une allusion à l'aspect physique de Jacques :

" J'ai oublié où se trouvait Jacques le Mineur. Il était très beau, et ressemblait beaucoup à Jésus; aussi aimait-on à l'appeler le frère du Seigneur. "
(VNSJC3 page 517)

-------------------------------------Matthieu [ l'apôtre ]-----------------------------------------

" Matthieu avait l'âge de Pierre, et on aurait pu le prendre pour le père de son jeune frère Joseph Barsabé. C'était un homme robuste, aux os saillants; sa barbe était noire, ainsi que ses cheveux [...] Il avait reçu le baptême de Jean, et avait rempli ses fonctions avec la plus grande délicatesse [...] (B. III. 229-230)
Matthieu reçut le Sauveur et les siens avec beaucoup d'amour et d'humilité, et il leur lava les pieds: ses demi-frères l'embrassèrent cordialement. Il présenta à Jésus sa femme et ses quatre enfants." (Joël Magny, La parenté de Jésus pages 116-117)

" Beaucoup de publicains étaient venus aussi ; il les avait baptisés, et avait fortement parlé à leur conscience. Parmi eux était le publicain Lévi, surnommé plus tard Matthieu, issu d'un premier mariage d'Alphée, époux de Marie de Cléophas. Il fut très touché, se repentit et changea de vie. Jean réprimanda fortement tous ces publicains, en renvoya beaucoup, mais il en baptisa aussi un grand nombre. " (VNSJC1 page 282)

Même Matthieu, l'évangéliste, était apparenté à Jésus par le mariage de son père avec Marie de Cléophas. On peut remarquer avec étonnement que Matthieu était marié et père de famille.

 

-------------------------------- Anne (Anna), mère de Marie ------------------------------------

" A l'âge de cinq ans, Anne fut conduite au temple, comme Marie devait l'être plus tard. Elle y demeura douze ans. De retour en la maison de ses parents, elle trouva deux enfants nouveaux dans la famille: une sœur cadette, nommée Maraha, et un fils de sa sœur aînée, nommé Eliud. Un an après, Ismeria fut atteinte de la maladie dont elle mourut. A ses derniers moments, étendue sur sa couche, elle donna ses conseils aux siens; elle leur recommanda de considérer désormais Anne comme la mère de toute la famille. Puis, la faisant approcher seule, elle lui apprit qu'elle était un vase d'élection, et que, le temps de son mariage venu, elle eût soin d'aller consulter le prophète du mont Horeb; après quoi elle expira.
Sobé, la sœur aînée d'Anne, avait épousé Salomon. Outre son fils Eliud, elle eut encore une fille, Marie Salomé, qui, mariée à Zébédée, fut mère des apôtres Jacques-le-Majeur et saint Jean.
Anne avait pour bisaïeul un prophète. Son père, Eliud, était de la tribu de Lévi; sa mère, Ismeria, de celle de Benjamin. Elle était née à Bethléem. Plus tard ses parents se rendirent à Sephoris, endroit situé à quatre Heures de Nazareth, où ils possédaient une maison et des terres. Ils avaient aussi, dans la belle vallée de Zabulon, à une lieue et demie de Sephoris et à trois de Nazareth, un bien où le père d'Anne passait souvent la belle saison avec sa famille. Après la mort de sa femme, il vint s'y fixer tout à fait: ce fut là qu'il fit connaissance des parents de saint Joachim, l'époux d'Anne." (VNSJC1 page12 & 13)

" La fille aînée d'Ismeria et d'Eliud s'appelait Sobé. Comme elle ne portait pas le signe de la promesse, ils en furent tout contristés, et se rendirent au mont Horeb pour y consulter de nouveau le prophète. Archos les exhorta à prier, à offrir des victimes, et leur promit qu'ils seraient consolés. Ismeria resta stérile pendant environ dix-huit ans; Dieu l'ayant de nouveau bénie, elle eut pendant la nuit une révélation. " (VNSJC1 page11)

" Dans sa jeunesse, Anne était plutôt gracieuse que belle; elle se faisait remarquer par sa simplicité, son innocence et sa piété, mais elle n'avait pas la beauté merveilleuse de Marie. Elle avait toujours différé son mariage, ne pouvant se résoudre à quitter son père et sa mère, qu'elle aimait beaucoup, et dont elle était elle-même bien tendrement chérie. Six prétendants demandaient à la fois sa main; elle les repoussait tous. Enfin quand, à l'exemple de ses ancêtres, elle se décida à consulter les Esséniens, il lui fut répondu qu'elle devait épouser Joachim." (VNSJC1 page12 & 13)

" Les ossements des saints Simon et Jude Thaddée me furent aussi montrés. Je vis en outre toute la famille de sainte Anne, et comme quoi sainte Anne eut trois maris. Joachim mourut avant la naissance du Christ; après lui Anne eut deux autres maris dont elle eut deux filles. Ces mariages m'étonnèrent beaucoup, mais il me fut dit pourquoi elle devait agir ainsi. Je pensai alors à Anne la prophétesse et je vis celle-ci, ainsi que tous les logements des veuves et des vierges dans le temple. Simon et Jude Thaddée sont frères. La première fille de sainte Anne fut Marie, femme [de Cléophas] . Celle-ci, lors de la naissance de la très-sainte Vierge, avait déjà une fille assez grande, Marie, femme [d'Alphée] dont elle eut quatre enfants, Jacques le Mineur, Simon, Jude Thaddée et José Barsabas. J'ai des ossements des trois derniers. Auprès de la relique de Jude Thaddée comme auprès de celles de ses frères, j'ai senti qu'il est uni à Jésus par les liens du sang. " (VACE3p282)

Marie d'Héli est la sœur aînée de la Vierge Marie. Sa fille, Marie de Cléophas est donc la nièce de la Sainte Vierge. Compte tenu de la différence d'âge entre la Sainte Vierge et sa sœur, cette nièce était de la même génération que la Vierge Marie. Cela explique que ses enfants furent apôtres ou disciples de Jésus.

Elément inconnu par les Evangiles, Marie-Salomée, mère des deux apôtres Jean et Jacques-le-Majeur, est la cousine de la Vierge Marie.

-------------------------- Parents et grand-parents d'Anne ------------------------------

" Et j'ai vu ce qui suit: La grand'mère d'Anne était de Mara, dans le désert. Sa famille, qui comptait parmi celles des Esséniens mariés, y possédait un bien. Son nom me fut révélé: c'était quelque chose comme Marouni ou Emoroun. On me dit aussi qu'il signifiait bonne mère ou auguste mère. Lorsque vint le temps qu'elle dut prendre un époux, beaucoup de prétendants se présentèrent; elle se rendit chez le prophète Archos, afin qu'il décidât de son choix. " (VNSJC1 page 9)


" Emoroun épousa donc ce sixième prétendant. C'était un Essénien, et il s'appelait Stolanus. Ils eurent trois filles. Les deux aînées reçurent les noms d'lsmeria et d'Emerentia; la plus jeune s'appela, si je ne me trompe, Enoué. Ismeria et Emerentia consultèrent aussi, avant leur mariage, le prophète du mont Horeb. Emerentia épousa un lévite nommé Aphras ou Ophras. De ce mariage naquit Élisabeth, mère de
saint Jean-Baptiste. Une seconde fille fut appelée Enoué, comme sa tante. Une troisième fille, nommée Rhode, fut mère de Mara qui fut présente à la mort de la sainte Vierge.
Ismeria fut donnée comme épouse à Eliud. Ils demeuraient dans le voisinage de Nazareth et suivaient entièrement la règle des Esséniens mariés. Ils tenaient tous deux de leurs parents un rare esprit de chasteté et de continence. Anne fut un de leurs enfants. " (VNSJC1 page11)

"La maison paternelle de Jean [Baptiste] à Juttah était alors habitée par une fille de la soeur d'Elisabeth. C'était une maison bien ordonnée. Jean, devenu plus grand, y vint encore une fois en secret ; puis il retourna dans le désert jusqu'au moment où il parut parmi les hommes."

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/Viedemarie/chapit81.html

Nous savons par l'Evangile de Luc (1:35) qu'Elisabeth est la cousine de la Vierge Marie. Jean-Baptiste et Jésus ont donc un lien familial qui est confirmé par Anne Catherine.

Anne avait dans sa famille des Esséniens. Les théologiens font souvent le lien entre le christianisme des origines et l'essénisme à l'exemple d'Ernest Renan: "Le christianisme est un essénisme qui a largement réussi." (Citation extraite de "Les écrits esséniens découverts près de la mer Morte", André Dupont-Sommer, éditions Payot). Anne Catherine donne bien d'autres informations à ce sujet.


 

Un ouvrage très utile, le livre de Joël Magny " La parenté de Jésus " aux éditions Téqui. Il fournit quantité d'informations remarquablement détaillées sur les proches de Jésus. Il a été utillisé pour compléter certaines généalogies de cette page.

Editions Tequi http://www.librairietequi.com/

 

CONCLUSIONS


Arrêtons là les citations des visions d'Anne Catherine Emmerich. Tout cela peut paraître confus étant donné l'abondance de renseignements. On pourrait aussi relater quantité d'autres informations concernant les origines de Lazare, la fille de Pierre, la femme de Jacques-le-Majeur…

Au jour le jour, pendant plus de 5 ans, Anne Catherine racontait ses visions à Clément Brentano. Ces informations sur les personnages qui entouraient Jésus, regroupées ici, sont en fait disséminées parmi bien des récits. Elle n'a jamais cherché à reconstituer la généalogie de Jésus. Elle disait tout simplement ce qui s'imposait à elle dans les souvenirs de ses visions.

Malgré la multitude des liens de famille qu'elle décrit, Anne Catherine Emmerich:

- reste cohérente dans ses visions (à de rares exceptions près),

- ne contredit jamais les Evangiles (mais seulement l'idée que certains s'en font),

- n'hésite pas à s'écarter de la tradition (La légende dorée).

Même si on retrouve certains noms dans "La légende dorée", Anne Catherine en ajoute beaucoup d'autres et ne voit pas les mêmes liens de parenté.

Les Evangiles ne se sont pas non plus attachés à détailler les liens de parenté unissant Jésus et les siens. L'essentiel était de proclamer que Jésus est un descendant du roi David et qu'il est le Fils de Dieu. En fin de comptes, le contexte des évènements relatés par les Evangiles n'incite pas à penser que Jésus avait des frères et des sœurs.

Faut-il fonder son avis sur une erreur possible de transcription en grec d'un mot ( "ah" en hébreu ) en dépit du contexte et de la tradition ? C'est ce que fait le journaliste de "Sciences et avenir" qui, sans objectivité aucune, nous impose son choix.

Anne Catherine nous aide et nous permet de constituer un véritable arbre généalogique qui, bien qu'incomplet, clarifie la situation.

On remarque ainsi que beaucoup d'apôtres ou de disciples étaient parents de Jésus.

Néanmoins, Jésus n'a pas eu de frère ou de sœur né de Marie, sa mère.

 


La Vierge à l'Enfant d'Issenheim,
Attribuée au maître bâlois Martin
Hoffmann (début du XVIe siècle)
Musée du Louvre
Le Monde de la Bible n°111

 

Qui étaient les Apôtres de Jésus-Christ ? Pour en savoir plus

 

Pour visualiser la totalité de l'arbre généalogique cliquez ici.

 

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Gabriel von Max (1885)

" Et moi je suis morte, je ne suis qu'un esprit; autrement je ne pourrais voir ces choses, car elles n'existent pas maintenant, et cependant maintenant elles existent. Mais cela n'existe pas dans le temps; en Dieu il n'y a pas de temps, en Dieu tout est présent ; je suis morte, je suis un esprit. " (Anne Catherine Emmerich)